Treasure Isle – The true story of
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Treasure Isle – The true story of

Sous ce titre ambitieux, The true story of Ska, Rocksteady, dub & Reggae, se cache un coffret reggae très réussi. Composé de quatre cds, qui ont l’aspect de 47 tours de l’époque, et d’un très joli livret (même si l’on peut s’étonner de voir du vert, jaune, rouge et un Lion of Judah sur une compilation consacrée à Duke Reid) ce coffret est destiné à un public assez large qui souhaite autant se familiariser avec le travail admirable de Duke Reid, que découvrir le reggae sous différents aspects. Les morceaux les plus emblématiques du label de Duke Reid sont bien présents, si ce n’est certains hits comme n°1 Station de Dennis Alcapone (pourtant indispensable). En revanche, et c’est le principal regret de ce coffret, aucun morceau inédit n’est proposé (pourtant il y a sûrement matière…) ni même de morceaux rares (c’est-à-dire de morceaux difficilement trouvable en 45t). C’est d’autant plus dommageable que c’était par contre le cas dans une compilation sortie en 2004 chez Metro Doubles et Union Square production (qui proposait par exemple Tonight is the night de Claudette Miller, sorti sur l’un des sous labels de Treasure Isle : Dutchess). Les puristes regretteront donc qu’il n’y ait pas vraiment d’inédits mais les amateurs plus classiques apprécieront l’éclectisme de la sélection de chaque cd. On débute ainsi avec la folie de ska pour passer en revue Don Drummond (Occupations, Musical Storeroom), les Skatalites (Apangla,), Duke Reid et son group (What makes Honey), Justin Hinds (Rub Up, Push Up), Baba Brooks (The Clock) ou encore Roland Alphonso (Sandy Guily). On enchaîne ave le son Rocksteady avec les incontournables Techniques (There come a time, it’s you i love, you don’t care), Melodians (Passion Love), Altons Ellis (Rock Steady), Tommy Mc Cook et consort… On écoute également U-Roy (Behold). Le troisième est dédié aux sonorités plus soul et on y retrouve Phillys Dillon (Long Time, Close to You, Woman Ghetto), Tyron Evans (If the world were mine), Altons Ellis (Willow Tree, I can’t Stand it), The Three Tops ( Do it Right. C’est d’ailleurs cet album que j’ai particulièrement apprécié. Notamment « The Love that a Woman Should Give a Man » qui ne dépareillerait pas dans un film de Tarentino (vous comprendrez en l’écoutant pourquoi). On termine avec 15 « treasure songs » où les Paragons, les Sensations, les Techniques et les Melodians rivalisent de talents. Les principales critiques que l’on peut faire à ce coffret sont pus du ressort d’approximations en particulier au sein du livrer fournit avec. On n’a pas plus d’infos que celles données sur les différents sites de reggae ou même sur Wikipédia ( on exagère un peu...). De même, les photos qui illustrent le livret sont les plus connues. Par contre, l’idée de renvoyer le lecteur à des titres sur les cd est une bonne idée (même s’il y a des erreurs, par exemple en page 7 il renvoie à un titre non présent du disque 1 piste 17 : Dance crashers). On trouve aussi plusieurs petites erreurs dans le texte. Par exemple en page 9, il indique que le groupe Madness a repris Madness is gladness de Prince Buster en One Step Beyond. Ce n’est pas tout à fait ça, le groupe s’est appelé Madness en hommage au titre de prince Buster et ils ont repris certaines de ces chansons dont One step Beyond. Par ailleurs, en page 14 il indique que Duke Reid n’aimait pas les rastas. Je ne sais pas si l’on peut dire les choses ainsi. Duke Reid avait déclaré que lui ne pouvait être rasta puisqu’il avait lui-même fait partie de Babylone, de là à détester les rastas… Au moins on peut lui reconnaître de ne pas s’être fourvoyer dans la brêche du rastafarisme uniquement à des fins commerciales (comme l’on fait plusieurs artistes et producteurs). Le principal reproche concerne finalement la notion de reggae oldies (ou d’early reggae) qui n’est pas abordée. En lisant le livret on a l’impression que l’on est passé directement du rocksteady au roots. Même s’il est vrai que le style emblématique de Treasure Isle, c’est le Rocksteady plusieurs titres du Duke (d’ailleurs présent dans la compil) sont des titres early reggae. De plus, les auteurs n’abordent pas le culte voué par la jeunesse prolétarienne anglaise à ce label (mods et skinheads), ni même sa diffusion en Europe par Chris Blackwell à travers le label TROJAN. Dommage car c’est aussi ça l’histoire de Treasure Isle. Quoiqu’il en soit cette compilation mérite de trôner dans votre cdtèque et on attend donc impatiemment les prochaines sorties du label dont un spécial artistes féminines qui promet.
Par Greg & West Indian
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