L’initiative est originale et mérite d’être notée. Alors que le Dancehall écrase tout en Jamaïque, un groupe a décidé de se lancer dans le roots, le vrai, le pur, l’authentique. Les
Rootz Underground, puisque c’est leur nom, ont ainsi un choisi un style moins en vogue chez eux et une route plus compliquée pour atteindre la reconnaissance de leurs compatriotes. Mais pour ce qui est des amateurs de reggae, ils constituent certainement une des bonne surprises de 2008.
La voix du chanteur, qui a parfois des petites sonorités de
Damian Marley, est parfaitement soutenue par un groupe qui maîtrise son sujet. Les lignes de basses massives chevauchent des riff de guitare acérés soutenus par un excellent batteur et une section cuivre inspirée. Ce 15 titres (qui comportent également 4 interludes) s’écoute agréablement. On passe d’un style new roots comme sur « Time is an illusion » à des morceaux plus classiques (20 Centuries, Riverstones) ou des ballades (In my Hut, Rain) sans perte de qualité. Les textes sont conscients (Victims of the System), abordent parfois des sujets récurrents dans le reggae (comme Herbs Field aux sonorités très Steel Pulse) mais toujours dans une inspiration roots qui manque cruellement à certains artistes de la nouvelle génération montante. La cohésion d’un groupe qui joue ensemble depuis longtemps apporte un vrai plus en terme d’ambiancements sonores qu’on ne retrouve pas sur les albums / compilations habituels des artistes new roots.
Evidemment, tous les morceaux ne sont peut-être pas aussi réussi que Farming ou Hammer mais quoiqu’il en soit ce « Movement » est un très beau premier essai et on espère voir très rapidement les
Rootz Underground en live en France. Avis à tous les tourneurs de métropoles, il ne se tromperont pas en faisant venir ce groupe distiller son reggae roots en France.
