King Tubby Story
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King Tubby Story

King Tubby story :
Le Roi est mort, … Vive le Roi !

Le crâne chauve de Osbourne Ruddock brille à plus d’un titre aujourd’hui, mais durant toute sa carrière, il est resté dans l’ombre des artistes et des producteurs de l’île. Vingt ans après sa mort, tout et n’importe quoi a été dit ou raconté à son égard, aussi jetons un rayon de lumière et levons les potards sur ce génie du Reggae…
Pour commencer, énumérons ce qu’il n’était pas : Un instrumentiste tout d’abord, car contrairement à d’autres comme Lee Perry, il ne composait pas, n’a chanté ni joué dans aucune session. Si dans les rayons de nos disquaires, tant d’albums sont rangés sous son patronyme (en fait tubman était le nom de jeune fille de sa mère, rien à voir avec le « tub » ou baquet dans lequel on fixait les boomers d’enceinte, ou encore d’un quelconque « tube »  cathodique !), c’est qu’ils font référence au studio par lesquels ils ont subi un traitement inégalable… Son seul instrument reste donc sa table de mix et ses racks d’effets. Comme une griffe, le « Tubbys studio » est une marque de fabrique, même quand l’homme n’y participait pas directement. Le King n’était pas non plus un producteur, même si en fin de carrière, il a réalisé quelques productions digitales. L’essentiel de son œuvre a été produite par d’autres. Citons parmi les premiers Glen Brown, Bunny Lee, puis pratiquement tous les autres ! On a aussi écrit beaucoup de rumeurs sur ses relations avec Lee Perry. Mais c’est chez lui que Scratch a enregistré nombre de classiques (Black IPA, Bathroom Skank) juste avant d’ouvrir son propre studio, le Black Ark, techniquement conçu par la maître Tubby lui même. Leur collaboration se résume volontiers à un des tous premiers albums de Dub à utiliser la stéréo, Blackboard Jungle Dub, mais là encore (le mythe va tomber), c’est une légende qui court que l’un s’occupait de la voie de droite, l’autre de celle de gauche. En fait,  il s’agit plus certainement d’un assemblage de morceaux produits par Lee Perry, soumis à un traitement particulièrement audacieux de Tubby, avec certains effets sous la houlette de l’Upsetter…
On a aussi mis sur sa couronne le fait qu’il avait inventé le Dub, ou le remix, et de façon plus technique, qu’il est le premier à avoir enlevé les parties vocales d’une chanson pour y placer la voix d’un DJ. Faux et imprécis, c’est en fait le DJ Ruddy Redwood et l’ingénieur Byron Smith, qui en sont responsables et ont démarré le processus un matin de 1969 (encore un tribute à célébrer, 40 ans après !). Entendant à Spanish Town, sur les coup de Minuit, un morceau des Paragons suivi de la version de Byron, qui avait enregistré une acétate sans la voix du groupe vocal attitré de Treasure Isle, Bunny Lee a dit à son compère Osbourne (et futur royauté) : « C’est cela que tu devrais faire ! … ». L’erreur était certes préméditée par le DJ mixeur, mais le succès fut sans précédent : Il a dû remettre le morceau une dizaine de fois…
King Tubby a démarré professionnellement à 17 ans, à la fin des années 50, comme réparateur électrique pour les hôtels, puis s’est installé dans le quartier de Waterhouse, bidouilleur pour sa propre structure, le tubby’s Home town Hi Fi, créé en 1968…Cela peut paraître étonnant de savoir que l’homme n’avait pas du tout le matériel le plus puissant de l’île ! En effet, c’est sur un simple ampli de salon (type Marrantz ou Pioneer, d’où le nom de son « sound-system») qu’il créa le meilleur son de l’île, à coups d’effets (reverbs et delays) et avec des sélections qui au départ étaient simplement enregistrées sur cassette à la Radio ! Toute sa puissance venait en fait, selon Dennis Alcapone (Cité dans « Bass Culture » de Lloyd Bradley) d’avoir placé des sirènes de bateau qui diffusaient seulement les aigus, tout en haut dans les arbres...
Inventif et talentueux, on lui attribue volontiers la paternité du genre DJ, et du même coup la création de ce style : Il a certes donné sa chance à U-Roy (comme selector dans son sound-system) mais le père de tous les Deejays avait déjà enregistré ses premiers titres pour Keith Hudson et Lee Perry, avant de se retrouver à la tête du hit parade à la première, deuxième et troisième place grâce à des productions de Duke Reid. Le Duc était le premier employeur d’Osbourne Ruddock, employé alors comme graveur de disques, ce qui explique cette collaboration. Tatillon, il sortait toujours d’autres versions du morceau avant d’accoucher celle définitive, pressée sur 45 tours... C’est donc pour cela que les morceaux rocksteady de Treasure Isle ont toujours un son parfait ! Sur les versions non abouties (« specials ») U-Roy s’entraînait en Live, sans savoir qu’un jour, la mode serait à graver des disques … de D.J’s, et que bien plus tard, le Rap envahirait les ghettos des grandes métropoles du monde entier !
De par ce boulot pour Treasure Isle et Duke Reid, il pourra d’abord s’offrir en 1971 la table 4 pistes que Byron Lee dégageait de Dynamic, et remplacer celle (deux pistes) qu’il avait construite artisanalement de A à Z. Avec cette multiplication de possibilités sonores, il s’essaya à enregistrer sur des faces B ses propres remixes, instrumentaux devenant bientôt un gage pour mieux vendre la face A ! Le talent de King Tubby de créer des versions alternatives et de les tester lui même dans son Sound-System se retrouve en face B de ses 45 tours. A l’époque un titre comme « Straight to King Tubby’s Dub » pouvait faire décupler les ventes du single…
Jamais exclusivement employé par un seul studio, il constitua le meilleur de son œuvre entre 1969 et 1974 (le phaser sur les flying cymbals de Bunny Lee, et les concoctions de reverbs employées pour Yabby You en sont de très bons exemples…). Parler de l’importance de King Tubby dans le dub est oublier que l’on faisait aussi appel à lui pour enregistrer les parties vocales d’un morceau. Son studio à Dromilly avenue était bien trop exigu pour y amener un orchestre : La cabine de voix était installée dans la salle de bain, la console dans l’autre pièce, avec dans une pièce attenante son atelier de réparation…
En 1973, hâté par la concurrence grandissante de l’ingénieur Errol T chez Joe Gibbs, il entreprit l’achat d’une autre table de mixage 4 pistes, qui lui permit d’exceller dans ce nouveau job, et de travailler avec les meilleurs chanteurs jamaïcains : d’Owen Gray à Horace Andy, en passant par Johnny Clarke, Linval Thompson, Derrick Morgan, Cornell Campbell, John Holt… Le premier fruit de cette nouvelle entreprise serait le morceau de Roy Shirley, « Stepping Razor » d’après les spécialistes, tout comme son premier morceau instrumental enregistré serait le « Psalm of Dub » fait pour Carl Patterson en 1971. Et quand l’on regarde les albums postulant pour le titre de premier du genre, figure le « Pick a Dub » de Keith Hudson, mixé par le roi et premier LP de Dub à sortir en Angleterre, quasiment en même temps que le « Blackboard Jungle ». En 1974, sortit aussi la variation dub d’un LP de Larry Marshall, « I admire you » (in dub !), et le premier album de remix dubs sous le nom de King Tubby, «  Dub from the roots », produit par Bunny Lee. Dans le premier, il aurait mis la main sur le seul Watergate Rock qui ouvre le disque.


 

On imagine donc le roi du Mix derrière des quantités de potards impressionnants, mais rien de tel ! Comme l’on imagine le sieur très solitaire, s’enfermant à double tour pour en ressortir la quintessence dub du morceau de façon mystérieuse. Faux, il avait même un assistant, nommé Professor, puis de nombreux élèves, qui ont ensuite signé leurs œuvres dans son studio : Scientist, Prince Jammy, Philip Smart, tous ont appris chez lui, avant de se faire un nom ensuite... C’est qu’il délivrait volontiers ses secrets, comme l’affirme Mikey Dread dans le livre « Bass Culture », lui qui a passé tant de nuits à parler technique avec un grand maître !
Le Roi dédicacera son œuvre aux classes moyennes de Jamaïque, et restera dans l’esprit de tous quelqu’un de gentil, respectueux et respecté. Rares sont les témoignages (Merci à Dave Henley), peu de photos officielles sont parues (une des plus connues est celle de Peter Simon pour le livre « Reggae International », avec au fond cet(te) inconnu(e) dans l’ombre profilée de l’entrée du studio…).



Le mystère entoure la vie et la mort de cet homme couronné, pourtant aussi novateur et productif que Lee Scratch ou Bob… La preuve, aucune image filmée du bonhomme, ou plutôt si, une seule de 16 secondes… captée sur You Tube et enregistrée vers la fin de sa carrière. Aucun hommage n’a été donné, alors que l’on fête tristement la vingtième année de sa disparition… 


Dans l’antre du Roi, nombre de bandes sont passées, tant est si bien que l’on vend aujourd’hui dans les rayons cd des supermarchés du disque un bon nombre de disques de King Tubby qui n’en sont pas ! Rappelez-vous, Osbourne Ruddock n’a pas de label attitré, il n’est ni producteur ni ingénieur. Il commence à déployer son Dub dès le début des années 70, mais ne réalise alors pas que ce nom serait bientôt le gage de qualité d’un disque. Si bien qu’il sera bientôt trop facile et bien profitable de mêler son nom à des productions qui n’en sont pas.
Voilà donc une courte sélection discographique garantie à 100 % : A ses débuts, pour Glen Brown, U-Roy, Lee Perry, Carl Patterson ou Augustus Pablo, on nommera bien sûr des singles 45 tours seulement, bien que certains de ces titres originaux soient disponibles aujourd’hui sur le format lp ou cd…
Tubby's At The Control - King Tubby – (Pantomine-G.Brown) - More Music Version - Tommy McCook (Pantomine-G.Brown) - Linger You Linger - U.Roy (Mego Ann-E.Beckford) - French Connection - Upsetters (Upsetter-L.Perry) - Ipa Skank - Upsetters – (Upsetter-L.Perry) - Freak Out Skank - Upsetters (Upsetter-L.Perry) - Dub Organiser - Dillinger & Upsetters (Justice League-L.Perry) - Locks Of Dub - King Tubby (Black & White -C.Patterson) –Psalm of dub (Black & White-C.Patterson) - Coconut Oil – The Techniques – (Techniques-W.Riley) - 123 Special - Augustus Pablo (Hot Stuff -H.Swaby) - El Rockers - Augustus Pablo (Rockers-H.Swaby) - Hot Dub - Augustus Pablo (Rockers-H.Swaby)...

Ensuite, voici toute une série d’albums réalisés entre 73 et 81, certifiés comme étant de source royale, listés par producteur…

Producteur Bunny Lee :
King Tubby - Dub From The Roots - Total Sounds - 1974 - JA
King Tubby - The Roots Of Dub - Grounation - 1975 - UK
King Tubby & The Aggrovators - Shalom Dub - Klik - 1975 - UK
King Tubby Meets The Aggrovators At Dub Station -Live & Love - 1975 - UK

Producteur Winston Edwards :
King Tubby Meets The Upsetter At The Grass Roots Of Dub -Fay Music - 1975 - UK

Producteur Harry Mudie :
Harry Mudie Meets King Tubby's In Dub Conference Vols 1-3 -Moodisc - 1975/76/77 - JA

Producteur Lee Scratch Perry :
Upsetters - Blackboard Jungle Dub - Clocktower - 1974/81 - JA/US

Producteur Niney The Observer :
Dubbing With The Observer - Attack - 1975 - UK

Producteur Augustus Pablo:
King Tubby Meets The Rockers Uptown - Clocktower - 1977 – US
Ital Dub – Trojan – 1978 - UK
Rockers Meets King Tubby In A Firehouse - Yard Music - 1980 - JA

ProducteurYabby U :
Beware - Grove Music - 1978 – UK / Jah Live – FR, sans compter le coffret sur Blood & Fire

Producteur Ranking Joe & Jah Screw
King Tubby Meets Roots Radics - Dangerous Dub -Copasetic - 1981 UK ré-édité par Greensleeves avec quelques bonus.

Producteur Sugar Minott:
Ghetto-Ology Dub - Black Roots - 1981 – Ja, également ré-édité avec l’album vocal




Le 16 Juillet 77 sort dans la presse anglaise spécialisée un article sur le Dub, tentant un classement des meilleurs albums de Dub : King Tubby y occupe les quatre premières places !
Il occupera ainsi sa place de monarque pendant toute la fin des années 70, mixant les cordes de Harry Mudie (les « Dub conference ») avec autant de précision que les battements de percus de Skully entendus sur le Beware de Yabby you… paru à l’époque en France grâce au label Jah Live et José Jourdain, et avec une superbe pochette de Fluoman.
Les élèves défilent dans son antre, et Scientist y occupera la place de « premier de la classe », étant arrivé à commercialiser ensuite avec succès nombre de disques de Dub sous son nom. Son passage à Tubbys fut en fait assez bref, passant de Studio One à Channel One (quel curriculum vitae !), et illustre le passage à une musique plus dancehall, avec plus particulièrement son mix de l’album de Sugar Minott, « Ghetto - o- logy », un de ses devoirs assidus au studio de Dromily Avenue. Cet engouement pour un Dub moins « superlatif », plus concentré sur le rythme « Bass and Drum » est conforté par l’album « Dangerous Dub » mixé par King Tubby lui même en 1981, avec Ranking Joe et Jah Screw. Mais déjà, ce ne sont plus les Revolutionaries ni le Soul Syndicate qui jamment derrière, mais les Roots Radics ! Un volume 2 vient de paraître chez VP, plus de 25 ans après...
Pour plus de détails sur la jungle de sa discographie, un homonyme (http://xraymusic.co.uk/) a consacré sa passion sur un site et détaillé avec précision le contenu de tous les albums de King Tubby : Amusez-vous à retrouver l’exemplaire d’un cd que vous avez à la maison, et vous serez surpris de voir qu’il n’est pas mixé par lui, voire à l’inverse, que c’est un original que vous avez mais sous une autre pochette…
Une petite définition de « la Daub’ » comme on dit dans le sud : Considéré par les spécialistes comme une étude aux rayons X du Reggae (d’où mon surnom !) Dub signifie littéralement « copier ». C’est entendre le travail minutieux d’un ingénieur sur un morceau déjà joué par un groupe, et/ou chanté par un vocaliste. La définition la plus complète est en Anglais, dans le dictionnaire Rasta de Rebecca Mulvaney : « Une Variation du Reggae, qui est instrumentale dans la forme. Elle met en avant la rythmique et une variété de mixes qui manipulent les niveaux de sons de manière innovatrice. Elle est unique par son degré à lier l’ingénieur à la finalité de son expression artistique… ». 
Sans être technicien hors pair ou rat de studio, on comprend vite que toute l’évolution de la musique Jamaïcaine s’est faite avec la technique. Contairement à aujourd’hui, les premiers groupes (et à l’époque du Ska, ils étaient composés de nombreux musiciens !) s’enregistraient sur une piste unique, un simple micro au milieu du studio, ou sur un deux pistes, en isolant la batterie ! Avec l’apparition du deux pistes, dans le milieu des années 60, un ingénieur et/ou producteur pouvait ainsi ré-enregister un « riddim » d’un coté (simple instrumental finalisé), et faire enregistrer de l’autre coté nombre de chanteurs… Grâce à ce procédé, les singles étaient moins cher, car on ne payait le groupe qu’une fois : C’est comme cela que vous pouvez retrouver chez vous des doublons, ou versions d’un thème connu par un artiste, mais créé par un autre. Vous imaginez les problèmes de droits d’auteur que le Dubbing a pu amener ! Avec l’apparition du 4 pistes, au début des années 70, l’ingénieur King Tubby a isolé certaines pistes, comme les basses mis en avant, des effets ajoutés sur des cymbales, ou les cuivres disparaissant dans l’écho… Il a surtout coupé après l’intro du morceau la partie vocale, pour laisser le DJ s’inspirer uniquement du rythme. Les versions des 45 tours en sont la parfaite illustration. Mais elles montrent surtout comment ce processus de création peut engendrer un morceau unique en lui même, qui ne doit (presque) plus rien à ses premiers compositeurs !

Mais King Tubby a voulu aller encore plus loin, et, dès le début des années 80, avec l’aide d’anonymes comme « Pug The Chemist », le « Rat », puis profitant d’un voyage de son assistant « Professor » à New York pour étudier l’informatique et l’électronique, il voulut monter son propre studio multipistes (32 pistes) dans lequel on le voit évoluer sur l’unique vidéo de lui devenu lui même producteur, il n’attend plus que l’on vienne frapper « à sa table » pour donner une touche finale, il mixe désormais son travail de A à Z pour ses propres labels, Firehouse, Waterhouse et Kingston 11, ou co-produisant sur ceux de Derrick Lee (Taurus) ou Clifford Dillon (Pioneer musik). L’ouverture de ce nouveau studio s’est faite au retour de Professor, au début de l’année 1985. La fin de l’histoire sera dictée par le Prince, Jammy, mais pour tous ceux qui ont cru que le Roi était en sommeil pendant cette période, Dave Henley répond en faisant la liste des 120 45 tours qu’il a produit, mois par mois : Un extrait ici, avec les 25 premiers singles :

Sugar Minott - Hard Time Rock - Waterhouse - 3/85 Little John - Tickle Me - Waterhouse - 3/85 Michael Palmer - Them Nah Sting - Waterhouse - 3/85 Patrick Andy - Speak Your Mind - Waterhouse - 3/85 Anthony Red Rose -Under Me Fat Ting - Firehouse - 5/85 Wayne Palmer - Hell In A Town - Firehouse - 7/85 Wayne Smith - Miss Do It Sweet - Kingston 11 - 9/85 Don Carlos - Play Girl - Kingston 11 - 9/85 Mystic Vibration - Dilly Dally - Kingston 11 - 9/85 Phantom - Stylee - Kingston 11 - 9/85 Anthony Red Rose - Tempo - Firehouse - 10/85
King Everall - After All - Firehouse - 10/85 Wayne Palmer - Hold Your Corner -Firehouse - 10/85 Anthony Red Rose - Can't Knock Me - Firehouse - 1/86 King Kong - A.I.D.S. - Firehouse - 1/86 Anthony Red Rose - Gwan Talk - Firehouse - 1/86 Anthony Red Rose - Bang Ga Wrong -Firehouse - 1/86 Hortense Osbourne - A Me Smarter -Waterhouse - 1/86 Little John - Hello Josephine - Waterhouse - 1/86 King Everall - Automatic - Waterhouse - 1/86 Wayne Palmer - Trash & Brok - Waterhouse - 1/86 Patrick Andy - Woman A Yard - Firehouse - 1/86 King Kong - Step On My Corn - Firehouse - 1/86 Lily Melody - Jumbo - Firehouse - 3/86 King Kong - No Call Me No Boops -Firehouse - 5/86 [...]

Et parmi eux, le premier tube avec Basse et batterie digitale (AVANT le Wayne Smith « under mi sleng teng ») c’est le « Tempo » d’Anthony Red Rose… Question albums, voici la liste complète:
Anthony Red Rose & King Kong - Two Big Bull In One Pen - Firehouse – 1986 / Anthony Red Rose - Red Rose Will Make You Dance - Firehouse 1986 / King Tubby's - Two Big Bull Dubwise - Firehouse – 1986 / Various Artists - Punaany - Waterhouse – 1986 / Various Artists - Waterhouse/Firehouse – 1986 / Various Artists - Computer Seh So - Waterhouse – 1987 / Courtney Melody - Ninja Me Ninja - World Enterprise – 1988 / Various Artists - King Tubby Presents Sound Clash - Taurus – 1989 / King Tubby - Presents Sound Clash Dubwise - Taurus – 1989 / Thriller U - Hilary - Pioneer Muzik – 1989 / Various Artists - Salute To King Tubbys - Taurus – 1989.



Mais vous voyez bien jusque dans les titres que le Roots est bien loin des potards du maître… Même si des aînés comme Gregory Isaacs, Cornel Campbell ou Johnny Clarke ont enregistré pour lui, c’est la nouvelle vague (Ninjaman, Courtney Melody, ou Pliers) qui squatte son studio dans la deuxième moitié des années 80. Alors, la nouvelle de sa mort le 06 Février 1989, et la raison officielle (vol à l’arraché dans la rue) ne cache pas un certain doute quant à ses récentes spéculations, il faudrait demander à ses associés de l’époque, en particulier « The Specialist » Clifford, pour trouver une réelle piste… N’empêche, même sa mort n’a pas été relatée dans les journaux, pas d’enquête non plus, un doute sur la date exacte (serait-ce plutôt le 05, à 1 heure du matin…) et le seul témoignage est celui de sa femme, réveillée par un coup de feu venant du parking de sa maison, à Duhaney Park. Encore plus étonnant quand on sait la sympathie que s’était attiré Osbourne Ruddock dans le business, seuls ses meurtriers ont emporté le secret avec eux. Tout s’est donc fini sur un dernier écho, une balle résonnant dans la nuit, et que l’on entend encore aujourd’hui derrière tous les mixes puissants que ses disciples ont développé dans les années 90, et encore aujourd’hui. Rest in Peace, toi le Roi qui semble toujours avoir été tranquille, derrière ta table de mix. Si aujourd’hui un artiste comme Clinton Fearon (ancien bassiste des Gladiators et actuel chanteur du Boogie Brown Band) choisit de réaliser son nouvel album en Dub, c’est grâce à ton travail, ta consistance et ta modestie ! La couronne n’a pas depuis trouvé un autre crâne chauve…
Pour conclure, une mention spéciale à cinq albums qui sont pour moi des témoignages éloquents de sa grandeur tout au long de sa fructueuse carrière.
Sylford Walker – Lambs Bread (prod° Glen Brown- Greensleeves) / Rockers all stars - Africa must be free in dub (prod° Augustus Pablo) / Augustus Pablo – Ital Dub / King Tubby : King Tubby’s Special 73-76 with Aggrovators & Observer all stars (Trojan) / Yabby You – Jesus Dread (blood & fire)

VIDEOS*


http://www.youtube.com/watch?v=CsHRFmpEOsY



http://www.youtube.com/watch?v=JBYa6fm-Q8I



Par Rémi X-Ray

http://massilia-reggae-doc.blogspot.com

Par Rémi X-Ray
Commentaires (2)
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Par Jé le 10/10/2009 à 11:05
Respect to the King ! Merci X-Ray bel hommage. Ca fait plaisir, on lit si peu de choses sur Tubby.
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Par Bébél le 20/10/2009 à 12:24
impressionnant ce dossier. reggae.fr vous êtes big ! merci Rémi.

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