Web Reggae Awards 2009 résultats
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Web Reggae Awards 2009 résultats

Après plus de trois semaines de votes, les Web Reggae Awards rendent enfin leur verdict. Rappelons que ces victoires de la musique reggae ont été créées, à l’initiative de reggae.fr, il y a déjà six ans pour récompenser les meilleurs albums et artistes du mouvement reggae qui sont ignorés par une grande partie des médias généralistes.
Soutenus par le magazine Reggae Vibes, l’émission de France Inter Boulibai Vibrations, et les sites Internet dancehall-attitude.com, reggae-bordeaux.com, reggae-est.fr, partytime.fr, webadubradio.com, zouker.com, stopzic.com, reggaetom.com, trace.fm, les Web reggae Awards 2009 on à nouveau rencontré un beau succès. Cette année, vous avez été en effet plus de 6000 votes à établir le classement des meilleures productions de l'année.
Mais place au verdict, avec pour chacun des gagnants la reprise de la chronique de l’album parue dans nos colonnes.
Les gagnants des lots d’albums seront contactés par mail. Merci à tous et d’ici là n’oubliez pas de soutenir vos artistes en achetant leurs albums !


Catégorie roots
Congos "Back in the Black Ark". Vainqueur 2009
Groundation "Here I am"
Kiddus I avec "Green fa Life".


Catégorie new roots
Alborosie "Escape front Babylon", Vainqueur 2009
Buju Banton « Rasta got soul »
Chezidek « I Grade »


Catégorie dancehall
Mavado "Mr Brooks… a better tomorrow Vainqueur 2009
Vybz Kartel « Pon di Gaza »
TOK "Our world".


Catégorie reggae français
Broussaï « Perspectives » Vainqueur 2009
Sinsemilia « En quête de sens »
Colocks « Construire nos vies »


Catégorie reggae local,
Sael "Témoignage" Vainqueur 2009
Tiwony "Viv la vi"
Real Axe "Zone Libre"


Catégorie reggae africain
Takana Zion "Rappel à l'ordre" Vainqueur 2009
Seyni & Yeliba "Mon général"
Niominkabi « Shalom salam »


Catégorie dub
Alpha & Omega "Songs front the holy mountain" Vainqueur 2009
Webcam Hifi « Livity is my temple »
Kanka « Submersion »


Catégorie révélation de l'année
Lorenzo « Movin’ahead » Vainqueur 2009
Akakoxx « A New Day »
Omar Perry "Can't stop us"


The Congos Back in the Black Ark
Auteur(s) : West Indian (pour reggae vibes mag)
Il est des noms légendaires restés à jamais gravés dans l’histoire du reggae. Le Black Ark en est un. Mythique studio de Lee Scratch Perry où les plus grandes stars du reggae (et en premier lieu Bob Marley) ont enregistré de pures merveilles. L’album « The Heart of Congos » en est une. Enregistré en 1977, il fait partie pour beaucoup d’amateurs de roots des dix meilleurs albums de reggae de tous les temps. Le pari de réunir les Congos et Lee Perry était donc osé et ce d’autant que Lee Perry avait juré ne plus vouloir revenir à ce type production. Oui mais voilà, un producteur français a eu la folle envie, si ce n’est de recréer le black ark que Scratch avait brûlé lui-même, de réunir Lee Perry et les Congos. Michel Jovanovic, le patron de Médiacom, a donc ramené tout ce joli monde chez Computer Paul à Mixing Lab pour enregistrer quatorze titres. Et il n’a pas lésiné sur les moyens puisqu’il a appelé entre autres renforts Leroy Horsemouth Wallace à la batterie, Borris Gardner à la basse et Earl Chinna Smith à la guitare… Tout ce beau monde fut enregistré puis mixé par l’excellent Bravo et produit par Lee Perry et Clive Hunt. Difficile de faire mieux en termes d’affiche. Et le résultat me direz-vous ? Un très bon album roots comme on en réalise rarement de nos jours. Après avoir débuté par une reprise de Sam Cooke (Chain Chang), on enchaîne avec du pure roots chanté avec talent par Cedric Mython, Roydel Johnson, Derrick Burnett et Kenroy Fyffe, parfois assistés de Lee Perry himself. Cela donne le très beau « Crying Times » ou les Congos célèbrent Jerusalem, « Garden of Life », une vraie réussite, l’étonnant « Spider woman » (où on reconnaît la folie de monsieur Perry), et la belle reprise de Tony Joe White « Raining night in Georgia ». L’ensemble de cet album est équilibré et s’impose par sa production parfaite. Les amateurs apprécieront la démarche artistique et le talent de ces grands messieurs de la musique jamaïcaine qu’on prend plaisir à écouter ainsi. Evidemment, l’âge d’or du roots est révolu depuis longtemps, et cet opus n’égale pas « The Heart of Congos », mais il se positionne sans difficulté comme l’un des meilleurs albums du genre produit depuis des années. A écouter rapidement.



Alborosie Escape from Babylon
05/07/09 - Auteur(s) : Djul
Le nouvel album d’ Alborosie qui sort chez Greensleeves risque d’en surprendre plus d’un. Alors qu’on s’attendait à une avalanche de titres types Kingston Town, le Sicilien s’en va là où on ne l’attendait pas, c’est-à-dire vers la diversité. Il aurait pu continuer sur sa voie, celle qui lui a donné tant de succès ; au lieu de ça, Aloborosie ne s’égare pas dans la monotonie. Ce Escape from Babylon propose un certain nombre de morceaux très roots, à l’ancienne. Il nous ressort par exemple le Money riddim de Horace Andy. Mama she don’t like you est aussi un excellent tune dans la plus pure tradition early reggae en combinaison avec la chanteuse jamaïcaine Ieye et sa voix soul à la Dawn Penn. La majorité des titres sont donc très roots ; « back in the days », comme on dit en Jamaïque. Puppa Albo, comme il aime à se surnommer au moins une centaine de fois dans cet album, s’essaye même avec succès au rub-a-dub sur I can’t stand it, combinaison virtuelle avec Dennis Brown et hommage à Joe Gibbs. Mais ce qui nous surprend le plus sur ce nouvel effort de l’Italien, c’est sans doute le nombre important de titres aux sonorités reggae africain. Promised land, Mr. President, America - où le chanteur demande aux Etats-Unis de rappeler ses soldats qui occupent l’Afrique - et également Irusalem, aux paroles déjà entendues quelque part : « Irusalem, here I am. » Alborosie chercherait-il à rendre hommage à Alpha Blondy ? Pas sûr, mais, en tout cas, on ne peut s’empêcher d’y penser surtout quand, plus loin, on retrouve le titre Operation Uppsala, où le parallèle avec Opération coup de poing semble inévitable. Operation Uppsala relate en fait l’opération anti-drogue menée lors du festival Uppsla 2008 en Suède où notamment Sean Paul et Lee Perry avaient été arrêtés pour possession de marijuana. Que les fans de la première heure d’ Alborosie se rassurent, il y a tout de même quelques titres très lourds dont seul lui a le secret. No cocaine, big ganja tune avec un petit clin d’œil au vétéran DJ David Rodigan, est très efficace et Real Story résonne presqu’autant que son hit Kingston Town, avec un nouveau gimmick tout aussi proche de ceux d’Eek-a-Mouse. Cet album à la pochette rappelant les plus grandes heures du label Greensleeves est donc une très bonne surprise de la part de ce musicien hors pair qui assure une fois de plus l’entièreté des instruments. On regrette tout de même que le chanteur italien ne s’éloigne pas plus des thèmes habituels du reggae. Peut-être nous surprendra-t-il sur ce point là dans un futur album…


Mavado Mr Brooks a better tomorrow
21/03/09 - Auteur(s) : West Indian
Actuellement Mavado est l’artiste dancehall numéro un dans le monde, même si Vybz Kartel son ennemi intime (et ancien auteur de paroles de chansons) reste intouchable en Jamaïque. Le premier album de Mavado avait remporté tous les suffrages et le second opus de l’artiste était particulièrement attendu. Le verdict est rapide et sans contestation possible : « Mr Brooks » est un très bon album dancehall. Mavado est vraiment un artiste original, comme il le dit lui même dans « I’m so special » et cet album est à son image. Le titre « Don’t Worry » est un hymne à tous les ghettos du monde. Produit par Daseca, le morceau est tout simplement l’un de meilleurs de l’année. On retrouve également sur cet album les singles qui forge la légende de l’artiste comme « On the Rock » (produit par Stven Marley sur le mission riddim) qui lui a ouvert le marché US, « So blessed », « Gangster dont play », « Money Changer » (sur le final warning riddim), "Jailhouse" : tout un programme. Evidemment certaines paroles peuvent choquer mais Trench Town, August Town comme tous les quartiers pauvres de Kingston sont des appels à la révolte. L’album de Mavado sent le souffre, la misère des ghettos. Il est violent et cette violence a un sens, celle des opprimés, du peuple jamaïcain derrière Mavado dont la seule issue pour survivre est de prendre les armes et d’attaquer plutôt que de périr. Un album indispensable.


Broussaï Perspectives
05/10/09 - Auteur(s) : WI
Tendez l’oreille et écoutez. Le reggae français ne s’est jamais aussi bien porté depuis plus de 10 ans. Porté par des groupes comme Dub Inc., Danakil, Positive Radical Sound et bien d’autres, le reggae made in France est en plein développement. Broussaï vient apporter une belle pierre à cet édifice avec un album intitulé « Perspectives ». 13 titres pour découvrir, si ce n’est pas le cas, ce groupe aux textes conscients et aux versions instrumentales travaillées. Ce troisième opus (après « Insurrections » et « Avec des mots ») place le groupe comme l’une des valeurs sûres de la scène hexagonale. Il faut dire que depuis leur début en 2000, le groupe a sillonné les routes de France, et parfait son expérience grâce à plus de 200 concerts.
Les textes sont recherchés comme sur les excellents « Sur la toile » et « Jackpot ». On oscille entre new roots (à noter la participation de Turbulence sur «  Tree of Knowledge »), roots plus classique (« A la dérive »), reggae plus dansant (« Marché de la tentation ») et on peut apprécier les participations de Komlan et Bouchkour (des Dub Inc.) sur « Cosmopolite », et de Balik (Danakil) sur « Le cours de l’histoire ». 
En résumé un très bon troisième album à découvrir rapidement !


Sael Temoignage
05/11/09 - Auteur(s) : WI
Ecouter le nouvel album de Sael, c’est l’adopter. Intitulé « Témoignages », ce nouvel opus du chanteur martiniquais est une belle réussite, digne de figurer dans toutes les cdtèques des amateurs de reggae. 14 titres essentiellement reggae avec tout de même deux incartades dancehall (« Né Vainqueur », « Me Si ») et un son plus hip hop (le titre autobiographique « Témoignages »). Maniant à merveille l’art de la rime et celui de raconter les histoires, Sael prend le temps de nous raconter ces histoires de cœur (Naturelle), que ce soit avec des fans (Fan de) ou avec la police (Miss Police). L’artiste martiniquais sait également se faire conscient avec les très engagés « Mon pays est malade » découvert en exclusivité sur Reggae.fr il y a quelques mois, et les « Maîtres du Monde ». L’amour de Jah (le terrible « Jah est Puissant ») et de son île magnifiquement chanté sur « Peyi Ya » s’ajoutent à la qualité des titres précédents et on se prend à rêver que le reggae sorte du ghetto médiatique dans lequel il est enfermé depuis trop longtemps pour célébrer à sa juste valeur un artiste comme Sael. C’est franchement le moins que l’on puisse faire. « Témoignages » se hissent déjà comme l’un des meilleurs albums de l’année. Tout simplement.


Takana Zion - Rappel à l'ordre
03/06/09 - Auteur(s) : Djul
Après son premier album très prometteur, Zion Prophet, l’artiste guinéen était attendu. Et on peut dire qu’il ne déçoit pas. Pour son deuxième album, toujours réalisé par le Français installé à Bamako, Manjul, Takana Zion a choisi d’être plus homogène. Plus la peine de montrer toutes les facettes de son talent, on les connaît. Cette fois, Takana se concentre sur le roots. Dès les premières notes, on sent que sa musique se rapproche des sonorités africaines. Pour preuve, l’utilisation d’instruments traditionnels et un superbe duo avec le Burkinabé Victor Démé. Beaucoup de chansons sur l’Afrique : Mama Africa, Ithiopia, ou le génial Rendez à César, où Takana utilise la célèbre expression et l’applique aux Africains. La référence à l’Empereur romain est étonnante et judicieuse de la part de l’artiste, rasta convaincu. Rasta est d’ailleurs toujours très présent dans cet album ; le jeune guinéen signe notamment un sublime morceau (Jah Kingdom) en combinaison avec le Jamaïcain Winston McAnuff, mascotte du label Makasound qui distribue cet album. La voix de Takana Zion a mûri par rapport à son précédent effort ; les paroles, en Français, Anglais ou Soussou, sont aussi plus élaborées, malgré l’étrange I want to be free à la mélodie efficace mais aux paroles un peu légères (« I want to be free like a bird in the sky who likes to fly… »). Peu importe, on n’en veut pas à Takana étant donné la qualité du reste de l’album. Une mention spéciale au très dynamique Abiri Na Samba Khine qu’on a hâte d’entendre sur scène. Une fois de plus l’association Manjul/Takana Zion fonctionne pleinement. Un album 100% roots à l’africaine qui ne fait que confirmer le talent de ce jeune chanteur (seulement 22 ans). Cela en dit long sur la potentielle carrière qu’il risque de mener. Takana Zion, prochain roi du reggae africain ? L’avenir nous le dira… Tracklist 1. Nasalife 2. Abiri Na Samba Khine 3. Mikhi Kobie 4. I Want To Be Free 5. Jeune Fille 6. Reggae Donkili 7. Mama Africa 8. Sekou Ko Non 9. Jah Kingdom 10. Anawafe 11. Céline 12. Ithiopia 13. Rendez A César


Lorenzo - Movin'ahead
07/11/09 - Auteur(s) : Djul
L’avalanche d’albums new-roots continue, les amateurs du genre sont servis en cette rentrée 2009. On continue donc avec un pur produit Irie Ites, le premier album de Lorenzo. Au programme, un mélange réussi de roots et de riddims plus modernes. Le premier titre, « Jah Love », annonce tout de suite la couleur, un message brûlant et profond qui vous attrape immédiatement l’oreille. Dommage que le deuxième morceau, « Movin’Ahead » - qui donne son titre au LP - soit moins captivant. Pas grave puisqu’on enchaîne avec une big tune très dansante, « Wa Do Dem », qu’on retrouve en fin d’album pour un terrible duo avec Spectacular ; un titre qui s’adresse à tous les hypocrites qui se prétendent amis de Lorenzo. La voix claire du chanteur originaire de St Ann est servie par des riddims tous plus lourds les uns que les autres, d’ailleurs la liste des musiciens ayant participé à l’album est impressionnante (Dean Frazer, Chinna Smith, Bongo Herman ou encore la paire rythmique anglaise Mafia & Fluxy). On retrouve donc le magnifique Strange Things (« A So Dem Stay »), le Roots & Culture Riddim en hommage à Mikey Dread (le génial « Mr. Officer » en combinaison avec son compère de St Ann, Chezidek) ou le No Joke Riddim de Poor Man Records (« Got To Be Strong »). Lorenzo nous ressort aussi quelques singles plus anciens qu’on a plaisir à réentendre : « You Always Deliver » sur le Zion Riddim, « Show Some Love » sur le Down In Jamaica ou encore « Gun Play » sur le Rocking Time. A noter, la présence d’un énorme titre hip hop : « The Way They’re Living » où Lorenzo affiche des ambitions d’unité : « Certaines personnes trouvent leur bonheur dans la baston, mais je ne m’arrêterai pas tant que je n’aurai pas atteint mon but... ». Musicalement très mature, ce premier album est le fruit de plusieurs années de collaboration entre Irie Ites et Lorenzo. Ayant dépassé le stade de la « découverte », on peut d’ores et déjà considérer le jamaïcain comme une « rising star » dont on a hâte d’entendre la suite.

Par Reggae.fr
Commentaires (3)
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Par sebastien DumDum le 09/04/2010 à 09:04
Je suis interressé pour connaitre le vainqueur de l'album dub de 2009 que je ne vois pas dans le resultat. qqun a une info svp keep the fire burnin DumDum
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Par RIPA le 14/04/2010 à 13:34
Yes REGGAE.FR Très bon palmarès... en 2009 le reggae est toujours au top! Big Up aux Congos, Alborosie, Broussaï, Sael et Takana...
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Par Shiby le 06/02/2011 à 17:54
Broussai méritait bien cet distinction je voulais juste souligné que "perspective" été leur 4eme opus et non leur 3eme vous avez oublié "slide one" sortie en 2003 qui acceuillé leur monumentale titre "et le manège tourne".

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