Vybz Kartel
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Vybz Kartel

Après des semaines de spéculations (viendra? viendra pas?),Vybz Kartel était bien présent ce dimanche soir à Paris pour un concert qui affichait complet depuis trois jours.



Arrivée dans la salle parisienne aux alentours de 19 heures, découverte stupéfiante: Dj Mike One, pas du tout annoncé, assure (est-ce un mot bien approprié?) le warm-up. La réaction du public à son set nous apporte des précisions importantes pour la suite: c'est un public jeune, friand de tubes légers et faciles, par ailleurs très peu cultivé niveau reggae-dancehall (absence totale de réaction à des riddims mythiques comme le Movie Star ou le Intercom – non, ce n'est bien évidemment pas Mike One qui a joué ça - alors que des titres comme 'No games' sont accueillis par une hystérie collective).

Le Dj parisien ne fera pas long feu et laissera place à la première partie: Mad Killah et la Showsky Family. DJ Weedim aux platines, Mad Killah débarque sur scène, plein d'énergie, mais la sauce ne prendra malheureusement pas. Il est rejoint ensuite par Daddy Mory, chaleureusement accueilli. Dragon Davy viendra lui aussi nous interpréter quelques titres.

Nous attendrons ensuite plus d'une heure l'arrivée de Vybz Kartel.

21 heures 40, pas de backing band bien évidemment, c'est donc le crew de Not Nice qui s'installe aux platines. Addi Di Teacha fait enfin son entrée, avec 'Nuh fraid ah nobody' et 'Somebody ah go get gunshot'. Le hit 'ramping shop' est ensuite littéralement hurlé, un vrai massacre.

Le petit protégé du Portmore Empire, Popcaan, rejoint rapidement son mentor et interprète son 'Up inna di club' sur le Street Vybz et Kartel enchaine avec son tune sur le même riddim.

'Life we living' et 'She nah let go' seront l'occasion de constater l'étendue du désastre: Di Teacha n'a aucune voix, celle-ci se brise même tant il force dessus et n'a de cesse de crier. 'Virginity' déchaine les passions, du moins celle des nombreuses jeunes filles présentes; 'Kill dem all and done' , 'Last man standing', 'come breed me', 'gwaan suh' , 'Yuh a mi baby', ou encore 'Like a movie' se succèdent sans grand intérêt artistique. Arrivent ensuite les deux hits du Teacha sur le Tripple bounce riddim: 'Mr officer' sur lequel Vybz semble avoir compris qu'il est inutile de brailler, une amélioration nette s'en fait ressentir, mais il recommence malheureusement sur 'Bicycle'.




'Send on', très bon titre sur le time travel riddim de 2002, est interprété sur un tout autre riddim, mais c'est quand même un petit plaisir qu'on savoure avec une grande nostalgie.
Ce titre, avec les deux pauvres petites phrases de 'Picture Dis' balancés entre deux morceaux, seront les seuls précieux vestiges d'une autre époque et d'un autre Kartel, que beaucoup regrettent.


Kartel poursuit avec 'Hot grabba' en duo avec Popcaan et 'Turn and Wine' sur le DNA riddim. Kartel introduit ensuite en quelque sorte le 'fashion segment' en demandant si on sait ce qu'il porte, il balance 'Straight jeans et fitted' puis l'énorme 'Clarks' qui n'aura échappé à personne.

Nous aurons droit aussi aux titres du maître et de l'élève sur le Sprite riddim avec 'Touch ah button nuh' pour l'un et 'How mi do mi ting' pour l'autre.
Nous entendrons également 'Wine fi mi nuh' (Bankrobbers riddim) posé en acapella, pour un résultat plutôt réussi.



La fin du show se veut plus posée, avec 'Dream' de Popcaan et les titres 'you can't say' et 'my love' nous sont infligés par un Vybz Kartel qui chante affreusement mal.

Il est pratiquement 23 heures et tout ce beau petit monde quitte la scène après une heure et quart de show.



Le public a bien réagi tout au long de la prestation, à l'exception de quelques titres qu'il semblait ne pas connaître. La majorité des personnes présentes ce soir à l'Elysee Montmartre auront donc grandement apprécié la venue de Vybz Kartel. La réaction de la foule nous laisse quelque peu dubitatif. Vybz Kartel ne ssemble n’avoir dû son succès à Paris qu’à son énorme côte de popularité, sa 'hype'. L'artiste, souriant et visiblement content d'être là - il s'excusera même auprès de notre photographe de l'avoir gêné avec son pied, sympathique et poli le Gaza thug !!! - n'a vraiment rien livré et s'est produit devant un public bien peu exigeant. Point de comparaison simple: la veille à Amsterdam, 5500 personnes faisaient largement moins de bruit en réponse à son show que 1200 personnes ce soir à Paris.

On regrette aussi l'absence de titres qui ont bâti la réputation de Vybz Kartel, comme 'Emergency' ou 'Hello Moto', pour ne citer qu'eux.
L'artiste semble avoir tiré un trait définitif sur son passé et se complait dans son nouveau syle, puisque c'est ce qui marche. Dommage…

Alala

Par Texte Nounours / Photos : Semayat
Commentaires (1)
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Par semayat le 04/10/2010 à 16:35
En effet, il a eu une cool attitude!!

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