Pablo Moses Revolutionary Dream
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Pablo Moses Revolutionary Dream

Pablo Moses continue son travail de réédition. Après « Pave The Way » sorti en 2005, ce sont les deux premiers albums de Pablo qui ont droit à une deuxième jeunesse : « Revolutionary Dream » et « A Song », tous deux remasterisés par Jim Fox, l’ingénieur responsable notamment des meilleurs albums de Groundation. Intéressons nous aujourd'hui à « Revolutionary Dream ».

Initialement sorti en 1976, « Revolutionary Dream » reflète une époque où la musique jamaïcaine commence à s’intéresser au contexte social de son pays. Pablo Moses nous livre des textes poignants, s’adressant directement au peuple – comprenez les pauvres – avec notamment « I Man a grasshoper » (enregistré au Black Ark Studio de Lee Perry), « Be not a dread » et « I love I bring ». Pablo s’affirme comme militant avec « Revolutionary Dream » ou encore « We shoul be in Angola » qui soutient ouvertement l’envoi de troupes cubaines en Angola pour appuyer le régime marxiste en place menacé par une offensive sud-africaine. Pablo s’est bien entouré pour l’enregistrement des onze morceaux composant l’album : Horsemouth, Vin Gordon, Dirty Harry, Bongo Hermann sont les musiciens qui l’accompagnèrent, tous aussi talentueux que les producteurs et ingénieurs : Joe Gibbs, Lee Perry, Errol Thompson et Geoffrey Chung. Le résultat est une musique simple mais soignée : aucun chœur, très peu de fioritures, du roots à l’état pur. Inspiré majoritairement par les révoltes de l’époque en Afrique noire, cet album porte bien son nom et incarne une vision simple de rastafari ponctuée de métaphores subtiles sans jamais prononcer le nom du Roi des Rois. Une prouesse.

Par Djul
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