En cette fin d’année 2010, Mediacom et son boss Michel Jovanovic continuent leur travail de production des plus grands artistes roots encore vivants. Apres s’être attaqués à la réunion des Congos et de Lee Perry l’année dernière, les voilà qui produisent le nouvel album des mythiques Israel Vibration, « Reggae Knights ». Pour l’occasion, Michel Jovanovic a ramené le duo Skelly et Wiss (toujours sans Apple Gabriel) en Jamaïque et a réuni autour d’eux la fine fleur des musiciens jamaïcains : on peut citer entre autres Dean Frazer, Robbie Shakespeare, Congo Billy, ou encore Errol «Flabba» Carter.
Avec ce nouvel opus, on se retrouve en présence de 14 morceaux enregistrés au Sunpower Studio et qui reprennent les thèmes habituels du groupe de légende. C’est ainsi que la spiritualité est au rendez-vous avec le morceau « Haile-I », mais également le titre de l’album lui-même : « Reggae Knights ». Les deux chanteurs se considèrent en effet comme de véritables soldats ou enfants de Jah (comme ils nous l’expliquaient durant notre rencontre en novembre dernier). Le titre « If you Do Bad » (un des titres favoris du duo sur ce nouvel album) contient ainsi un certain nombre de références bibliques chères aux Israël Vibrations depuis le début de leur carrière. Le thème de la justice et de la solidarité dans la pauvreté, également assez habituel dans le répertoire du groupe, se retrouve sur ce nouvel opus avec par exemple « Poor and Humble » ou « My Master’s Will ». Une ode à New York est également incluse dans l’album, histoire de rappeler que le combo légendaire vit aux Etats-Unis depuis de nombreuses années (Skelly à New York justement, et Wiss au Texas). Un petit air de country intéressant peut d’ailleurs se faire entendre sur ce titre !
Une mention spéciale au morceau Bad Intention doit par ailleurs être faite, puisque ceci est le deuxième titre enregistré par le groupe à Channel One après « Why Worry » en 1976. N’ayant jamais trouvé d’accord avec le label pour sortir ce titre, ils ont saisi l’opportunité de ce nouvel album pour le réenregistrer et enfin le faire connaître au grand public. Au rayon originalité, on retiendra également quelques morceaux festifs tels que « Rip and Run Off » ou « Cantankerous », et même un morceau presque dancehall avec « Original Gangster ».
Dans l’ensemble, cet album est de bonne facture. Même si on ne retrouvera jamais la qualité de « Why so craven » et des albums qui ont véritablement lancé le groupe, il est toujours intéressant d’écouter leur vision actuelle du roots et de rendre hommage à leur immense carrière. A écouter rapidement.
