Florent Malouda au One Love Festival
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Florent Malouda au One Love Festival

A l'occasion de la sortie du Dvd de charité "Wyclef Jean au One Love Festival", retour sur cet évènement sans précédent en Guyane, lors duquel Florent Malouda nous l'avait présenté en conférence de presse. Nous vous rappelons que ce festival, qui a eu lieu en juin 2009 sur 2 jours, avait notamment accueilli Wyclef Jean, Luciano, Fantan Mojah, Beres Hamond, Jah Cure, Alaine, Tiwony, Prof-A, ainsi que de très nombreux artistes guyanais.

Comment as-tu eu l'idée d'organiser ce festival ?
Peu de gens le savent mais je vais souvent en Jamaïque. Je suis un grand fan depuis tout petit et j'ai assisté à plusieurs festival. L'ambiance m’a marqué et notamment la façon dont avec très peu de moyens ils arrivent à faire un truc d’envergure et qui bénéficie aussi à la communauté. J’ai voulu importer ce concept là chez nous.

Pourquoi as-tu choisi un plateau purement reggae sans autre style musical ?
Et bien au départ on voulait diversifier les styles. On a envoyé des invitations jusqu'au Brésil à des artistes issus d'autres styles, mais bon au final voilà ce que ça donne. En l'occurrence c’est vrai que le style reggae prédomine mais par exemple on a aussi essayé de mettre du Kassé-Kô, et on va voir…Wyclef ce sera peut être un petit peu hip hop et tout ça… mais le but c’est de le faire et après on verra comment ça peut évoluer au niveau artistique.

Ce festival est-il une manière de big up les artistes locaux, leur donner un élan. C’est un peu le but de votre fondation ?
J’ai en effet essayé d’utiliser le fait qu’il y ait des artistes de dimension internationale pour apporter cette exposition là aux talents guyanais. On a essayé au niveau du plateau de faire ce mélange là et je peux vous dire qu’on a traité les groupes locaux comme les internationaux, avec le même respect.

Et ce n’était pas possible d’allier musique et sport, avec le football ?
Cela était très difficile à gérer. J’y ai pensé mais en cette période il y a beaucoup de manifestations comme ça. Les joueurs sont très sollicités dans les clubs, il y en a qui sont toujours en train de jouer en ce moment même pour les éliminatoires de la Coupe du Monde. Donc je leur en ai parlé, ils seraient bien venus mais gérer cela, après une longue saison, nous footballeur on a envie de faire autre chose donc peut être dans une édition à venir. De plus je n’ai pas envie que les gens viennent me voir moi, parce qu’ils me voient à la télé. J’ai envie d’exposer les jeunes, c’est pour ça qu’on a fait un petit tournoi de jeunes le samedi matin.

Pourquoi Kourou a t-elle été choisie comme lieu de la manifestation?
En fait c’est un mélange de choses. On s’est posé la question d’où on pouvait faire ça pour qu’il y ait le maximum de monde et en même temps assurer la sécurité de tout le monde. Donc Kourou a été sollicitée, et la Mairie a réagi très vite. C’est un partenaire qui est très efficace et que je remercie, parce que ce n’est pas évident, surtout un festival à connotation reggae… il faut le faire !

Est-ce que les artistes jamaïcains ont été sensibles aux débouchés caritatifs ou pas du tout ?
Oui bien sûr. Par exemple il y a Fantan que j’ai été cherché lundi, il est dans les rues de Cayenne, il est cayennais ! (rires) je ne sais pas comment faire pour le faire partir pour le moment. Lui il est opérationnel, on est passé voir les jeunes et le contact passe très bien. C’est justement la différence que j’ai voulu apporter : que les mecs ne viennent pas faire un concert pour repartir. C’est s’intéresser à la population…créer des contacts…

Et tu peux nous dire ce qui s’est passé avec Vybz Kartel, pourquoi il n’est pas venu ?
Oh ! On ne va pas mettre de mauvaises vibrations (rires) c’est un ensemble de choses. C’était plus compliqué de le gérer que d’autres personnes. Mais l’invitation est toujours valable donc peut être pour une prochaine édition.

Combien de temps as-tu mis pour organiser l'évènement ?
Ça fait euh… deux ans et demi maintenant. Comme je vais régulièrement en Jamaïque j’ai essayé de penser à comment ne pas faire comme ils font là bas mais le faire à notre sauce. J’ai essayé de me renseigner un peu à comment on allait faire. L’an dernier (ndlr: 2008) je voulais le faire mais parce qu’il y avait l’Euro je n’avais pas de date précise, c’était assez aléatoire donc j’ai reporté. Là j’ai dit "banco" cette année, à cette date là je suis sûr d’être là et il faut qu’on le fasse, il ne faut pas qu’on hésite et il faut que ça aboutisse.

De quoi la Guyane a t-elle besoin ? Qu’est-ce que vous voulez lui apporter ?
Ben il y a beaucoup de choses, après pour faire court c’est un peu de désenclaver, de changer un peu l’image de la Guyane. Moi je vois les difficultés qu’on a eues juste par rapport à ce festival... les artistes qui doivent passer par le Surinam pour venir… c’est difficile. Ce serait bien qu’on ait plus d’échanges avec nos voisins.

Vous pouvez nous expliquer ça, c’est quoi le souci ?
Et bien parce qu’il n’y a pas de vol direct entre la Jamaïque et la Guyane donc bon c’est pour ça qu’il a fallu aussi beaucoup de bonne volonté de la part des artistes. Parce que je l’ai fait et… c’est dur (rires). C’est dur, c’est dur quand on prend l’avion d'enchaîner par la route! C’est la preuve qu’ils ont envie de le faire. Pour revenir à la Guyane il y a beaucoup de choses à faire mais souvent quand on en parle les gens ne savent pas vraiment par où commencer. Mais j’ai envie de montrer qu’il faut entreprendre avec des actions comme ça, des trucs d’envergure ici.

Vous avez dit tout à l’heure « c’est un festival reggae mais à notre sauce » c’est quoi qu’il faut adapter ici par rapport à la Jamaïque ?
Vous savez là bas ils commencent à 18h, ils finissent à 10h. S’il faut finir à 10h du matin ce n’est pas un problème…ils enchaînent. Maintenant ça ne s’est jamais vraiment fait ici donc on a essayé d’adapter, de réduire un petit peu parce que moi je voulais ramener plein d’artistes et pas seulement des jamaïcains, des guyanais. Il y a une liste longue, très longue d’artistes qui voulaient y participer mais on n’a pas pu contenter tout le monde. Si le succès est au rendez-vous, si le public est au rendez-vous et la demande est là et bien on sera capable de réagir.

Comment ça a été financé ?
Et bien par la mairie de Kourou, moi j’ai beaucoup investi aussi. On a essayé de baisser les prix au maximum pour que les gens aient l’impression de contribuer et qu’ils s’approprient le festival. Qu’ils se disent « voilà j’ai contribué à ce que ça se fasse ». Et c’est à ça que je vais mesurer l’adhésion du public parce que comme j’ai dit on a vraiment baissé les prix au plancher et c’est un pari que je prends... mais j’ai confiance.

C’est un budget de combien à peu près ?
En gros 500 000 euros.

Et les autorités françaises, elles aident ou pas ?
Oui oui on a eu… c’est pour ça, je suis content. Que ce soit la mairie, la préfecture, les collectivités locales…elles ont permis que ça se fasse. Ce matin je suis passé au consulat du Surinam, pareil, ils nous ont ouvert grand les portes, ils nous ont facilités des démarches. C’est ce qui fait que j’ai pu le faire en si peu de temps. Parce que ça fait peut être six ou sept mois qu’on a dit voilà à cette date on veut le faire et sans ces gens, ce n’est pas possible. On a essayé de penser à tout mais il y aura peut être des oublis. Il y aura peut être des gens mécontents. Mais comme je l’ai dit ça s’appelle One Love et ce n’est pas par hasard, on va essayer de garder que le positif et que ça se passe bien.

Le rôle de la fondation One Love dans tout ça ?
Le rôle c’est d’utiliser en ce moment la notoriété que j’ai pour financer des projets. Mais pas seulement financer comme ça, faire des chèques. Il s'agit aussi de créer des évènements pour regrouper du monde. Que les gens qui viennent à ces évènements là aient l’impression d’aider les associations qu’on va choisir de soutenir. On va essayer de communiquer la dessus, c'est-à-dire là il y a le festival, on est beaucoup, mais après c’est aussi les évènements qu’ils vont faire pour l’année, les mettre aussi en valeur... c’est ça. Et que les gens fassent un lien entre le fait de soit venir à un match de foot, soit venir à un festival et puis ce qui va déboucher derrière ! Pour moi c’est essayer de faire un lien. C’est pour ça que je me suis creusé la tête pour le nom mais j’aime bien.

Il s'agit donc d'utiliser qui tu es pour faire ce genre de projets mais utiliser aussi le reggae à but humanitaire ?
Ouais c’est un peu l’esprit du reggae. Mais ce n’est pas seulement le reggae comme je l’ai dit, là bon c’est parce que je suis fan de reggae mais si demain il faut faire un concert de zouk ou de Kassé-kô, si vraiment le public il demande du Kassé-kô ou du Boléro… bon !

Mais très souvent le public reggae fait un peu peur...
Oui je sais. Ça n’a pas été évident de monter un festival reggae même si en Guyane quand vous regardez… les jeunes aiment bien. Moi je m’adresse surtout aux jeunes. Pour être clair, ils aiment le reggae, des fois il y a eu des cassures avec les parents qui ne comprennent pas "pourquoi il a des locks mon enfant", "pourquoi il est ceci pourquoi il est cela". Le reggae c’est une industrie aussi, ça peut être un travail, il faut le voir de différentes façons mais il ne faut pas que ce soit réducteur. Je me sers du reggae qui peut sensibiliser, qui peut aider à faire passer des messages.

"One Love", la référence à Bob Marley est manifeste ! 
Ouais. Ben vous voyez son message est toujours là donc c’est aussi à ça que j’ai pensé et j’espère qu’on va gagner notre respect comme ça.

Par Sacha Grondeau
Commentaires (1)
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Par Azaryas le 01/02/2011 à 00:05
I I, a vou membr d la comunauté reggae.fr,je sui passioné d reggae et a la foi guyanai p8ske jy resid et jy sui né efectivemen fo desenclavé la guyane.Ms si g bien compri ds le dvd il sera possibl d voir que le show d wiclef,si c est cela c bien domage vu tou lè artiste qui se sont produi sur scene E san parlé d cet minorité g di bien minorité qui na pu se produire puisque wyclef si je pui dir a ''squatté'' la scene on faisan un show vraimen beaucoup plu voir bcp tro long ke la normal. Cela di je voudrai fair quand meme un gro big up E bcp d benediction a Florent Malouda (l homme du pays) ainsi qu a ce qui on permi que ce festival est lieu pck cetai une grand première et ct pratiquemen super,ainsi que a malik d boulibaie vibration qui a couvert l evenemen par le biais d c contact ce qui a permis d avoir une difusion radio par tout en hexagone et ds la diaspora More Blessing

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