Le 6 décembre dernier au Divan du Monde avait lieu le concert de l'une des révélations de cette fin d'année 2010: Naby. De retour d'une tournée canadienne il vient nous livrer son reggae africain chanté en wolof pour nous réchauffer dans cette période de grands froids. Il est 20h30 quand il entre sur scène accompagné de ses musiciens face à un public quelque peu clairsemé. Cependant, il ne se démonte pas et sans y prêter plus attention accueille chaleureusement les présents. Le band entame l'intro et l'atmosphère monte déjà d'un cran. Il entame ses chansons avec énergie et une jubilation très communicative. Rapidement le public s'anime. Soucieux de faire partager son univers à ceux auxquelles les paroles ne parlent pas, Naby introduit régulièrement ses chansons en traduisant le titre et quelques phrases du refrain: on a alors droit à l'entraînant « Rew Mi » (« Notre pays »), le très bon titre « C'est ma vie » ou encore « Déglu Léen » (« Ecoutez ») dont il fait reprendre le refrain en chœur. Les danseurs avancent et on sent que le public est réceptif.
Il le proclame avec ce petit sourire malicieux « mes musiciens c'est des oufs ! ». Pour le prouver ceux-ci entament le riddim du titre éponyme et à n'en pas douter de LA big tune de son album « Dem Naa ». Très puissant, le riddim réveille les derniers sceptiques et on en oublierait presque l'impression de vide du début tant le public accompagne Naby. La phrase du refrain « petit à petit l'oiseau fait son nid » lui sert à faire chanter le public avec lui et il est si heureux de ce petit jeu qu'il le renouvelle longtemps. Comme il l'explique au public son titre suivant rend hommage au Tout-puissant ("Kunka Yakun"). Eric le guitariste est passé en guitare acoustique alors que Bost le saxophoniste a pris son Soprano. Ils entament alors « Jubbo ». Le groupe en formation réduite acoustique excelle sur le titre « Lu Waral » (« Pourquoi ? »).
Retour du groupe au grand complet pour interpréter « Suma Réeré » (« si je suis perdu »). Suivant Naby le public décidément conquis par la prestation très chaleureuse de l'artiste sénégalais frappe dans ses mains. S'en suit « Njiite » qui récolte un tonnerre d'applaudissement. Au milieu de l'ovation il revient pour annoncer qu'il a oublié de préciser que c'était le dernier morceau.
Mais il resurgit bientôt accompagné de Jason le batteur pour un rappel sur « Kunfa Yakun ». Ils sont bientôt rejoins par le clavier et enfin Eric le guitariste. De retour au complet ils interprètent « Mbek Mi ». Naby quitte la scène en saluant le public et le groupe finit par des variations aux sonorités salsa avant que la salle ne se rallume.
Le public scande alors le nom de Naby et cinq minutes plus tard le voilà qui revient seul sur scène. Il entame « Dem Naa » a capella avant d'appeler Bost, qui, suivi des autres musiciens, vient l'accompagner pour une longue version finale qui fait rester tout le public. Il est finalement 22h30 quand la salle se rallume définitivement. Un concert très agréable qui nous prouve que Naby fait partie des artistes talentueux à suivre sur album mais également en live.
chronique Reggae africain 11
