Pour la 35ème édition du Printemps de Bourges Crédit mutuel (hey oui c’est son nom maintenant ! Jusqu’où va aller le sponsoring des festivals ?). Le directeur artistique Emmanuel Poënat a fait le choix d’une programmation thématique des concerts. Le Jeudi a été consacré au Hip-hop, le vendredi au métal, la soirée du samedi à l’électro rock, et le dimanche au Reggae, avec la soirée Sunday Reggae.
Se déroulant sous un soleil d’été toute la semaine, cette année fut encore un grand succès pour les organisateurs réunissant pas moins 54 600 spectateurs. La soirée Reggae du dimanche soir se déroula dans le chapiteau du Phénix plein à craquer où 6 000 personnes étaient venues voir cette programmation exceptionnelle. Public roots, frustré de l’édition précédente où la soirée spéciale Reggae avait été remplacée par la soirée éléctro.
Le public avait déjà acheté ses billets à l’avance puisqu’il était impossible de trouver des places quelques semaines avant le festival, les billets ayant déjà été tous vendus.
Le public Reggae était moins jeune que celui de la veille (soirée électro), et moins empreint d’alcool, préférant tirer sur le calumet de la paix en se balançant au rythme du reggae. La plupart était vêtu de sarouel et de couleurs vert jaune rouge, une bonne ambiance générale régnait.
En tête d’affiche de cette soirée vert jaune rouge, Dub Inc, Gentleman, Alborosie, Tiken Jah bien sûr et quelques découvertes comme Huecco ou le sound system Smile Jamaïca.
A 18 heures, les portes du Phénix s’ouvrent pour 8 heures non stop de Reggae live. Les plus courageux qui attendaient depuis un certain moment se sont alors pressés pour tenter d’obtenir les meilleures places. Le show commence avec Huecco, que certains définissent comme étant entre le nouveau Yannick Noah et Bernard Lavilliers espagnol. Sa musique mélange le reggaeton, le rumba, le ska, le hip-hop, le flamenco. Le public français aura eu l’occasion de découvrir à Bourges cet artiste engagé, déjà connu en Espagne.
A 19h Smile Jamaïca monte sur scène. Originaire d’Orléans, ce sound system français existe depuis 1996. Déjà à son actif les premières parties de Morgan Héritage, Dub Inc., ou encore Israel Vibration. Les musiciens ont su encore une fois, chauffer le public roots reggae du printemps de Bourges, passant aussi bien des sons roots que dancehall.
A 20h les choses sérieuses pouvaient commencer : Gentleman entre en scène ! Cet Allemand qu’on ne présente plus avec sa voix de lover et ses textes engagéa enflamme le public du Phénix. Gentleman, qui a découvert la Jamaïque et sa culture musicale à 17 ans, nous prouve encore une fois avec sa prestation scénique que le reggae n’a pas de couleur !
21h enfin des Jamaïcains ! Certains ont pu reprocher le manque d’artistes jamaïcains à cette soirée 100% reggae (mais artistes jamaïcains n’est pas forcément synonyme de qualité !). The Original Wailers sont acclamés par la foule. En interprétant des chansons comme « Natty Dread », « Pimper’s Paradise », ou encore « Loving Jah », The Original Wailers ont convaincu leur public.
22h, la figure emblématique du reggae européen, représentant l’Italie : Alborosie fait son apparition ! Cet artiste bien connu pour son style roots, interprétant son célèbre « Kingston Town », son « Herbalist », ou encore son « Money » a également conquis le public de Bourges.
23h30, le public en a déjà pris plein les yeux et les oreilles, mais la soirée ne fait que commencer. « Tiken Jah ! Tiken Jah ! Tiken Jah ! » Alors que ses musiciens commençent à monter sur scène et sentent la température monter, le phénix n’attend plus que le roi de Reggae africain. Et tout d’un coup tel un lion sorti de sa cage, Tiken Jah Fakoly bondit sur la scène. Fidèle à lui-même, en pleine promotion de son nouvel album « African Revolution », il a su démontrer à son public qu’il était toujours là pour diffuser la puissance politique de sa musique. Toujours entouré de ses mêmes musiciens performants il nous a interprété des morceaux de son nouvel album comme « African Revolution » ou « Je dis non » mais aussi des albums précédents « Tonton d’America », ou « Quitte le pouvoir ».
01h, le dernier groupe de la programmation du Sunday reggae entre en scène. J’ai nommé : Dub Inc, originaire de Saint Etienne. Mélangeant musiques du Maghreb et textes engagés dénonçant la situation sociale en France, leur musique festive et consciente entre le roots et le dancehall a su maintenir la pression dans le Phénix jusqu’à la fin de la soirée.
Pour la 35ème édition du festival, la soirée Sunday Reggae a été un succès ! A une nouvelle édition l’année prochaine ?
Good vibes à Tous!
concert Roots 4
