Solidays 2011: du reggae et de l'amour
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Solidays 2011: du reggae et de l'amour

Solidays 2011: du reggae partout et de l'amour surtout

Pour que l'amour soit plus fort que la mort, Solidarité Sida organise depuis maintenant 13 ans l'un des plus beaux festivals de métropole: Solidays. Trois jours de musique sur le site de l'Hippodrome de Longchamp, aux portes de Paris, qui ont réuni cette année 155 000 personnes venues de partout en France profiter de 80 concerts…Certes le record des 168 000 entrées de l'édition 2010 n'a pas été atteint. Mais la réduction de plus de 10% de la taille du site en est la raison. Cela n'empêche que l'on estime à plus d'1,5 millions les fonds récoltés destinés à la prévention et à l'aide aux malades, en France comme à l'international…

Côté musical et comme à son habitude, l'organisation a privilégié l'éclectisme. Inutile cependant de vous préciser que le reggae était bien présent…et au-delà de la musique reggae ou ragga proprement dite, un esprit roots & culture a envahi ces 3 jours.

Dès le vendredi à 19h, c'est Raggasonic qui ouvre le bal. Big Red et Daddy Mory sont en forme et démarrent le show par "Aiguisé comme une lame", qui enflamme littéralement le public, de même que "Les riches" qui suit…



Le format court (1 heure) imposé par la taille du festival, le nombre de scènes et de concerts a l'avantage de donner au public un condensé du meilleur de chaque groupe et artiste. C'est ainsi que les tunes s'enchaînent avec notamment "Bleu blanc rouge", "Poussière d'ange" et son corollaire logique "Légalisez la ganga", "Raggasonic crew" etc…





Evidemment le titre "J'entends parler" a un écho particulier ici, puisqu'il affirme que "le sida ne passera pas par moi".



Un des nouveaux tunes du combo "Ca va clasher" provoque également de belles réactions de l'audience…On approche déjà de la fin quand le groupe entame un free style qui se transformera en fast style improvisé grâce à la présence de Mc Solar qui sera invité par Big Red et Daddy Mory à venir sur scène !



En attendant le prochain show reggae plus tard dans la soirée, on pouvait profiter ce premier jour de la douce folie de Katerine, des énergies de Yael Naim, du look et des expériences de Cascadeur, des délires de Stupeflip ou encore de Aaron, qui a rameuté pas mal de personnes.



Mais alors qu'Alice Russel entamait son show à 23h, c'est aussi l'un des papes du reggae africain qui s'avançait sur Bagatelle, la plus grande scène du site. Et c'est surtout par ce qui est devenu un hymne à la paix qu'Alpha Blondy démarre son set: "Jérusalem".





Je crois même que ses "Je t'aime" étaient tellement forts qu'ils ont dû être entendu jusqu'au coeur de Boulogne et du 16ème arrondissement, jouxtant tous les deux l'hippodrome.



Comme c'est toujours le cas, le Solar System assure une prestation sans faille. Entre gros succès du passé et morceaux issus de son dernier album "Vision", l'artiste ivoirien a attiré la plus grosse partie du public en ce premier soir.





Le groupe hip hop funk Hocus Pocus était programmé à minuit (en remplacement de Pete Doherty qui a dû annuler sa présence pour cause d'incarcération).

Le fameux sound system parisien Soul Stereo (qui pour rappel tient une résidence à la Bellevilloise 2 jeudis par mois depuis le mois de mai) était également présent pour permettre aux festivaliers de continuer la nuit dans le cadre de bonnes vibes…

Samedi la température sur Paris a augmenté…
En arrivant sur le site, là où Israel Vibration s'apprêtait à se produire…on remarque que tout le monde profite du soleil…Beaucoup de personnes sont présentes pour voir le combo jamaïcain de légende.



Comme souvent depuis quelques mois, Skully est plus visible et actif sur scène que Wiss, qui n'apparaît que lorsqu'il doit chanter…



Hormis certains titres de leur dernier album "Reggae knights", les deux compères ont interprété des classiques tels que "Standing by the corner"…



De gros jets d'eau rafraichissent la foule venue se concentrer en bord de scène. Pour les spectateurs placés plus loin, comme nous, deux énormes écrans situés sur chaque côté de toutes les scènes du site permettent de suivre les détails visuels de tous les concerts.







Samedi était sans doute la meilleure des 3 journées de Solidays. En effet, après Israel Vibration, la foule s'est déplacée en masse vers la scène Paris, une des 4 autres scènes du festival, pour écouter Seun Kuti…

Afrobeat et danse pour tout le monde…à 19h certains avaient déjà tout donné de leur énergie!!

C'était cependant sans réaliser la force que Keny Arkana allait transmettre au public pendant l'heure qui suivait…

La rabia del pueblo (la rage du peuple): c'est clairement ce qu'exprime la jeune artiste hip hop sur scène. Entre des titres tels que "Je me barre", "La rage" ou encore "Planquez-vous", ce sont de véritables frissons qui ont traversé le public amassé. Engagée, militante et transmettant un message de paix, l'enfant de la rue qu'est Keny Arkana a donné la meilleure prestation de tout le festival.

Elle sait nous rappeler les enfants de la terre que nous sommes. "Ils ont peur de la liberté" ou encore "Resistance" sont des morceaux qui appellent à la résistance de toutes les jeunesses du monde.

Elle finira son set par une version reggae de "Je me barre". Une seule question demeure pour cet artiste justement: A quand son album reggae/ragga ? Cela lui irait tellement bien…

On continue la soirée totalement lessivé par cette prestation de haut vol… Deux trois petits chouros et ça repart ! C'est alors à Charles Bradley de nous marquer…Cet autre enfant des rues (non plus de Marseille comme Keny Arkana mais de New York cette fois-ci) nous a procuré un réel plaisir. Clairement inspiré par James Brown  ou The Meters, Charles Bradley fût pour nous une véritable et belle découverte…



Et pour finir cette journée en beauté, après que Moriarty ait propagé sa musique planante à une partie du public, c'est sur la scène Paris que la plupart des dizaines de milliers de personnes présentes se déplacent pour Patrice.



Gros succès comme à son habitude…Il a performé sur certains des titres de son dernier album, tels que la reprise de Nina Simone "Ain't got no", et sur certains de ses autres succès tels que "Another One". Sans oublier de rendre hommage à Bob Marley, Patrice a également repris "La Bamba" !





Morsheeba, Stromae ou encore Ebony Bones pouvaient également être appréciés par le public en ce samedi soir…Asian Dub Fondation a quant à lui mis le feu !

Dimanche, la température sur Paris explose. Le samedi soir se lit encore sur les visages de certains. Tout le monde cherche de l'ombre et ne la trouve pas. On monte des constructions inventives afin de ne pas cuire en musique…

Malgré la chaleur, les artistes présents gâteront bien les festivaliers. Après s'être éclatés sur l'Orchestre National de Barbès et les Têtes Raides, c'est devant Bernard Lavilliers que nous nous réunissons…afin…comme il le chante si bien…de balancer et de danser reggae !



L'artiste est le second français après Gainsbourg à avoir assembler les rythmes jamaïcains à la chanson française. Que du bonheur : "Stand the Ghetto" ou encore "Pigalle la Blanche" sont de bons sons roots qui s'allient parfaitement à la chaleur plombante et ambiante.



Bernard Lavilliers, qui a voyagé aux Antilles, en Afrique et en Amérique du sud, nous chantera aussi ses "Causes perdues" sur des musiques tropicales entraînantes, "L'exilé" (qu'il dédicace aux acteurs des révolutions arabes), "Je cours" (avec lequel il entre en scène) ou encore "On the road again" (!) qui en ravira plus d'un !





Cette ambiance cross-over/reggae continuera avec Aloe Blacc, qui nous a offert une version roots reggae de son big tune "I need a dollar"!

A 20h, c'est au tour du groupe marseillais I Am de littéralement enflammer Longchamp… une prestation hip hop où l'énergie et le don de soi des artistes étaient comparables à ceux de Keny Arkana la veille! Et même si on quitte le reggae musicalement. Akhenaton crie des "One Love", ce qui nous confirme que le roots & culture est finalement partout. Le reggae et ses messages sont universels…

En effet, si un seul drapeau devait se voir de loin pendant ses Solidays, ce fût un drapeau aux couleurs vert, jaune et rouge…Le resto où l'on aura mangé le mieux pendant ces 3 jours fût la cantine jamaïcaine établie sur un blanc de sable au milieu d'un cohue inimaginable…Les rares stands/shops proposaient tous des produits aux couleurs rasta et/ou à l'effigie de Bob Marley. Par ailleurs, quand une artiste hip hop propose une version différente de l'un de ses plus gros tubes (Keny Arkana et son "Je me barre") c'est sur du roots. Quand l'un des artistes internationaux les plus en vue en fait de même (Aloe Blacc et "I need a dollar") et que l'un des plus gros rappeurs français chantonne des "One Love", et bien on se dit que le reggae était partout aux Solidays pour lutter contre le sida afin que cette terrible maladie disparaisse à jamais.

Big Up Solidarité Sida!
Big Up Batcave!

Par Textes: LN; Photos: Alex Famy
Commentaires (1)
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Par semayat le 10/07/2011 à 15:48
Superbes photos Alex! ;)

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