Garance Reggae Festival #2
concert Roots 0

Garance Reggae Festival #2


Suite de la première partie que vous pouvez lire ici.

VENDREDI 29 JUILLET

Troisième journée du festival. Avant-dernière pour les pessimistes.
Comme évoqué précédemment, le festival regorgeait de côtés 'cachés' et il n'était pas question de s'ennuyer.
Pour ceux qui souhaitaient se prélasser au soleil et/ou faire trempette, le cadre magnifique du camping, situé au bord de la rivière, collait parfaitement.
Pour les plus curieux, l'art, encore assez mal implanté dans le milieu du reggae, était également présent.




Un stand était consacré au regretté Fluoman, à qui l'on doit d'ailleurs la toile qui trônait le premier soir sur la scène pour la Studio One Revue; Un autre stand était tenu par un artiste-peintre, Kisséwon, qui proposait surtout une magnifique exposition très enrichissante en ville, ouverte toute la journée au public, sur laquelle nous reviendrons prochainement !



C'est donc car nous étions affairés ici et là, et non pas parce que nous avons failli à notre mission, que nous ratons le premier concert de la soirée, celui de Kayamanga, artiste africain à l'avenir prometteur.

Et c'est donc Junior Kelly que nous accueillons sur scène.




Au rendez-vous: des classiques comme 'Rasta Should be deeper', 'Tough Life', 'Blaze' ou encore ' Korruption', des tueries plus récentes issus de son excellent dernier album 'Red Pond' paru l'année dernière tels que 'Stumblin blocks' ou 'She's gone', et enfin de la nouveauté avec le très bon 'Mr Mighty' qui tourne depuis le début de l'été.
Le final sur l'incontournable 'Love so nice' est un moment très fort: Junior Jelly, visiblement ravi d'être là, s'approche le plus près possible du public - c'est à peine s'il ne se jette pas dedans- et invite celui-ci à chanter avec lui.
Un show intense et efficace d'un Junior Kelly que l'on sent gagner en assurance au fil du temps, à l'image de son interprétation décontractée de 'Missing you' en duo avec sa choriste.

Un bon en arrière dans le temps est effectué aussitôt qu'Horace Andy nous plonge dans son univers.
 Horace 'Sleepy' Andy a fait simple: il a bombardé le public du Garance de big tunes.







'Man next door', 'Fever', 'Don't let problems get you down', 'Money Money', 'Rasta no fashion', 'Every tongue shall tell', et les tubesques 'Skylarking' et 'Cuss Cuss' sont autant de classiques qui s'enchaîneront, ne laissant au massive aucune chance de s'en sortir indifférent.





Johnny Clarke se chauffera du même bois, annonçant la couleur avec 'None Shall escape the judgement'.







Il est maintenant temps d'aller faire un tour du côté du Dub Station Corner, où Blackboard Jungle et O.B.F ont installé leur sono et font kiffé depuis le premier jour les amateurs de grosses basses ('amateurs' étant un bien faible mot: il faut être complètement amoureux pour mettre la tête dans les enceintes).
King Jammy est attendu ce soir. Son set démarre avec un peu de retard mais l'attente en valait la peine : la légende va rendre les milliers de massives présents complètement hystériques. 
Du roots au digital, le set du prince devenu roi regroupera toutes les époques.



De Dennis Brown à Black Uhuru, en passant par Johnny Osbourne et son mythique 'Water pumping', jusqu'au final explosif et délirant sur le Sleng Teng riddim, tout y passe.
 Le terme 'Live set' ne relevait pas de la publicité mensongère, King Jammy a apporté sa propre console et s'amuse avec comme pas possible.
 L'élève de King Tubby aura secoué la foule et gravé les mémoires ce soir à Bagnols-sur-Cèze.





Difficile de se remettre du Dub Station Corner, mais il faut tout de même retourner voir ce qui se passe du côté de la scène principale où, après un Tiken Jah Fakoly bien inspiré, Third World est en train de rendre un sublime hommage à Gregory Isaacs avec une reprise plutôt inattendue de 'Rumours' puis une autre de 'Front door'.









Le groupe donnera un énorme show, les temps forts étant sans surprise '96 degrees' et 'Reggae ambassador'.





Le passage où Cat Coore joue 'Redemption song' au violoncelle fut également exquis.





Les Twinkle Brothers concluront cette belle soirée avec un show plein d'énergie positive qui s'achèvera à 2h30, l'heure fatidique comme vous le savez maintenant.









A demain!










SAMEDI 30 JUILLET

Personne n'aura vu passer ces 4 jours, et voilà qu'il est déjà plus de 18 heures au Parc Arthur Rimbaud, la dernière soirée du Garance Reggae Festival commence.
Protoje et Pressure, accompagnés de leur mentor et ami Don Corleon, et backés par Dub Akom, constituent le premier volet de cette série de concerts qui s'avérera mouvementée.



Protoje se présente le premier, et livre une prestation vocale bien meilleure que la dernière fois que nous l'avions croisé.



La voix mieux assurée et l'artiste visiblement plus confiant, ses hits sont donc à même d'être mieux défendus et la sauce prend: 'Arguments', 'JA' ou 'Dread' enchantent le public.

Don Corleon le rejoint pour interpréter 'Our time now' et la version qui nous est ainsi servie est bien plus digeste. En effet, sur l'enregistrement studio, la voix de Don Corleon est modifiée (camouflée?) par des effets, ce qui est dommage car il n'a pas à en rougir: celle-ci sonnait bien sur la scène du Garance ce soir !

Pressure prend ensuite possession de la scène.





Le natif des Iles Vierges maîtrise parfaitement la situation et livre d'une voix puissante une belle brochette de pur sons: 'Be free', 'Live and never die', 'Bless the children', 'Ghetto Life', 'Bless my soul' et bien évidemment le hit 'Love and Affection'.

Le public approuve le tout et est bien chauffé pour la suite : Lutan Fyah.



L'artiste déboule sur 'Never stop praise rastafari'.
 Toute sa prestation sera bourrée d'énergie et ce fut un plaisir d'entendre en live des titres comme 'Blessing' (Miracle riddim) ou encore l'inoubliable 'Bits and pieces'.

L'ambiance atteint son paroxysme quand Lutan Fyah pose sur l'instrumental de Dr Dre 'Still Dre', impeccablement interprété par les musiciens de Dub Akom: le public est surexcité.
 Lutan Fyah l'achève avec 'When me rise it' puis s'en va.
Les jauges d'énergie de chacun ont littéralement été aspirées par le jamaïcain, il fallait cependant se tenir prêt pour le cataclysme qui suivait: Queen Ifrica.



21h pétantes, les trois choristes sont en places et susurrent mélodieusement 'Fyah Mumma'.



Queen Ifrica s'avance sur scène en entamant tranquillement 'Yad to the east' puis poursuit avec 'Mi Nah Rub' : hurlements et sifflets dans le public, le pull up est immédiat.



Même sort reservé à une grande partie des morceaux joués ce soir: 'Serve and protect', 'Keep it to yourself' qui nécessitera même deux pull up, 'What is life' ...
Queen Ifrica débite ses lyrics de sa voix chaude et puissante, ses choristes sautent dans tous les sens, et au premier mix de batterie tout le public s'enflamme.

On se pose un peu sur 'Lantern my days' , 'Lioness on the rise' et 'Don't sign' sur le dernier recut du Movie Star riddim avant de repartir encore plus furieusement lorsque Queen Ifrica dévie sur des reprises de Garnett Silk et de Wayne Wonder et Buju Banton: son interprétation du couplet de ce dernier submerge la foule d'une vague de plaisir.



Pour finir, Queen Ifrica, l'une des deux seules artistes féminines de la programmation, se déchaîne sur 'Genocide' (aka Wipe the tears) sur le Roots Tonic riddim: le public jubile, crie, saute, ne sait plus où donner de la tête.



21h45, la poire est parfaitement coupée en deux: Tony Rebel occupera la seconde moitié de la plage horaire qui lui était reservé, à lui et à sa petite protégée.



'Jah Will Never let us down', 'Hypocrites', 'Fire', 'Teach the Children', 'Sweet Aroma' se succèdent délicieusement, avant un tonitruant 'It can't work', sur lequel là encore le pull up est de mise.
 Tony Rebel se lance ensuite dans un amusant freestyle sur l'air de 'Soul Rebel’.
 Le plat de résistance prend la forme d'un combo 'Know Jah' / 'If Jah' sur des riddims déjà éternels. 
Queen Ifrica rejoint son mentor pour nous servir le dessert, rafraîchissant: 'Forever Loving Jah'.



Aucune fausse note durant cette heure de pur bonheur!







Le groupe Danakil prend la suite des évènements en main, et les artistes français ne décevront pas bien au contraire: le public, plutôt jeune, est euphorique, leur passage est couronné de succès et sera retenu comme l'une des meilleurs prestations du festival.



L'intervention de Taïro avec son titre 'Bonne Weed' finit de mettre le feu aux poudres.

Pour l'avant-dernier concert, c'était Gyptian que le public accueillait : un accueil mou et peu enthousiaste.



Massives trop fatigués par les émotions antérieures? 
Public peu fan de celui qui a raflé plusieurs prix l'année dernière?
 Mauvaise alchimie avec le Dub Akom Band (qui aura courageusement backé la majorité des artistes ce soir!), avec qui il n'a pas l'habitude de jouer?
Certainement un peu de tout cela.



Quoi qu'il en soit, Gyptian fait son job - et s'y limite-, il entre sur 'Is there a place' et interprète avec une énergie et un enthousiasme feints tous ses titres.





Même le final avec 'Nah let go' et le tube interplanétaire 'Hold yuh', qui a fait ses preuves un peu partout et provoque systématiquement des hurlements hystériques les filles, laissera le public de marbre.

On passe rapidement à autre chose, et, suite à l'annulation des Abyssinians, c'est Max Romeo qui clôture ce Garance Reggae Festival.



Une grosse heure de concert d'un Max Romeo en forme.
'One step forward', 'Chase the Devil' et 'War inna Babylon' forment comme toujours le trio gagnant qui fait vibrer et chanter le public.



Le chanteur prend son temps et glisse tranquillement vers la fin de son set sur 'Stealing in the name of jah' et le festif 'Jamaican Ska'
La soirée s'achève sur le sublime 'Give a little time for Jah'.

Ainsi prenait fin cette édition du Garance Reggae Festival, où plus de 48 000 personnes ont été totalisées sur les 4 jours.
L'évènement aura été une véritable réussite: un site agrandi, une organisation carrée et des horaires respectés, une programmation de qualité, des artistes plus exceptionnels les uns que les autres qui auront offert des moments forts et uniques au public.





La France peut désormais placer toute sa confiance dans ce Garance Reggae Festival version bagnolaise, le rendez-vous est d’ores et déjà pris pour l'année prochaine !





Lire le compte-rendu des deux premières journées du festival en cliquant ici.

Par Texte: Nounours; Photos: Jérôme Baudin
Commentaires (7)
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Par Sid le 13/08/2011 à 09:10
revissez vos fiches, le festival c'est terminé avec Les twinkle brother....
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Par Mirjam le 13/08/2011 à 23:22
@ sid: le festival s'est déroulé sur 4 jours ! Tu es peut-être parti le vendredi soir après les Twinkle Brothers. Tu as alors loupé une bien belle soirée le samedi!
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Par jammin le 13/08/2011 à 23:47
mdr SID t'as trop fumé ou quoi ??
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Par androgee le 15/08/2011 à 16:33
Pas un seul mot sur le live de Jah Shaka, pff...
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Par Nounours le 19/08/2011 à 09:44
@ androgee: Sache qu'on ne peut pas être partout à la fois dans un festival et qu'on ne peut pas voir tout le monde. Personnellement je fais le choix de de ne pas évoquer des presta auquelles je n'ai pas assisté plutôt que de fabuler. Merci quand même de ton intervention -_-'
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Par fofo64 le 20/08/2011 à 11:57
bon report, seul bémol, le manque de pêche du publique trop fonsdé,rdv next year......there is room in zion for everyone.......but u got to Repent...REPENT !!!
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Par elgadiri le 21/08/2011 à 00:45
Alors Androgee; propose nous un ptit report du set de Shaka si tu y as assisté (ambiance et nom des tunes jouées stp car j'ai raté aussi)...La prog était plus que riche, et à deux Nounours et Jérome ont plus qu'assuré le taf...Perso je suis impressioné par la qualité du report ( et j'en ai fait donc je sais) autant de precision sur ces 4 jours : Nuff Respect Nounours !!! Quant aux photos, je connais Jérome depuis longtime, et il me surprend encore : Nuff Respect ( surtout pour la photo de J. Clarke dreads au vent)... Et oui vivement l'année prochaine

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