Ce mardi 16 août sur Paris avait encore un petit goût de week-end. Et le soleil radieux de ce début de soirée nous confirmait que l’été était enfin arrivé ! La plage du Glazart, c’est l’endroit rêvé pour échapper à la morosité de l’été parisien. Du sable, des arbres, un bar aux allures de paillotes et une scène petite mais chaleureuse.
Quelques opportunistes sont juchés sur le pont qui passe juste derrière le bar. On les comprend lorsque l’on voit la file d’attente d’une centaine de mètres qui s’étire en direction de l’entrée du parc de la Villette...
L’organisation est quelque peu débordée et à notre avis, il y a eu quelques déçus. Nous accédons à l’enceinte du Glazart au moment où Stephen Marley fait son entrée.
Stephen Marley, fils de son père
Pour une des plus belles affiches reggae de l’année, c’est Stephen Marley qui est venu épauler le mythique Frederick « Toots » Hibbert en vue de faire vibrer la capitale. Deuxième fils et quatrième enfant de Bob Marley, il a le visage rond de sa mère Rita et un sens inné de la musique.
C’est de jeans vêtu qu’il fait son entrée sur scène, un style vestimentaire emprunté à son père. Il faut rappeler que Stephen est le fils Marley le moins médiatique, car il n’a lancé sa carrière solo qu’en 2007 avec l’album Mind Control.
Mais il s’est bien rattrapé avec son dernier en date The Revelation Part 1 : The Root of Life, sorti en 2011 et dont il assure actuellement la promotion.
En effet, il a réussi à produire un reggae roots intéressant et au milieu des reprises des grands hits de son père on retiendra "No Cigarettes Smoking" et le vibrant "Selassie Is The Chapel". Artiste complet, il s’essaye avec succès à un flow dancehall qui achèvera de chauffer dignement l’assistance.
Il s’en va sur un magnifique bien que classique "Could You Be Love". Non sans avoir annoncé celui que l’on ne présente plus, celui qui a contribué à l’avènement du mot "reggae", j’ai nommé Toots et ses Maytals.
Toots « l’éternel » and the « marvelous » Maytals
Alors que tout le monde avait déjà l’eau à la bouche, les Maytals entame un ska instrumental comme entrée en matière pour le mythique chanteur. Et mythique n’est pas un mot galvaudé. Car s’il a contribué à inventer le mot "reggae", qui désignera le style qui a retourné la Jamaïque à la fin des années 60, il a aussi contribué à en fonder les bases musicales.
En mêlant rocksteady et ska, il crée, avec les premiers Maytals, une fusion qui connaitra un formidable succès.
Il démarre ainsi son show en incitant la foule à se laisser aller avec le classique "Pressure Drop", morceau figurant dans la bande son du film "The Harder They Come" avec Jimmy Cliff.
S’en suivent "Time Tought" et "Louie Louie", la superbe reprise du tube de Richard Berry & The Pharahaos.
S’adressant au public, il nous demande ce que l’on veut... et tout le monde s’empresse de scander "54-46", "54-46" ! Mais il invite le public déchainé à patienter et reprend avec "One Eye Enos". Les morceaux qui suivent sont interprétés à la perfection par des musiciens chevronnés malgré les quelques soucis de balances.
Les gens se délectent des radieux "Monky Man" et "Bam Bam". "Take Me Home", "Country Roads" résonne ensuite avec la même force et le même pouvoir que l’originale, interprété pour la première fois par John Denver en 1971. Seule la « West Virginia » devient « West Jamaica », mais le message est le même, universel.
C’est à ce moment que le groupe quitte la scène. Mais le rappel est révélateur de l’enthousiasme du public parisien.
Le retour est foudroyant avec le tant attendu "54-46 That’s My Number". Le premier hit ska à franchir les frontières de la Jamaïque pour devenir mondialement connu. Repris par Aswad, Yellowman, Buju Banton et The Clash, c’est leur titre fondateur.
"Funky Kingston" arrive ensuite, suivi d’un vibrant final au son de "Hallelujah".
Le concert s’achève. La musique reste en tête avec un sentiment de bien-être, de vacances.