Sinsemilia fête ses 20 ans de tournée
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Sinsemilia fête ses 20 ans de tournée

20 ans, ça se fête !
Vendredi 18 novembre, après Annemasse et Nantes, c’est au tour de Paris de fêter l’anniversaire des Sinsemilia. Cela fait, en effet, 20 ans que le groupe a donné son premier concert, sur un trottoir d’une rue de Grenoble, un soir de fête de la musique. Pour l’occasion, la formation grenobloise nous accueille dans l’une des plus emblématiques salles parisiennes, l’Olympia.



A l’arrivée, il faut bien l’avouer, ça fait toujours plaisir de voir le nom d’un groupe de reggae s’illuminer en grosses lettres rouges sur la devanture de la salle. A l’intérieur, le public arrive au compte goutte, s’assoie sagement par terre ou, au balcon, attend de se faire placer sur l’un des sièges en velours rouge par l’une des ouvreuses. Le groupe a évolué au fil des années, on le remarque simplement en regardant l’assistance : des couples bien habillés et bien peignés ont remplacé les boubous et la forêt de dreadlocks qui peuplaient les fosses enfumées des débuts.

A vingt heures précises les lumières s’éteignent lorsqu’apparaît sur scène le duo grenoblois Mountain Men.







Les deux hommes lancent les festivités en distillant un blues énergique et entrainant. Mr Mat (au chant, à la guitare et à la stompbox) accompagné de Beetroot Iona (à l’harmonica) parviennent parfaitement à capter l’attention du public par leur complicité, leur enthousiasme et la qualité de leurs compositions.





La reprise de « Georgia on my mind » finira par totalement conquérir la salle. Le duo sort sous les applaudissements du public après une demi-heure de concert.  Une première partie de grande qualité et de bonne augure pour la suite….









Vingt minutes de pause plus tard les lumières s’éteignent à nouveau pour laisser entrer sur scène le groupe que tout le monde attend. La famille au grand complet fait son apparition, on sent dès les premiers instants que ce concert a quelque chose de particulier : tenue de soirée pour tout le monde, Mike en longue veste sombre, Riké en veston et chemise, et les musiciens en costumes. Seul Roukin, le percussionniste, a choisi des vêtements plus décontractés.







Dès les premières notes du morceau « Entre nos mains », (paru il y a peu en inédit sur le Best Of) le public est happé par l’enthousiasme présent sur scène. Les sourires affichés sur les visages du groupe ne tardent pas à se répandre dans toute la salle. Le ton est donné, les Sinsé sont heureux d’être là, devant nous, et ça se voit. L’énergie est dépensée sans retenue avec l’envie visible de jouer et de faire plaisir aux fans.







Les titres s’enchainent dans une intensité remarquable, cependant, le public a du mal à tout de suite se mettre dans le rythme, ce qui est rapidement noté par Mike. Cela n’affecte pas pour autant la poursuite du show qui présente l’étendue des vingt ans de la carrière de la formation grenobloise. On passe d’un album à l’autre pour le plus grand plaisir de tous, on note par exemple le bel enchaînement de « J’ai honte » (titre de l’album « En quête de sens ») avec « La Flamme » (présent sur « Résistances »). On remonte dans le temps mais les thèmes sont bien les mêmes, engagés et contestataires. Sinsemilia n’a pas perdu son âme et poursuit son combat devant un public parfaitement réceptif à ses engagements reprenant en cœur « tous ensemble, tous ensemble ! ».  Malgré toutes les années passées, l’appel à la résistance semble encore nécessaire, qui plus est ces temps-ci où la flamme a une fâcheuse tendance à grandir.
Au fil des chansons la foule trouve son rythme et parvient à rattraper son retard sur le groupe, mais sur scène on en rajoute une couche avec un battle de danse, entre Carine (saxophoniste) et Riké, orchestré par Roukin au djembé. Les deux Sinsé bougent, l’un après l’autre au rythme de la percussion du troisième sous les encouragements du public. On finit sur une prestation plus que sportive de Riké qui, trop essoufflé, et malgré l’enthousiasme de la salle, a du mal à enchaîner sur le morceau suivant. Ce sera donc l’ensemble des spectateurs qui se chargera de débuter la reprise du titre de Georges Brassens « La mauvaise réputation ».  Le moins que l’on puisse dire c’est que tout le monde ce soir connaît ses classiques.







La suite du show reste dans la même veine, énergique et de qualité. Les interventions des membres du groupe entre les morceaux, teintées de nostalgie, sont attendrissantes et touchent par leur sincérité. On poursuit et on n’échappe évidemment pas à «Tout le bonheur du monde » qui a propulsé le groupe sur le devant de la scène médiatique. Mais on n’oublie pas pour autant les galères des débuts avec les représentants de la loi, comme le raconte la chanson « Douanier 007 » qui enflamme littéralement l’Olympia. Les dernières notes du morceau s’envolent au dessus des balcons, les Sinsé disparaissent en loge sous un tonnerre d’applaudissements.







Quelques minutes de hurlements plus tard ils reviennent transformés. C’est un véritable retour aux sources qu’ils nous proposent tous vêtus de boubous africains, entamant le morceau « Reggae’s (Born to ) » présent sur un album qui n’avait pas encore était abordé ce soir « Première récolte ». Inutile de préciser le ravissement des fans de la première heure qui poussent des hurlements de joie.
Nous ne dévoilerons pas ici en détails la fin du concert qui fut pleine d’énergie, d’émotions, de joyeux anniversaires et de musique (évidemment), pour ne pas gâcher le plaisir de ceux qui les attendent impatiemment dans leur ville. Nous terminerons en disant qu’après près de 2h30 de show et un « Tout c’qu’on a » incontournable, les lumières de l’Olympia se sont rallumées pour laisser apparaitre les yeux pétillants et les larges sourires des spectateurs.







En sortant on jette un dernier regard sur les néons rouges, légendaires, accrochés à la façade de la salle et on se dit : vivement les trente ans !

Par Tibo
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