Derajah - Interview
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Derajah - Interview

Derajah sortira son album "Paris Is Burning" le 28 novembre. Entretien avec l'artiste:

Ton album s’appelle « Paris Is Burning » et c’est aussi le titre de la première chanson. Qu’est-ce-qui t’a inspiré un tel titre ?
Et bien, à chaque fois que je viens à Paris, je vois beaucoup d’injustice et de souffrance, donc j’ai décidé de brûler le feu à Paris. C’est comme ça que m’est venu ce titre, juste pour purifier cette ville.

Tu as travaillé avec Donkey Jaw Bone pour cet album. Etait-ce ta première collaboration avec un groupe, mis à part ton travail avec Inna De Yard ?
Non, j’ai toujours travaillé avec des musiciens et des backing-bands comme les Roots Radics et beaucoup d’autres.

Comment avez-vous décidé de travailler ensemble ? Et comment avez-vous travaillé en termes d’écriture et de composition ?
Nous avons décidé de travailler ensemble après que j’ai entendu les morceaux sur lesquels ils travaillaient. J’ai beaucoup aimé leur son !! En ce qui concerne l’écriture et la composition, ça a été facile, car chacun savait exactement quel rôle il devait jouer. Donc on s’envoyait nos travaux respectifs entre Paris et Kingston et nous avons enregistré à Paris au Wendo Guenet Studio.

En général, quelle relation as-tu avec le milieu musical français ?
J’ai de très bonnes relations avec certains musiciens français. Avec le public français aussi, ils aiment le travail de Derajah et je les aime en retour. Mais je ne connais pas encore très bien la musique française, mais j’ai hâte de la découvrir.

Tu as fait un featuring sur le premier album du groupe français Spirit Revolution. Y a-t-il d’autres artistes français avec qui tu aimerais collaborer ?
Comme je l’ai dit, je ne connais pas encore très bien la musique française. Mais j’ai travaillé avec Tom Fire qui est quelqu’un de bien. Nous avons fait du bon boulot ensemble. Aujourd’hui, je suis ouvert à toute collaboration. Si quelqu’un a envie de travailler avec moi, pourquoi pas ?

Sur ton album, il y a quelques chansons très personnelles comme « Mario » et « My Sista ». Peux-tu nous parler de ces 2 chansons ?
Mario c’est la famille ! C’est un ami proche qui a su reconnaître mon talent très tôt. Il a décidé d’aller en Angleterre pour acheter du matériel et le ramener en Jamaïque pour équiper un studio et pouvoir travailler correctement. Mais, une fois en Angleterre, il a été tué par des gangsters à Londres, donc j’ai écrit cette chanson en pensant à lui. « My Sista » raconte l’histoire de ma sœur qui a été tuée par balle en Jamaïque. Donc j’ai écrit cette chanson pour elle.

Pourquoi as-tu choisi de refaire « Who Yeah Yah » et « My Sista » sur de nouveaux riddims ?
Et bien, j’aime être créatif et je trouvais intéressant de chanter ces deux chansons sur de nouveaux riddims.

Sur le tune « Run Run », tu es accompagné par Big Youth. Comment s’est faite cette collaboration ?
Big Youth est un de mes amis et j’ai toujours admiré son travail. Donc c’était un plaisir pour moi de travailler avec lui sur ce morceau. Un jour, je l’ai appelé pour qu’il me rejoigne en studio. Je lui ai fait écouter le riddim et il a aimé. Donc il a tout de suite enregistré un couplet dessus.

Quel est ton meilleur souvenir durant l’enregistrement de cet album ?
Certainement quand j’ai pu me dire : « Enfin le travail est presque terminé » (rires). Non, en fait, mon meilleur souvenir, c’est juste d’avoir été en studio, écouter des bons riddims et chanter. C’était magique !

Et le pire souvenir ?
Quand on n’avait plus de weed !! (rires). Non, je n’ai pas de mauvais souvenir. Tout était super.

Comment es-tu venu à la musique ?
En grandissant, j’ai toujours fréquenté les sound-systems et les dancehalls donc c’était normal pour moi d’avoir envie d’y participer. Et ma mère est une très bonne chanteuse, donc il y a toujours eu de la musique chez moi.

Quels artistes t’ont influencé à tes débuts ?
Courtney Melody, Bob Marley, les Jackson Five et beaucoup d’autres !

Tu te considères comme un artistes Roots ou New-Roots ?
Je viens définitivement du Roots original ! Le New-Roots c’est juste un autre nom... Mais si vous me donnez du Dancehall je ferai du Dancehall, si vous donnez du Roots je ferai du Roots et si vous me donnez du New-Roots, je chanterai aussi du New-Roots. Vous voyez, je suis un artiste complet !

Que penses-tu de l’évolution de la musique jamaïcaine ?
Et bien... la musique ça va, je trouve. C’est juste qu’il y a certains jeunes qui essayent d’opérer un changement. Parfois le changement est bon, parfois il est mauvais. Mais je big up des gens comme Romain Virgo, Gyptian et I-Octane.

Comme tu le sais, nous sommes un media internet. Que penses-tu de l’influence du web sur le Reggae ?
Internet peut être bon et mauvais. Je rends grâce aux personnes qui utilisent le web pour faire des choses bien, comme le fait Reggae.fr. Cela rend l’accès plus facile au Reggae Music. Mais, on le sait, il y a beaucoup de piratage aussi.

Le public français aura-t-il l’opportunité de te voir sur scène prochainement ?
Je serai en France au printemps prochain. Je serai là, plein d’énergie pour défendre mes droits et mash up les scèness !

Un mot pour tes fans et les lecteurs de Reggae.fr ?
D’abord, je voudrais remercier Reggae.fr pour le privilège qu’ils m’ont offert, de m’exprimer et de toucher mes fans. Et pour mes fans, continuez à supporter Derajah, merci pour tout et restez connectés.

Par LN & Djul, avec Anaïs
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