Hommage à Philip Burrell
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Hommage à Philip Burrell

Le label jamaïcain X-Terminator a lancé les carrières d’artistes nu-roots majeurs tels que Luciano, Sizzla ou encore Ini Kamoze.

Il était mené par le producteur Philip Burrell.


Ses débuts
Philip Burrell exerce ses activités de producteur dès la moitié des années 80 avec ses labels Vena Records et Kings & Lions. Ses principaux contributeurs sont Thriller U,  Sanchez ou encore Yellowman. Il obtient quelques succès avec les tunes «  Budget » (Yellowman), « Free Africa » (Charlie Chaplin) ou « Zim Bam Zim » (Sanchez). Ce petit label débouche sur la création, dans la première moitié des années 90, du label phare de l’époque : X-Terminator. Ce nom, détonnant, fait également trembler les producteurs de l’époque. Si le son jamaïcain est dominé par les labels Jammy’s (créateur du son digital raggamuffin) ou Penthouse Records, X-Terminator impose son style et modernise le secteur sous l’œil bienveillant et clairvoyant de son créateur. Il commence à travailler, dès 1992/1993 sur des productions moins ragga, avec Beres Hammond et son « Freedom » sur le Mr Bassie riddim ou Cocoa Tea. C’est également dès cette époque qu’il commence à collaborer avec un artiste très prometteur... Luciano.

L’époque de gloire
Le 9 décembre 1994,  Garnett Silk décède dans un incendie et dans le même temps,  Buju Banton se convertit au rastafarisme. Ces deux évènements marquent le retour des lyrics plus conscients et culturels dans la musique jamaïcaine (Afrique, Rasta, Emmanuel I, vie dans les ghettos, etc.). 1995 marque réellement l’avènement d’une nouvelle ère. C’est le début de la période « Nu-Roots ». Le son se fait moins digital et le retour à un son plus « vrai » avec les musiciens de l’écurie Burrell tels que les mythiques Sly & Robbie à la batterie et la basse, Dean Fraser au saxophone (mentor de Luciano et artisan de son succès sur les scènes internationales), Cat Coore de Third World à la guitare, Robbie Lyn au piano et les musiciens du Firehouse Crew (accompagnant Capleton, Sizzla, etc. en tournée). Le label ne disposant pas de ses propres studios, Burell va enregistrer et mixer au studio Anchor avec les ingénieurs du son Solgie Hamilton et Steven Stanley. Réputé pour créer ses propres riddims, il est également largement célèbre pour reprendre des classiques et les remettre au goût du jour. On retrouve les riddims suivants : Real Rock, Stars, Tempo, Swing Easy, Freedom Blues, Mr Bassie, Meaning Girl aka I Need A Roof, Rope In, A House Is Not A Home. 
Un des artistes majeurs de la vague Nu-Roots est Luciano qui a fait ses armes auprès de Philip Burrell. Ce dernier a produit les albums les plus évocateurs de l’artiste : « Where There Is Life » en 1995, « Messenger » en 1996 et « Sweep Over My Soul » en 1999.  Sizzla est le second artiste majeur du label X-Terminator. Avec ses albums « Burning up » et « Praise Ye Jah », il s’impose comme le youth qui monte à l’époque. Cependant, ces deux artistes quittent le label peu après leurs succès respectifs. C’est le début d’une grande traversée du désert pour Philip Burrell qui perd là deux perles.

Un retour tardif
Dès 1998, le label X-Terminator perd de son influence en Jamaïque.  Luciano étant parti,  Sizzla enregistrant de moins en moins pour Burrell, celui-ci a du mal à trouver de nouveaux talents aussi populaires. Quel successeur pour ceux-ci ? La question reste difficile. Les productions Reggae de l’époque sont moins en vues et le Dancehall des années 2000, teinté d’influences hip-hop du voisin américain et évocateur d’une sexualité débridée, de la violence du ghetto et des armes, est désormais la musique de l’île, diffusée sur les ondes et dans les night-clubs. Les nouveaux artistes du label sont  ChezidekTurbulence ou encore  Abijah, qui ont du mal à s’imposer comme de véritables successeurs malgré des singles de qualité. Ras Shiloh, nouveau protégé du label au début des années 2000 perce vite, mais ne confirme pas son talent et est peu à peu oublié. Les années 2000 sont donc longues pour Fattis qui sort quelques singles ou riddims irréguliers, comme le « Jah Is Love Riddim » ou le « Summer Jam Riddim ». C’est finalement en 2011, que le producteur revient sur le devant de la scène avec pas moins de 4 riddims, très réussis qui plus est : « Royality », « Long Days Short Nights », « Danger In Your Face » et « Rock’N Sway », sur lesquels on retrouve à chaque fois Sizzla. La boucle est bouclée... Le come-back aura été de courte durée. Burrell décède des suites d’une attaque le 3 décembre 2011 et laisse derrière lui un nombre impressionnant de big tunes et d’albums de référence. Une contribution qui restera à jamais gravée dans le marbre.













Par Semayat avec Djul
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