L'évènement dancehall de cette fin d'année se tenait au Bataclan le dimanche 18 décembre 2011.
Ce fut d'ailleurs un véritable plaisir de passer la soirée dans cette salle sublime et mythique, dans laquelle il faut espérer retourner pour d'autres concerts !
La soirée a débuté tôt, avec un warm-up reggae, pour s'échauffer «calmement», comme nous le dit si bien Tarzan de Soul Stereo, qui assure celui-ci.
Si Beenie Man était évidemment l'artiste attendu, Garance Productions aura offert un plateau d'artistes bien fourni en première partie.
Le premier à se présenter sur la scène du Bataclan est Dar-K, accompagné aux platines par Selecta Neko.
Dar-K se produira une dizaine de minutes, oscillant entre dancehall, rap et reggae, et sera très bien reçu par le public.
Il présentera des titres tirés de son street album 'Maximum 2' comme 'Toujours plus haut', 'Calvados', ou encore l'intéressant 'Jane et Jack' posé pour l'occasion sur l'instrumental hip-hop de 'Look at me now' de Chris Brown (morceau que vous avez aussi pu découvrir dans le cadre de notre rubrique Reggae.fr Unplugged en novembre dernier). http://www.reggae.fr/voir-video/902_Reggae-fr-Unplugged-avec-DarK-.html
Caporal Nigga et Mickee 3000, qui forment la Spyda Team, lui succèderont immédiatement, et séduisent d'emblée le public avec une entrée explosive sur le Bookshelf riddim.
Ils enchainent avec leur titre 'Soundclash' sur le Bluetooth riddim, qui en aura fait grincer des dents plus d'un, puis vient la bombe 'Pure faya' sur laquelle le pull up sera nécessaire: le public est conquis.
On se pose un peu sur le segment reggae avec des titres comme 'Suffera' sur le Black Marianne riddim avant de s'agiter de nouveau pour une session mêlant hip-hop et ragga.
Le set, qui aura duré une vingtaine de minutes, s'achève par un titre dancehall, posé sur le Stage Time riddim, qui enflamme tout le public: les gens sautent, sifflent, crient, en redemandent, mais la Spyda Team doit nous quitter sur cette bonne note.
Les deux compères, qui apparaissent très à l'aise sur scène et avec un jeu de scène bien travaillé, auront accompli leur mission. En bonus, Tarzan nous balance le featuring de la Spyda Team avec le jamaïcain Aidonia. Leur album à paraître prochainement est à surveiller !
Il est 20h10 au Bataclan, et un artiste surprise est annoncé: J-boog.
Le chanteur, originaire de Hawai, se produit pour la première fois à Paris ce soir.
Il offre pendant 10 minutes un petit aperçu de son répertoire, avec 'I'm falling' sur une production signée Don Corleon, sa reprise de 'Ganja farmer', 'So far gone' produit par Special Delivery, et bien sûr son big tune 'Let's do it again' sur le Major riddim.
La prestation est très honnête et la voix sonne très bien, mais le style plus posé contraste avec le passage de la Spyda Team et fait quelque peu retomber la température. J-boog aura tout de même droit à un bon retour du public. 
20h50. Le Zagga Zow Band est en place, il est maintenant l'heure d'accueillir Monsieur Beenie Man.
The Doctor entre immédiatement dans le vif du sujet avec 'Toy friend' sur le Buzz riddim, et enchaîne pour une incroyable demi-heure constituée uniquement de hits en puissance:
'Let him go', 'Bookshelf', 'Miss LAP' sur le Buy Out riddim, sur lequel il reprend également le hit de Notch 'Nuttin nuh go so', 'Who am I' , 'Badman Story', un medley 90s incluant 'Stop live inna di past(Memories)' , 'Wickedest slam' et 'Old dog', 'Romie', 'Girls dem sugar', 'Row Like a boat', 'Come Again', et enfin un medley sur le Bam Bam riddim avec son titre 'Dancehall Queen' et les reprises de 'What a Bam Bam' et 'Murder she wrote'.
Le show prend un virage et perd un peu de son intensité quand Beenie nous sert une reprise de 'I've got a Feeling' des Black Eyed Peas. Le bilan des réactions dans le public est mitigé: certains prennent, d'autres laissent.
Nous ré-embarquons cependant tous quand les musiciens se mettent à jouer merveilleusement bien l'entraînant Tripple Bounce riddim pour 'What ever mi like', entrecoupé du titre 'Gaza mi seh'.
Le tout est tellement prenant que vous vous surprenez à hurler vous aussi 'Gaza mi seh' quand bien même vous êtes de ceux qui supportent justement le camp adverse.
'King of dancehall', 'Back it up', 'Dude' sur le Fiesta riddim, et 'Inna yuh pum pum' secouent ensuite le public puis le plus posé 'In the streets' calme les ardeurs.
Du côté des nouveautés, ou du moins des titres récents, nous avons le droit entre autres à 'I'm so happy', 'Let's go' sur le Overproof riddim , sur lequel il reprend brièvement le morceau de Mavado 'Settle Down', et le terrible 'Go Go Club' qui tient toutes ses promesses en live.
Quand les premières notes du riddim de Seanizzle résonnent au Bataclan, on sent que le concert touche à sa fin. Le show est ainsi inévitablement clôturé par les deux hits sur le One Day riddim: 'I'm Drinking' et 'Im Okay'. Beenie lève sa bouteille d'eau, celui qui a assuré ses backs -son petit frère paraît-il- brandit son verre (pas de l'eau, ça c'est sûr), et tout le public hurle 'Rhum & Red Bull'.
Sur ce final, le King du Dancehall fait également un clin d'oeil au public en s'amusant à présenter des pas de danse qu'il nomme par des noms d'îles françaises: Guadeloupe, Martinique, French Guyana.
Beenie Man n'aura d'ailleurs cessé de danser, durant ce show de près d'une heure et demie.
Professionnalisme, dynamisme et hits à la pelle auront fait de ce concert une réussite.
La performance du Zagga Zow Band est aussi à applaudir, ces très bons musiciens auront assuré tout le long du show, se permettant même de délicieuses fantaisies sur certains riddims avec par exemple une variante latino du Buy Out.
Les seuls bémols à relever sont la voix fragile de Beenie man, très certainement fatiguée par cette longue tournée européenne, et un public un peu timide par moments, mais cela relève du détail.
Une première partie riche et variée, une organisation très carrée avec des horaires parfaitement respectés, et un show énergique d'un des plus grands artistes de dancehall jamaïcain constituent donc les ingrédients pour la recette d'une superbe soirée au Bataclan.
concert DanceHall 18
