Il y a un moment qu’on l’attendait, le premier album de Konshens.
Il y avait bien eu cet album avec son frère Delus, il ya quelques années, du temps du groupe ‘Sojah’, et l’on se souvient aussi de cet album solo ‘Real Talk’, sorti exclusivement au Japon - où Konshens rencontre d’ailleurs, et ce depuis ses débuts, un succès fulgurant - ;
Mais c’était bien maigre, pour un artiste qui pond régulièrement des hits depuis quelques années maintenant.
Après s’être forgé un solide répertoire dancehall et reggae, le jeune homme nous livre donc cette première parution mondiale. Prévu initialement pour l’été 2011, le bébé est enfin là, il s’appelle ‘Mental Maintenance’ et sort chez VP RECORDS.
Ces 17 titres se proposent donc de nous aider à entretenir notre mental, à garder le moral. Véritable voyage pour l’esprit et le cœur, toutes les émotions y passent, et on traverse sujets sérieux, thèmes plus légers et rythmiques festives.
Quelques hits se retrouvent sur cet album : le magnifique acoustique ‘World Citizen’ sur lequel l’album s’ouvre, le dancehall effréné, entraînant et juste irrésistible de ‘Do Sumn’ qui a tourné et tourne encore partout dans le monde (et qui s’est imposé, si je puis écrire, comme un véritable hymne à l’action), ‘Gal dem a Talk’ sur le Trailer Reloaded riddim qui déchaine aussi les passions et les fessiers depuis 2010.
Sans oublier bien sûr ‘The Realest Remix’ dont tout le monde connaît déjà le refrain (là on chante tous ensemble : « Keep badmind out of my heart, Keep negative out of my toughts ») , en featuring avec Bounty Killer qui rehausse un son déjà puissant (on craque facilement pour ses ‘Keep it out !’).
Un autre remix est présent sur l’album, celui du hit ‘Rasta Imposter’ avec Tarrus Riley, Sizzla, Darrio et Wrath Riley. A la première écoute (et même encore quelques unes après, personnellement je m’en remets difficilement), vous avez l’impression que le monde s’arrête de tourner pendant ces 5 minutes tellement le son est lourd. Lourd genre LOURD DE CHEZ LOURD. Chaque artiste s’en donne à cœur joie et la magie opère comme rarement.
On relève ensuite des sons déjà entendus mais un peu moins connus, comme le terriblement pêchu ‘Simple Song’ sur le Set it off riddim de 2010 signé Life Line Music, ‘Reprezent’ sur le Big Island (2011), ou encore ‘No More Tears’, un pur son foundation posé en 2010 sur une reprise de l’éternel Rebellion riddim, pour le plus grand plaisir de nos oreilles.
Le gyal tune un peu facile « Bounce » tournait également depuis 2010 et avait même été clippé.
Tous les autres morceaux semblent être des inédits.
Ceux qui se détachent le plus du lot sont sans hésitation : ‘Pops in my headphones’, juste parfait pour se poser, fermer les yeux et se laisser transporter par la musique, le magnifique ‘Only Jah’, morceau reggae produit par Bobby Digital, et le sublime et généreux ‘She’s happy’ sur lequel l’album se clôt. Les titres reggae ‘Homewrecker ‘ et ‘Leave your side’ sont également de très bonne facture.
Le punchy ‘Love this life’ en duo avec Mark Hize, est un titre dancehall aux accents gospel pour un résultat original et très réussi !!! ‘Last drink’, combinaison avec le groupe Voicemail oscillant entre dancehall et r’n’b, a quant à lui le potentiel pour faire fureur en soirée.
‘Wanna be done’ bascule par contre complètement dans le r’n’b, certains apprécieront, d’autres moins. Ce sera le seul point un tant soit peu négatif qu’on pourra relever, avec la présence d’interludes beaucoup trop longues et intégrées aux morceaux (‘Gal dem a talk’ commence par exemple au bout de 1minute et 38 secondes).
Ce détail mis de côté, on peut se féliciter d’avoir pris le temps d’écouter cet album, et le laisser à portée d’oreilles, car on ne s’en lassera pas de si tôt. Il s’agit d’un formidable patchwork du travail de Konshens.
Si Konshens prône fortement les valeurs du reggae et communique sur sa volonté de se concentrer d’avantage sur celui-ci, l’album offre un panel de styles plus large : il y en a pour tous les goûts, tout le monde y trouve son compte et a droit à un son travaillé, des lyrics soignées et de la musique de grande qualité.
C’est bien là la clé du succès mondial grandissant d’un artiste promis à un avenir encore bien meilleur …
