Sizzla et Mavado @ Dock Pullman
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Sizzla et Mavado @ Dock Pullman

C’était le rendez-vous immanquable pour tous les amoureux du dancehall : Sizzla et Movado réunis pour un même concert ! La promesse d’une soirée de folie aura-t-elle été tenue ?

Chacun bouillait d’impatience d’arriver au plat de résistance, mais la première partie n’a pas démérité l’accueil qui lui a été réservé : l’artiste guadeloupéen Young Chang Mc s’est produit un peu plus d’une vingtaine de minutes, faisant valoir des titres très populaires comme ‘Chokola Vany’, ‘Madame Young’ ou ‘Tchouyé yo’.  Dans un registre plus hip-hop, il sert ‘Money pou mwen fresh’ou ‘Welcome to Guadeloupe’. Un set maîtrisé et une superbe énergie de la part de YCMC, qui rencontre un gros succès et  s’est imposé ces derniers temps comme l’artiste du renouveau pour le dancehall guadeloupéen. Le public présent au Dock Pullman a bien été chauffé par cette première partie.





Après une grosse demi-heure d’attente, le selecta prend place derrière ses platines. Pas de musiciens pour Movado. Entré sur ‘Last Night’ et accueilli chaleureusement par le public, l'artiste enchaîne rapidement avec ‘Real Mc Coy’ et ‘Full Clip’ sur le Anger Management. Il lance ensuite ‘Nuh fraid ah dem’, un solide son dancehall de 2010 qui sonne terriblement bien sur cette scène du Dock Pullman, mais c’était sans compter sur une vilaine coupure de son qui arrêt net ce bel élan.







‘I’m so special’ et ‘Don’t worry’ sont lâchés rapidement, puis suit ‘Gyal a mad ova’. « Come Into my room », « When yuh feel lonely », « One by one », et son hit de l’année 2011 « Delilah » sont quant à eux (trop) longuement interprétés.







Le public décroche un peu et la configuration de la salle n’y est d’ailleurs pas pour rien : celle-ci étant toute en longueur, l’ambiance se situe au niveau des premiers mètres devant la scène, plus on s’éloigne  moins on se sent impliqué.







Après une demi-heure de show, Movado balance ‘Settle Down’ sur le riddim qui ne cesse depuis bientôt un an de faire des émules, le Overproof. Grosse réaction dans le public, et quand le Smokin riddim retentit et que ‘Stulla’ est entamé, beaucoup s’enflamment : enfin du bon gros dancehall comme on l’aime. Le show semble alors prendre un virage de folie. Mais malheureusement ce ne sera pas le cas. Le morceau est trop vite expédié et tout retombe comme un soufflé ; Movado enchaîne avec une vibe très hip-hop sur le morceau ‘Every gal’, featuring avec le rappeur Chipmunk. Le Gully God prend même le temps de rapper le couplet du collègue absent, ce qui a pu en énerver certains, quand on prend en compte le fait que beaucoup de ses propres chansons sont passées à la trappe au bout de quelques secondes ce soir !




 


Le show touche à sa fin, et Movado récolte sans doute son plus gros forward sur ‘Hope and pray’ suivi de ‘On the Rock’. Il se redynamise encore un peu sur ‘All dem a talk’ (Dancehall EFX riddim) et le public suit bien, mais encore une fois il ne la chantera pas plus de 20 secondes… Certains n’avaient même pas encore reconnu le son… Même scénario pour l’énorme ‘Duh road’ sur le Contra riddim. Il quitte la scène sur ‘Pepper’ avant de revenir une dernière fois pour ‘Star Bwoy’, sur lequel surviendra l’élément que tout le monde aura retenu de ce passage parisien : la présence de la star américaine Drake sur scène, en soutien amical.

S’il  y a une personne sur qui on pouvait encore compter, alors qu’il était bientôt 23 heures au Dock Pullman, c’était bien Sizzla.



Le Firehouse Crew s’installe rapidement et commence à jouer. Bonheur dans les oreilles et dans les cœurs : des musiciens, ça change tout de suite la donne.



Sizzla débarque sur ‘Show us the way’ et nous bombarde tout simplement, pendant une heure, de classiques. Il enchaîne sans ciller des titres comme ‘Holding firm’, ‘Got it right here’, ‘Trod Mount Zion’ , ‘Why should I’, ‘Guide Over Us’ et bien sûr ‘Praise yeh Jah’.



Les notes de l’éternel Breaking Up riddim s’élèvent ensuite et on savoure ‘Good Ways’, suivi des tout aussi sublimes ‘Words of divine’ et ‘Woman I Need you’ qui nécessite rapidement un pull up. ‘For you’ et ‘Thank you Mama’ sont également incontournables.



Le passage de témoin entre reggae et dancehall se fait sur ‘Solid as a rock’, qui précède un segment dancehall brûlant : ‘Taking over’, ‘To the point’, ‘Karate’, ‘Fire’ sur l’excellent Good To Go riddim auquel on ne rend pas toujours justice, ‘Gangsta Nah left dem gun’, ‘Run out pon dem’ sur un Applause riddim toujours aussi entraînant, et enfin ‘I’m with the girls’.



Les hits reggae ‘Be strong’, ‘Dry Cry’, ‘Give me a try’ sur lequel Sizzla sera rejoint par la belle Diana Rutherford qui reprendra de manière sublime le morceau, ferment la marche.



Sizzla Kalonji nous quitte sur ‘Take Myself away’. Il a fait son job.







Même s’il est vrai que Sizzla a présenté un set sans risque, 100% hits avec aucun titre récent (ce qui aurait peut-être, pour ceux qui l’avaient déjà vu, eu plus d’intérêt), que les parties reggae étaient joués trop rapidement, et que sa voix était plutôt fatiguée, nous étions prêts à tout lui pardonner : il est venu relever, en compagnie de ses musiciens impeccables, un niveau que Movado, tant attendu pour sa deuxième prestation française (la première en 2009 était tout à fait mémorable), n’avait pas réussi à atteindre. En effet, le Gully God aura laissé un goût d’inachevé et des avis très mitigés sur sa prestation, mais tout le monde s’entendra sans doute sur un gros manque de dynamisme et un côté ‘medley’ sur  les sons purement dancehall très frustrant. Mister Kalonji est un peu le sauveur de cette soirée du 6 avril…mais comme on dit, jamais 2 sans 3, alors nous attendrons Movado encore sur Paris …

Big Up en tout cas à Make It Clap, Nina et Special Delivery pour l'organisation de cette date unique.

Par Texte: Nounours; Photos: Semayat
Commentaires (1)
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Par flippy le 09/05/2012 à 20:30
Movado est un des pires "performers" de toute la scène dancehall... Manque de voix et de présence mais surtout un gros manque de respect du public...

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