Reggae Sun Ska 15ème édition, Acte III
concert Roots 0

Reggae Sun Ska 15ème édition, Acte III

Les photos contenues dans le présent article, de même que dans l'Acte I et II (à lire en cliquant ici et ) ont été réalisées par Carole Moreau et O2 Carpentier.

 

ACTE 3 : Dimanche 3 août




Déjà le troisième et dernier jour de festival ! La pluie a fini par pointer furieusement le bout de ses gouttes dans la nuit, mais le ciel restera clément ce soir.



Les festivités démarraient plus tôt, avec Boulevard des Airs sur la Scène One Love dés 16h !





Le groupe tarbais va proposer une prestation très remarquée bien que "matinale". Echaînant avec une belle énergie les titres de son premier album, Paris-Buenos Aires", le public du Reggae Sun Ska découvre un futur grand groupe français. "Cielo Ciego", "Paris-Corbeil", "San Clemente" montre l'étendue du potentiel du groupe qui par moment rappelle les Têtes Raides ou la Mano, excusez du peu.







En véritable bête de scène le groupe assure une très belle prestation et saute dans le public pour interpréter un morceau dans la foule surexcitée. On retiendra également l'enjouée "Bella Ciao", hymne s'il en est des contestataires du monde entier.



Côté scène sound-system, Soul Stereo orchestrait la Studio One Revue, qui n’a malheureusement pas trouvé son public : seulement quelques dizaines de massives ont suivi avec enthousiasme les quelques titres de Alpheus, et voir les gens abandonner Carlton Livingston et ses classiques vous tordait le cœur, de même que Jim Brown et Lone Ranger…









C'est triste mais au même moment, la pépite anglaise, Hollie Cook, qui était sur cette même scène sound system l’année dernière, montait cette fois sur la scène Natty Dread.





Et la fille du batteur des Sex Pistols n'a pas fait le déplacement pour rien. Elle déploie toute son énergie à interpréter les titres de son excellent premier album: "Walking in the Sand", "Milk and Honey", "Shadow Kissing", "Body Beat" s'enchaînent devant une foule ravie de voir et d'apprécier les excentricités scéniques de la belle anglaise.





Les sets de Horace Andy et de Johnny Clarke sont ensuite inversés par rapport à la programmation, mais c’est bonnet blanc et blanc bonnet, du pareil au même : du toujours aussi lourd.











Johnny Clarke joue entre autres les cartes de ‘Left with a Broken Heart’, ‘Every Knee Shall Bow’ et ‘Declaration of Rights’, quand Horace Andy, flashy dans son t-shirt jaune Jamaica, offre ‘Man Next Door’, qui soulèvera une petite vague de réactions chez un public toujours aussi calme, ‘Money Money’, ‘Skylaring’ ou encore ‘Cuss Cuss’.











21h05. Ceux qui s’étaient torturé l’esprit à cause du passage de Fantan Mojah et Jah Mason sur la scène sound system en même temps qu’Anthony B. n’avaient plus à s’en faire : ceux-ci sont aux abonnés absents. Et c'est donc tout naturellement que la foule se précipite pour observer la prestation de l'autre faya man jamaïcain.



21h25. Anthony B. entre sur ‘Redemption Song’ et démarre ce qui s’avérera sans appel l’une des meilleures prestations du festival, si ce n’est la meilleure.

Les big tunes pleuvent, de ‘Good Cop Bad Cop’, ‘Higher Meditation’, ‘World A Regage Music’ à ‘Water Pumpee’, ‘Reggae Gone Pon Top’, ‘Hurt Di Heart’ …



L’artiste, tout sourire, n’hésite pas à esquisser des pas de danse, quand il ne saute pas avec une énergie folle, et communique beaucoup avec le public.



Il rappelle sa versatilité en nous gratifiant d’un medley dancehall contenant ‘Real warriors’ ainsi que l’énorme ‘A Weh Yuh Save’ dans lequel il s’en prend sans détour à Bounty Killer !





La pression ne sera pas redescendue une seule seconde, ‘Police’ et ‘Raid The Barn’ maintiennent la barre très haute, avant un final terriblement festif sur ‘Time To Have Fun’.





Quelques minutes seulement pour s’en remettre et nous enchaînons avec Jimmy Cliff, qui, va proposer une superbe presentation grâce à la plethora de ses tubes légendaires : "Many Rivers to Cross", évidemment, "The Harder they come", " You can get it if you really want", "I Can see clearly now", "Hakuna Matata", "Reggae Night".













L'artiste jamaïcain ira même de son petit clin d’œil au dancehall. Son show impeccable s’achèvera sur un magnifique feu d’artifice !













23h50. Une incroyable foule est restée devant la scène One Love pour assister au concert toujours aussi irréprochable de Alborosie.





Mais, pour le dernier soir et ayant assisté à la prestation de l'artiste une semaine auparavant, l’équipe de Reggae.fr a choisi de profiter enfin de la présence de Stone Love sur la scène sound system. Ce choix va se révéler terriblement judicieux : une énorme surprise attendait le public !



Nous profitons tout d’abord de la terrible sélection de Stone Love, et nous sentons la particularité jamaïcaine : ils n’hésitent pas à passer du reggae au dancehall, à enchaîner un Mavado et un Denis Brown, ponctués de dubplates et specials remarquables.



00h45. Il n’y a pas foule devant la scène sound-system à ce moment, peut-être 200 personnes, dont la moitié seulement est vraiment attentive. Tout le monde est devant le concert d’Alborosie, qui touche à sa fin.

 La veille, seuls quelques privilégiés –et téméraires- avaient pu apercevoir Damian de près sur la grande scène, la majorité du public ayant dû scruter l’écran géant. Et voilà que Damian Marley débarque sur cette petite scène sound-system de manière tout à fait inattendue, et nous l’avons là, tout proche de nous, sous nos yeux ébahis Mesdames, Messieurs !
Un attroupement plus important se forme rapidement, mais, pour une dizaine de minutes, Damian nous offre ce qui, comparé au concert de la veille, peut être considéré comme un véritable showcase privé !



Alors qu’il chante ‘Dreadful’, ‘Road To Zion’, ‘Welcome to Jamrock’, ‘Something for you’, ‘The Mission’ et ‘Set up shop’, dans le public certains crient, sifflent, chantent, d’autres sont trop choqués et se contentent d’écarquiller les yeux pour bien enregistrer l’instant, d’autres encore ne semblent rien y comprendre.

Alborosie, fraîchement débarqué de son propre show, passe également quelques instants sur la scène, pour un effet toutefois moins féérique.

Après ‘Driver A’ de Buju en dubplate et ‘Police in Helicopter’, Stone Love prenait congé. Ils auront offert au public présent une fin de festival en apothéose.


Si l’extraordinaire affluence de festivaliers a causé des problèmes d’organisation et malgré quelques soucis techniques, le Reggae Sun Ska 2012 fut un excellent cru.

Un tel engouement ranime beaucoup d’espoir pour le reggae en France et promet à ce festival, après 15 ans d’existence, un plus bel avenir encore.

Nous finissons ce compte-rendu en trois parties par des pensées pour la famille du jeune homme retrouvé décédé dans sa tente, en marge du festival, le samedi 4 août …

Lire l'Acte I et II en cliquant ici et .

Par Nounours, Sacha Grondeau; Photos Carole et O2
Commentaires (0)

Les dernières actus Roots