Professor en tournée
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Professor en tournée

C’est l’évènement. Harrison « Professor » Stafford revient en France avec son projet solo après seulement deux dates l’été dernier sur notre territoire. Nous avons choisi le Divan du Monde à Paris (pour notre compte-rendu écrit) et le Rock School Barbey à Bordeaux (pour les photos) afin de témoigner de ce retour très attendu...



Comme à son habitude, Professor débarque sur scène avec ses musiciens sans effet de surprise. On branche les guitares, on fait un rapide line-check et on est prêt ! Flabba Holt n’est pas là ce soir... Il est remplacé par Axeman à la basse qui n’aura pas démérité. Les autres sont tous là : Dalton Brownie à la guitare, Obeah aux claviers, les Faya Horns aux cuivres et bien sûr Horsemouth à la batterie.



Petite intro instrumentale histoire de s’échauffer et le groupe enchaîne aussitôt sur « Throw Down Your Arms » de Burning Spear, comme pour rappeler la sortie de l’album live qui porte le même titre.



On est ravis de voir que le set a changé. Professor ne jouera pas son album dans l’ordre comme l’année dernière. Décidé à célébrer le reggae roots comme il se doit, il alterne reprises de classiques et titres de l’album « Madness ».



Cette fois, l’impro a sa place. Et quel bonheur ! Harrison réclame des dubwises et on le surprend à déballer de nouveaux lyrics sur les riddims de ses idoles. « Promised Land » de Dennis Brown et « If I Could Rule » d’Alton Ellis renversent la salle et le charisme de Stafford fait effet à chaque morceau.



Derrière ses fûts, Horsemouth affiche un large sourire et livre une prestation de très haut niveau, notamment sur la fin de « Madness » en mode dancehall. Bunny Wailer est mis à l’honneur deux fois avec « Armagideon » et le vibrant « Love Fire » où Harrison nous ressort son nouveau timbre de voix insoupçonné, découvert sur le dernier album de Groundation, à la fin de « Payaka Way ». Jamais en panne d’inspiration, toujours en quête de renouvellement, Professor semble comme un poisson dans l’eau, entouré de ses musiciens légendaires.



 « Roller Coaster », « Mind Of Man » ou encore « East Jerusalem » déclenchent des réactions dans la salle. Les fans sont là ! Le show se termine sur l’émouvant « There’s A Reward » de Joe Higgs, avant un rappel puissant sur « Natty Take Over » de Justin Hinds.



Pas de doute, Harrison Stafford fait vraiment partie des grands du reggae. Le respect avec lequel ses acolytes le saluent à la fin du show en témoigne. Il a su nous séduire en servant un concert très différent de ce que l’on avait pu voir au Reggae Sun Ska l’année dernière. Un concert plus long, plus varié, plus intense et plus surprenant. Le leader de Groundation a rendu hommage à des classiques du reggae parfois trop méconnus en apportant sa créativité qui semble n’avoir aucune limite. On espère le revoir très vite avec de nouveaux projets.

Par Texte: Djul; Photos: Carole Moreau
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