Charly B - Interview

Charly B vient de sortir son nouvel album "Forever" (lire notre chronique). Ce français de 31 ans, qui habite à Barcelone, entretient un lien très fort avec la Jamaïque, où il séjourne aussi une grande partie de l'année, ce qui se ressent dans sa musique. Rencontre avec cet artiste éclectique et talentueux:

Reggae.fr: Tu entretiens un lien très fort avec la Jamaïque et semble très bien la connaître... Peux-tu nous raconter ton parcours là-bas ?
Charly B: A l'âge de 15 ans, je suis parti une année en échange culturel dans une famille jamaïcaine. Durant cette année où j'étais aussi à l'école, j'ai eu la chance de découvrir la culture jamaïcaine et d'apprendre le patois jamaïcain. Depuis 1998, je n'ai pas cessé de retourner en Jamaïque chaque année à coup de six mois en moyenne.

Tu as rencontré Alborosie là-bas n'est-ce-pas ? Que t'a t-il apporté ?
Dans les studios de Geejam, j'ai eu la chance de travailler avec Alborosie. J'ai eu son contact grâce à Jon Baker, mon producteur, qui avait produit "Soul Pirate" et la video "Kingston Town". Alborosie est donc venu avec son groupe afin de composer quatre titres pour l'album "Forever" (English edition) et aussi amener le timbre reggae à l'album.



"Forever" est le titre de ton album et aussi un morceau fort, de même que son clip! Peux-tu nous dire ce que tu as voulu y exprimer, ainsi que la manière dont s'est passé le tournage ?
"Forever" est basé sur un message d'amour et d'unité. Ce message a beaucoup plu au peuple jamaïcain, car je n'ai pas eu peur de chanter que j'aime la positivité, la vie, les bonnes choses, et surtout l'amour qui nous rend fort. Le tournage a été organisé par Rick Elgood, qui a aussi filmé 'Dancehall Queen' avec Beenie Man et Lady Saw. Rick connaît et sait comment gérer des foules en Jamaïque, dans le ghetto, ce qui n'est pas facile. Tout s'est déroulé en un jour (dimanche), du matin très tôt, jusqu'à environ 17h, dans la ville de Port-Antonio.



Comment as-tu travaillé cet album en termes de production ? Peux-tu nous raconter ta collaboration avec Jon Baker et Dale Virgo ?
En studio, je chantais ma chanson a capella devant Dizzle (Dale Virgo) qui composait les instrumentales pour moi. J'ai aussi composé une dizaine d'instrumentales qui sont dans la version française de l'album "Forever" (French edition). C'est Jon Baker qui lui nous a donné la direction à prendre en termes de fusion, pour que l'album prenne un son "main-stream" qui peut toucher la France et le reste du monde.

Tu as écrit tous les textes ? Quelle est ta façon de créer ?
J'écris mes textes, et travaille aussi avec d'autres artistes qui proposent des chansons. Je crée tous les jours de la nouvelle musique, que ce soit les paroles, ou les instrumentales. Pour les instru, j'en compose dans mon home studio ou a Geejam studios avec un piano 'MIDI Controller'. Cela m'arrive de commencer par le texte, puis de chercher une instrumentale pour le texte, ou le contraire...

On a beaucoup apprécié l'ambiance dark, urbaine et même cinématographique de "Robot de sang". Peux-tu nous parler de ce titre ?
Ce titre est dédicacé à l'homme dans toutes les grandes villes du monde comme Paris, New York, Londres, Toronto, Tokyo, Shangaï… etc. Le titre explique bien le thème, qui parle de l'homme comme un "Robot de Sang" : surtout les gros "business-man" à qui on a envie de dire : "Tu as oublié de sourire et puis tu as oublié de saluer et puis tu as oublié de vivre et puis tu as oublié de penser, pris dans la frénésie du monde d'aujourd'hui, tu cours pour l'argent, comme un robot de sang".

Dans un style très différent, tu proposes le titre "Afrique Unis-toi"... racontes-nous ce qui t'a inspiré et ta relation avec ce continent ?
De voir l'Afrique, le plus beau continent, se faire exploiter à deux cent pour cent me fait mal au coeur, donc je devais écrire une chanson pour Africa, afin de faire passer un message d'amour, c'est de là que vient mon inspiration. J'envoie donc un peu de love en Afrique avec cette chanson. Ma relation avec l'Afrique passe à travers la Jamaïque… je n'ai pas encore eu la chance d'y aller, mais très bientôt...



Sur le superbe morceau "Gipsy" figure Nordia Witter. Comment s'est passée cette collaboration et la création de ce titre ?
Après avoir enregistrer une dizaine de chansons solo, on m'a proposé de chanter avec Nordia Witter. Dizzle a donc composé cette instrumentale sur laquelle nous avons directement travaillé. La chanson s'est faite en quelques heures : composition de l'instru, écriture des paroles et enregistrement.

Tu chantes différents styles, dans différentes langues, le tout avec talent. Mais où te sens-tu le plus à l'aise et quelle est ta vibes de prédilection ?
Je me sens à l'aise dans tous les styles tant que la musique est bonne. J'aime travailler avec différents styles d'instrumentales et chanter en différentes langues afin de tester mon inspiration au maximum pour trouver des nouveaux sons originaux. Je n'ai pas de vibe de prédilection, quand il y a une bonne vibe, j'ai l'inspiration. Je n'arrêterai jamais ma mission musicale.



Quel est ton meilleur souvenir durant l'enregistrement de l'album ?
L'enregistrement de "Gipsy" feat. Nordia Witter.

Et le pire ?
Aucun mauvais souvenir dans les studios de Geejam… (sourire).

Que ferais-tu de ta vie si tu ne faisais pas de musique ?
Je ne sais vraiment pas. La musique c'est ma vie, je ne pourrai pas vivre sans elle.

Quelles ont été tes principales influences à tes débuts ?
Bob Marley, IAM, Sting, Stevie Wonder, Dr.Dre.

Suis-tu l'évolution actuelle de la musique jamaïcaine et qu'en penses-tu ?
J'aime beaucoup ce qui se passe en Jamaïque musicalement, mais le business est très dur et compliqué. Je connais beaucoup de chanteurs jamaïcains que j'ai eu la chance de rencontrer là-bas, et j'aime suivre leur musique de très près.

Y a t-il des artistes jamaïcains ou autres, avec lesquels tu souhaiterais collaborer ? 
Oui, Sean Paul, Shaggy.

A quand une tournée en France ?
Très bientôt, promis. J'attends des propositions.

As-tu d'autres projets actuellement ?
Un clip doit être réalisé sur la chanson "Gipsy". Il doit être filmé très bientôt par Rick Elgood en Jamaïque, avec Nordia Witter, et toute une équipe de danseurs de Kingston. Je travaille aussi sur la finalisation de la version anglaise de Forever, qui va sortir en 2013 à Londres et Paris.