Bilan 2012 #3: Dancehall
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Bilan 2012 #3: Dancehall

Année encore une fois bien mouvementée côté dancehall !
Que s’est il passé  ? Quels artistes ont dominé 2012  ? Quels riddims faut-il retenir  ?
Retour sur ces douze mois !

Retrouvez aussi dans notre rubrique magazine: un bilan 2012 roots & new roots (artistes et riddims), un bilan français, kreyol & dub et un bilan évènements.


ILS ONT FAIT L’ANNEE

Konshens a fait la loi dès le mois de janvier avec «  Gal A Bubble  », hit en puissance qui a fait remuer  de nombreux fessiers aux quatre coins du globe tout au long de l’année.
Avec une petite collection de hits («  Stop Sign  », «  So Mi Tan  », «  From yuh see mi  »…) et un album, «  Mental Maintenance  », Konshens s’est imposé cette année comme la nouvelle star du dancehall. 



I-Octane continuait sur sa lancée et montait toujours plus en puissance avec une année bien remplie. Avec un excellent premier album dominé par des titres reggae, les amateurs de dancehall en ont eu pour leurs oreilles avec de nombreuses interventions sur les riddims et des hits  dont  «  Jiggle Fi Me  », «  Bun It And Laugh  », «  Love di Vibes  », et le gros tube en combinaison avec Bounty Killer, «  Badmind Dem A Pree  ».



Son passage au Sting, devant un public déchaîné, le confirme une fois de plus : il fallait compter avec Tommy Lee cette année.
Univers obscur, références démoniaques,  celui qui nous a amené le «  dancehall gothique  » a été sujet à controverses. On l’aime ou on le déteste, mais il ne laisse personne indifférent. En Jamaïque, il bénéficie d’une importante cote de popularité, avec tout un public derrière lui.
Parmi ses hits de l’année  : «  Psycho  », «  Pussy Mechanic  » et «  Uncle Demon».



Même depuis la prison, où il est incarcéré depuis Septembre 2011, Vybz Kartel a toujours la main mise sur la sphère dancehall  : il dissout son crew, le Portmore Empire, au mois de mai et garde un œil certain sur ses (ex  -?)protégés.
Côté musique, nous avons eu le droit à de nombreux singles et tunes sur des riddims  ! 
On retiendra notamment le single polémique «  Reparation  » avec Gaza Slim, «  The Cure  Fi Badmind» et  bien sûr «  Back To Life  » qui a fait un véritable carton.
Malgré le démenti de son équipe, la question intrigue toujours  : Addi enregistre-t-il en prison  ?



Busy Signal, arrêté au mois de mai, a quant à lui passé la moitié de l’année en prison. Ce qui ne l’a pas empêché de placer quelques titres efficaces et de faire un retour fracassant en se montrant très productif dès sa sortie et en offrant la meilleure prestation au Sting il ya quelques jours.
«  Wining Feva  », «  Protect my life  », «  Poolside  », «  Come Shock Out  », «  Artist  »,  «  Defense  » et « Bout it » font assurément partie des morceaux qui ont compté cette année.

ILS ETAIENT TOUJOURS LA 

Signé sur le label américain We The Best Music de Dj Khaled, Mavado a souvent était affairé ailleurs, mais n’a pas oublié de lâcher des bombes pour les producteurs jamaïcains et reste l'un des piliers de la scène dancehall. «  Action Pak  », «  Come Round  », «  Disrespect  », «  I Swear  » et bien d’autres ont marqué l’année.

Aidonia  fait cependant partie de ceux qu’on a senti faiblir un peu, malgré une bonne présence avec des sons comme Tan Tuddy et un hit, «  We run road  » en combinaison avec son protégé Deablo.

Popcaan s’est également essoufflé : toujours présent sur beaucoup de riddims, il ne s’est pas vraiment démarqué et n’a pas su se renouveler après une année 2011 glorieuse.

On note une présence toujours aussi satisfaisante de Agent Sasco, qui n’arrive toujours pas à trouver ce petit plus pour exploser, et un Charly Black qui s’est nettement démarqué cette année.

IL EST REVENU ! 

On ne l’avait plus vraiment entendu depuis sa participation au hit «  Stronger  » fin 2010  , Cham faisait son grand retour cette année  !
L’empreinte particulière de Dave Kelly (Mad House Records) se reconnaît instantanément dans les gros hits de l’année de Cham  : «  Wine  »,«  Back Way  », « Tun Up  » et «  Lawless  ».

ON LES SURVEILLE DE PRES

Retenez son nom  : Masicka. Après avoir livré le hit “Guh Haad and Done” en 2011,  il l’a remixé cette année pour encourager l’équipe olympique. Ses performances sur des riddims ont été remarquables (« Gyal Do Things  » sur le Baddest , «  Talk  » sur le Crow Response …), ses singles ont été impeccables («  Introduction  », «  Karma  » …), et il n’hésite pas à lâcher des freestyles par-ci par-là, toujours convaincant.
Le suivant, vous connaissez peut-être déjà son nom. Ex-poulain de l’écurie d’Aidonia, il a quitté le J.O.P cette année, ce qui ne semble pas lui avoir porté préjudice : il faudra de plus en plus compter sur Navino, qui a fait une bonne année, couronnée par la mixtape «  Night mare  ».  
On garde également à l’oeil et à l’oreille Bencil, gros potentiel démontré sur quelques titres encore en 2012.

LES CLASHS

Deux clashs ont particulièrement marqué l’année  : celui, plutôt surprenant, entre Khago et Sizzla, durant lequel Mister Kalonji a choqué du monde en insultant copieusement la mère de son adversaire, et celui proposant une nouvelle forme d’opposition Gully/Gaza plus prévisible entre Bounty Killer et Tommy Lee.
On se souvient également des joutes verbales qui ont éclatées entre Popcaan et Demarco, entre Ryno et ses anciens collègues Popcaan et Tommy Lee, des tensions entre les anciens protégés du Gully Squad, Flexx et Savage, et leur ex-mentor Mavado, ainsi que du grabuge en fin d’année du côté des dames, entre Macka Diamond et Spice.

LES RIDDIMS

2012 fut un bon cru pour les riddims dancehall !
Nominé comme producteur de l’année aux Awards du Jamaica Star, il est la grosse révélation de l’année  : Markus Myrie.
Le compositeur à la tête de Markus Records, âgé de 18 ans seulement et fils du légendaire Buju Banton, a frappé par 4 fois et séduit le public  : 5th Gear, Mattrass, mais surtout le détonnant Street Bomb avec une pluie de clashs, et le récent Bar Bounce qui a d’ores et déjà reçu un excellent accueil.

JA Productions ont signé le riddim le plus mis en avant cette année, et tout ça sans se fouler  : le Overtime consistait en une reprise de leur énorme succès de l’an passé, le Overproof. Attention à ne pas nous refaire le coup en 2013, ça deviendrait agaçant.

Le succès était aussi au rendez-vous chez Zj Chrome (CR203 Records). Le TNS riddim s’est longuement fait désirer en début d’année avant une parution ayant mis tout le monde d’accord, et le Wild Bubble s’est naturellement imposé comme le gros riddim de la rentrée.

On a bien sûr pu apprécier le retour presque salvateur de Stephen ‘Di Genuis’ Mc Gregor à des productions aux sonorités beaucoup moins crossover  : du bon gros dancehall comme on l’aime nous était servi avec des riddims comme l’énorme Bass Line, sur lequel les artistes (dont Mavado, Agent Sasco, Busy Signal,Laden…) se montraient terriblement appliqués, le Face Off, avec un Aidonia encore une fois délicieusement fâché, et le plus lascif Come Round avec le hit éponyme de Mavado.

Enfin, du côté de UIM Records, soyez assurés que ça n’a pas chômé  : occupés à la production de beaucoup de singles, principalement ceux de Tommy Lee, ils ont tout de même livré en mai un des riddims majeurs de l’année, le Coolie Gal, et achèvent l’année en beauté avec le riddim de ce mois de décembre, le Jupiter, où l’on retrouve entre autres un Elephant Man survolté –ça fait plaisir !-, un Popcaan qui se réveille complètement, et un très bon Kartel.

Sans oublier  :
le doublé de Don Corleon avec l’énorme Crowd Response et le Peanie Wallie  ;
le sublime Sleep With Angels (SWA) de Jordan & Hizzle (Chimney Records)  ;
The King riddim, dernière production de Birchill, juste parfaite  ;
le Mercury (Snow Cone) qui acceuillait le hit ‘Dweet Again’ de Beenie Man  ;
le Aurora Skies (So Unique Records), avec le morceau ‘Dem A Bawl’ de l’artiste féminine Tiana, gros hit cette année  ;
L’ensorcelant Saucey Head (Yellow Moon/ Teetimus Music), grosse série où rien n’était à jeter avec des cuts excellents d’Anthony B, I Octane, Busy Signal, Capleton …  ;
le délirant Bong Diggy Bang (Keepleft Records) qui n’est pas sans rappeler un certain Buzz riddim, avec un clip de Konshens et Dr Evil qui aura fait couler beaucoup d’encre – non en 2012, c’est ‘gâcher beaucoup d’électricité’  ;
le Poolside (Washroom Ent.)  qui fut parfait pour l’été  ;
le Eva Ready de Arif Cooper (Fresh Ear Records) avec l’irrésistible ‘Close Wine’ de Charly Black  ;
le Death March (Black Spyda Records) avec un Jah Vinci qu’on avait rarement vu aussi énervé  ;
le Duplicity (Warriors Music)  ;
le Juicy (Supa Hype) avec le monstrueux ‘Real General’ de Busy;
le Talk di tingz (Foot Steppz) avec Capleton furieusement en forme;
et enfin le Church Money, des énigmatiques ‘F.H.M et Paperworks Entertainement’, riddim qui encadre le retour incroyablement énergique de Busy Signal, qui pose deux fois.

Retrouvez aussi dans notre rubrique magazine: un bilan 2012 roots & new roots (artistes et riddims), un bilan français, kreyol & dub et un bilan évènements.

Par Nounours
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