Pour l’artiste reggae SUN SOOLEY, l’année 2013 est une année qui commence en force et en France. Après quelques années en Italie et un album dans les bacs ("One Day Inna Babylon") Sun Sooley vient poser ses valises artistiques à Paris pour proposer son album. Initialement prévu à L’Innatendu à Pantin, le concert du 1er février a finalement été déplacé au Deterw à Paris. Ce qui n’a pas découragé le public. Le Deterw est une salle très connue du public reggae afro caribéen de la capitale.
C’est dans une ambiance très conviviale qu’a donc eu lieu ce premier concert de l'année pour Sun Sooley, marquant son anniversaire et son retour sur la scène parisienne ! Sun Sooley a beaucoup d’amis artistes sénégalais à Paname, on pouvait voir dans la foule Abbass Abbass, K’djansé des KEEPERS OF KA, Neega Mass, Salâam, Doougoufii… ce qui laissait présager un live plein de featurings !!
C'est ainsi que Lidiop Prince Baye Fall démarrait la soirée sur une note folk acoustique timbrée d’une voix à vous donner la chair de poule ! Son reggae-folk et sa voix style Ben Harper a épaté la foule, notamment sur le morceau « Jah Love » ! Une vraie découverte, encore pour dire que l’Afrique est vraiment bourrée de talents. Un artiste à suivre de très près !
Place ensuite à Biba Arif et son back up band, pour une touche plus world music ! Biba Arif est un musicien bien connu de la scène parisienne, c’est un chanteur hors du commun avec un flow inégalable, c’est à se demander même parfois s’il prononce vraiment des mots tellement c’est rapide, et son back up band est bien à la hauteur de ses qualités de chanteur ! C’est sur son morceau « Arif » et avec plein d’énergie qu’il conclut son set.
Kamosis Tafari termine la première partie avec une vibration un peu plus roots et un style nu roots singjay, à la Big youth ! Le Deterw est tout d’un coup passé à la phase de préparation à l’arrivée de Sun Sooley. Une touche nettement plus drum and bass, skank et groove. Les riddims sont purs sur le morceau « Bagn lèèn niou né » et « Rise up afrika », très prometteur dans son genre !
C’est donc dans une salle bouillante que Sun Sooley arrive débordant d’énergie sur le morceau « Safara », un des plus appréciés de son public ! L’effet est immédiat ! Le public est conquis et les vibes le font bouger déjà. L’absence de son back up band qui n’a pas pu faire le voyage pour des raisons d’ordre technique n’entache en rien la fête. Sun entraîne son public dans son reggae conscious et énergique ! C’est ensuite sur « Dread a lion », un skank bien marqué avec de bonnes balades drum and bass en arrière plan et plein d’optimisme, qu’il finit d’installer le thème de la soirée! Avec son Dj il nous fait découvrir tout l’univers de son album « One Day Inna Babylon ». La sagesse de Sun Sooley se dévoile sur tous ses morceaux, notamment « Consciousness », « African Rebel » et son dernier single « Ghetto Life ». Tout cela sans compter la présence dans la foule de ses amis musiciens qui se sont ainsi retrouvés autour de l'artiste pour un mélange de styles reggae, hip hop dancehall sur le « Ghetto Life riddim ». Tout ce monde a célébré le retour de Sun Sooley et fêté son quarantième anniversaire dans une mêlée pleine d’énergie ! 
Rencontre avec Sun Sooley:
Reggae.fr: Sun Sooley, comment as-tu trouvé la soirée ?
Sun Sooley: Le concert a été une grande belle fête, la famille, les amis, les sénégalais, tout le monde était là ! C’était convivial ! En première partie, Kamosis Tafarai, Biba Arif et Prince Lidiop ont assuré, je ressentais les vibes monter ! Ensuite à un moment au milieu du live quand les autres sont montés sur scène sur le morceau « African rebel » c’était énorme. Il y a eu Neega Maas, Salâam, Doougoufii…une belle fête ! Courte, mais belle ! Nous avons eu quelques soucis avec la salle où le concert devait se dérouler au préalable (L’innattendu à Pantin), mais le public est venu est c’est encourageant ! Je suis content de retrouver la scène parisienne, j’ai beaucoup d’amis artistes sénégalais et autres à Paris et c’est une joie de retrouver tout ce monde !
Tu étais installé en Italie ces dernières années où d’ailleurs est sorti ton premier album, qu’est-ce que tu nous ramènes de là-bas ?
L’Italie m’a beaucoup apporté artistiquement. Je suis parti rejoindre un des anciens membres de mon groupe de hip hop le Jant Bi à Gênes, j’ai joué pendant plus d’un an dans un café concert pratiquement toutes les semaines. Je me suis fait remarquer, mon nom a commencé à circuler, ensuite j’ai joué à Milan où j’ai rencontré les membres de mon orchestre au « First Floor Studio » avec lequel j’ai fait mon premier album - album qui a reçu un accueil très favorable du public reggae italien. A un tel point que j’ai été choisi pour représenter l’Italie à l'European Reggae Contest 2010, dont je suis arrivé en finale avec le meilleur vote du jury technique. Ce qui m’a propulsé sur la scène des gros festivals européens.
Tu reviens à Paris pour présenter ton album au public français….
La plateforme parisienne et française est incontournable. Je suis venu justement faire découvrir mon style, mon reggae.
Tu as un nouveau single et une vidéo qui tourne sur les réseaux sociaux et sur youtube, est-ce partie d’un nouveau projet ?
Il s’agit de Ghetto Life ! (rire), en fait ce single je l’ai enregistré ici à Paris et même le clip a été tourné à Paris ! C’était une façon pour moi de préparer le terrain et montrer que la France fait partie de mon futur projet. Donc le premier single de mon prochain album c’est bien « Ghetto Life » !
Ton style de reggae est très « conscious »…
Carrément ! Mon premier souci en tant qu’artiste africain et de véhiculer la culture africaine à travers mes chansons et ma personnalité ! Les origines sont très fortes et elles font partie de moi. Je te raconte une anecdote, mon producteur italien pensait que mes morceaux en wolof ne plairaient pas au public et que je devais chanter en français ou en anglais... J’ai fait un morceau en Wolof, très conscious qui s’appelle « Sen System » ("leur système") et bien la vidéo de ce morceau est l’une des plus vues sur youtube. Ça c’est l’authenticité ! Et c’est la musique qui est belle, la mélodie !
D’autre part j’ai monté mon label Universoul Records récemment et j’ai lancé le projet « Rise Up Afrika » avec des partenaires. C’est un projet qui est né à travers moi, mon expérience personnelle. Le reggae est très mal diffusé, et le reggae africain en particulier. Il y a beaucoup de talents qui méritent de se faire connaitre, au Sénégal, en Guinée, au Mali, au Ghana… dans toute l’Afrique il y a une nouvelle génération de chanteurs reggae très talentueuse ! La compilation "Rise Up Afrika" est une façon pour moi de donner à ces jeunes un tremplin. L’autre aspect de mon projet est un aspect humanitaire, j’accompagne une ONG "Aide et Espoir" au Sénégal pour accueillir les enfants de la rue. Nous allons construire des infrastructures pour sortir ces enfants de la rue et leur donner une chance de prendre leur vie en main.
Quels sont tes autres projets ?
Du live, du live, beaucoup de live. Je lance mon album en France et travaille sur mon prochain album. Je vais faire le travail de l’artiste ! Par ailleurs je viens de finaliser le tournage du clip de « By my side » morceau issu de « One Day Inna Babylon » à vous faire découvrir bientôt !
Jerejef ! (merci en wolof)
chronique Reggae africain 11
