Balik, Papa Style et Patko aux Saisies
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Balik, Papa Style et Patko aux Saisies

Les stations de ski sont souvent le théâtre de concerts reggae en mode sound system intimistes et insolites ; l'occasion de voir certains artistes dans de nouvelles conditions. C'est ainsi que nous avons croisé la route de Rezident Sound qui trimbalait ses platines de montagnes en montagnes aux côtés de Balik, chanteur de Danakil, et de son inséparable compère Papa Style. Tout ce petit monde était précédé par Patko le 10 avril dernier aux Saisies, une station savoyarde familiale et chaleureuse. Retour sur cette soirée on the mountain top ! Et big Up à la team On The Roots pour les photos !

Fin de saison et milieu de semaine oblige, la salle Cristal ne sera pas pleine ce soir. Pas grave ! Ceux qui sont venus prendre des vibes en auront pour leur argent. Le show commence avec Patko, un jeune artiste originaire du Suriname qui monte tout doucement dans le milieu reggae en France. Fort d'un répertoire reggae dancehall parsemé de hip-hop, il impressionne par ses techniques vocales et la diversité de ses tunes. On reconnaît quelques riddims comme le « Kingdom » ou le « No Doubt » des Dub Inc. Mais Patko est aussi un riddim maker de talent et il le prouve en interprétant des titres de son futur album comme l'énorme « Just Take It Easy » et le tout aussi puissant « Ghetto Youth ». Son backeur, Djuka, assure de temps en temps le lead en mode hip-hop avec une voix grave et des lyrics en français affûtés. On a même droit au récent « Fi Di Herbs », posé sur le « Generation H Riddim ». Grosse impression. Encore un peu de travail sur l'occupation de la scène et Patko s'imposera à coup sûr comme une valeur montante du reggae en France. Un artiste qu'on ne demande qu'à découvrir en live avec un backing band.


















Après un court set de dubplates par Supanova Sound, Prince Keman, le selector du Rezident Sound débarque sur un tune de Midnite. Puis c'est au tour de Papa Style de venir chauffer l'ambiance avec son style « Caribbean Rockers », comme il aime le définir. Les riddims sont plus digitaux et Papa Style délivre ses lyrics en mode fast style, ce qui ne manque pas d'attirer les réactions et de lui valoir 2 ou 3 pull ups. Légèreté, humour, ambiance hot et énergie sont au rendez-vous. Papa nous surprend quand il pose sur une instru 8-bit façon Super Mario et nous rappelle de bons souvenirs quand il entonne son tune spécialement écrit pour l'anniversaire du Reggae Sun Ska l'année dernière.

















Les sourires sont sur tous les visages et les massives sont fin prêts pour accueillir Balik. Le leader de Danakil a l'air de se plaire en sound system. Il alterne les tunes de Danakil, tantôt sur les riddims originaux, tantôt sur des faces B (mention spéciale à « Les Champs de Roses » sur le « Last War ») et se fait plaisir en s'autorisant quelques reprises, dont un vibrant « The Girl Is Mine ». Une fois encore, l'ambiance est détendue et joyeuse. Les classiques sont là et repris en chœur par le public : « Quitter Paname », « Les Vieillards », « La Vie Est Longue », « L'Avenir » et bien sûr "Marley". Les combinaisons sont aussi interprétées : « Media » où les voix de Winston et Matthew McAnuff résonnent dans les enceintes, ou encore « Classical Option » où les parties toastées de General Levy finissent de mettre le feu à l'assemblée. Le show s'achève sur la reprise de « Non, Je Ne Regrette Rien ». Mais Balik et Keman ont préparé une surprise à Papa Style... C'est la dernière date de la tournée et l'ambiance est à la raillerie. Ils entament ensemble un tune en imitant Papa Style et provoquent les fous-rires dans la salle. Réponse quasi immédiate de Papa Style qui avait prévu le coup et gribouillé quelques paroles en mode clash. Balik et Keman sont scotchés. Ce qui n'empêchera pas le chanteur de Danakil de reprendre le micro pour un a capella en mode 8 Miles meurtrier ! Boom !



















On repart avec le sentiment d'avoir assisté à un moment unique, au sommet des montagnes. Une belle soirée qui clôture une tournée basée sur l'amitié, la bonne humeur et l'amour de la musique ; bref, des vibes authentiques comme on les aime. Merci au bar La Cordée pour l'organisation.

Par Texte: Djul; Photos: Aurore Cotterlaz et Kevin Buret
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