Un concert d'exception se tenait vendredi dernier au Zénith de Paris. Il est 20h30 quand les néo-zélandais Fat Freddy's Drop rentrent en scène et attaquent « Blackbird », la chanson-titre de leur dernier album. Le groupe est composé d'une section cuivre, d'un guitariste, d'un clavier, d'un dj qui gère des MPC, d'un chanteur guitariste (Joe Dukie le leader du groupe) et d'un toasteur. On sent dès les premières minutes que le groupe a trouvé sa composition idéale pour le live. Les instru sont planantes et la voix du chanteur à couper le souffle, comme d'hab. Mais en plus, des passages plus ragga sont offerts pour faire exploser le public.
Après une belle interprétation de « Clean the house », toujours du dernier album, les premières notes de l'excellent « Cay's crays » de leur album « Based on a True Story » se font entendre. Le public se met à crier et après une intro extrêmement longue dont tout le monde profite, le morceau éclate. Sentant qu'il y a du répondant, le chanteur laisse le public reprendre une bonne partie du couplet. Un nouvel interlude ragga mène à « Roady ». « Fyah Fyah » sera le cri de rassemblement lancé vers le public qui ne se fait pas prier pour réagir. Les musiciens ont l'air d'apprécier le concert et le tromboniste Hopepa, manifestement très à l'aise, n'hésite pas à enlever son pantalon pendant un solo de guitare. « On est au Zénith yo ! » rappelle Dukie en montrant le ciel. Il répète encore une fois qu'ils adorent venir à Paris et interprète « Soldiers ».
Il annonce ensuite Dj Fitchie aux MPC et ce dernier lance « Mother Mother », un des morceaux bien électro du dernier album. Ce morceau va d'ailleurs durer encore et encore… On sait que le groupe est tellement à son aise en live qu'il n'aime pas se limiter et se formater à des versions et des durées conventionnelles. C'est un énorme passage electro-dub auquel on assiste, soutenu par des lumières exceptionnelles. Il en sera de même après « Silver and Gold ». Un petit break s'impose. Le tromboniste, à ce stade de la soirée en marcel et short, accompagne alors Dj Fitchie à l'harmonica sur une intro à nouveau délectable et d'une rare longueur, du titre « Shiverman » proche de la trance.
Après deux heures de concerts, une nouvelle petite pause survient. A retour du groupe, face à une salle toujours en ébullition, « The Raft » - tube de leur second album - est interprété. Après un long dub sur cette dernière chanson, ce sont les accords de clavier de « Ernie » qui provoquent, pour la dernière fois de la soirée, une véritable déflagration dans le public !
Fat Freddy's Drop est un groupe atypique et a délivré ce soir une excellente prestation. Ses membres arrivent à mêler, avec une énergie extrêmement intense, le groove du jazz, le skank reggae et les basses hip hop tout en frolant même par moment avec la trance ou la disco. A voir et à revoir.
chronique Dub 3
