S'il y a bien un artiste qui ne nous aura pas laissés indifférents cette année, c'est lui ! Il aura fallu faire preuve de patience mais au bout du compte, elle sera bien récompensée... Yaniss Odua est de retour depuis mai avec un superbe "Moment Idéal" et naturellement, une tournée hexagonale devait s'imposer pour le défendre ! Le Martiniquais a toujours préféré la qualité à la quantité si l'on en croit sa discographie, et s'il ne sort donc pas des albums à profusion, c'est bien pour s'appliquer à faire un travail propre et soigné.
Le concert donné le 27 novembre, au Divan du Monde à Paris, n’a fait que renforcer ce constat, tant la prestation fut de haute volée. En effet, Music'Action Prod nous a concocté une belle programmation pour cette soirée aux influences afro-caribéennes avec le Sénégalais Natty Jean en première partie, incarnant le renouveau du reggae africain en suivant les traces des grands tels que Tiken Jah Fakoly entre autres, et qui ne cesse de fouler les scènes depuis la sortie de son premier album l'an dernier. Après Danakil, c'est aux côtés de Yaniss Odua et du Artikal Band qu'il sillonne le pays aujourd'hui. On note qu'une partie du crew Danakil n'est d'ailleurs pas très loin puisque la section cuivre de la tournée est assurée par Das et Tom-Tom dudit crew. 
Il est 20h et comme prévu, Natty "Faya" Jean, ouvre le bal avec son titre phare "I Believe", qui débute sur un riddim nyabinghi et sur lequel les basses font trembler la petite salle d'entrée de jeu. Le public ne cache pas son plaisir de savourer l'arrivée du chanteur dakarois sur scène. Il nous offre un set d'une demi heure, composé notamment des titres de son album "Santa Yalla" élu Victoire du Reggae en janvier dernier. On retient entre autres son interprétation de "Senegal", hommage à son pays d'origine, et "Taalibe" sur lequel on ressent cette petite touche hip-hop de ses débuts. 
La plupart des titres sont chantés en Wolof (dialecte ouest-africain) excepté "High grade" posé sur le Génération H Riddim, sur lequel il chantera en wolof, en francais et même en anglais, le morceau fait l'unanimité auprès du public... Un set bien maitrisé avec une grande capacité à varier les genres et les langues et une palette vocale qui n'est pas sans nous rappeler le célèbre groupe Touré Kunda. On passe un pur moment de bonheur et on est ravi de retrouver les bonnes vibes du continent africain malgré les mauvaises nouvelles que nous rabâchent sans cesse les actualités. Le chanteur finit par nous abandonner sur les notes de "Aida" et le titre éponyme de son album. En résumé, un sans faute pour l'artiste.
Après une courte pause d'un quart d'heure, il est temps de passer au plat de résistance et c'est tout calmement et sereinement, à l'image de sa tenue vestimentaire (tout de blanc, du turban aux chaussures) que la star débarque sur scène sur le déterminé "En Route Pour Jah Kingdom" sous les yeux rivés du public. Les premiers tubes arrivent au galop: "Yeah Yeah", "Laisser Rouler", "Mes Principes", et j'en passe... L'énergie communicative et enflammée dont seul Yaniss a le secret hypnotise déjà la salle!
Une belle surprise nous est offerte avec une version exotique de "Trenchtown Rock" en hommage à Bob Marley, chantée intégralement en anglais, un anglais qu'il maitrise manifestement bien et qu'il ne devrait pas se priver d'utiliser plus souvent. 
L'ambiance est au top, le public est survolté, et ce sera le cas toute la soirée. Vient le "Moment Idéal" de faire une dédicace à toutes les women ici présentes. Suit un medley dancehall en hommage à son cousin et mentor Daddy Harry parti trop tôt (décédé l'an dernier, il était l'un des pionniers du dancehall en Martinique dans les années 90 - news du 21/07/2012).
A ce stade du concert notre satisfaction est déjà entière et malgré cela, on est loin d'être au bout de nos surprises... Les big tunes s'enchaînent et l'artiste nous régale avec les incontournables "Mal Au Coeur" (sur le fameux Doctor Darling riddim), "Qui Est-ce Qui ?", "Cool Higher", "Rabat Joie" et surtout l'énorme, "La Caraïbe" qui n'a pas pris une ride et fait toujours le même effet qu'à l'époque!
Pas de temps mort. Yaniss Odua interprète déjà son big ganja tune "Chalawa". Les adeptes et amateurs de la Génération H sont concquis une fois de plus ! Les briquets illuminent la salle et le refrain est repris en chœur par le public. La soirée touche presque déjà à sa fin quand le Martiniquais entame le tube pratiquement devenu hymne, "Rouge Jaune Vert", porté par la foule.
Le fin du show est un explosion de guests, un freestyle géant avec dans les rangs, s'il vous plaît : Daddy Nuttea, Straika D, Tiwony, Momo Roots et bien sûr Natty Jean! C'est ça quand on assiste à un concert évènement ! On n'est jamais à l'abris de bonnes surprises... Le freestyle fait l'effet d'un feu d'artifice au Divan du Monde.
Le band n’a pas ralenti le rythme une seule fois et les moments de répit n'ont duré que quelques secondes. Le groupe a donné son énergie maximum du début à la fin. L'artiste nous a montré une fois de plus toutes ses qualités scéniques. Personne n'est sorti indemne de ce concert tonitruant et nous repartons tous comblés de bonnes vibes, comme on s'y attendait. Cette tournée marathon n'est pas pour autant finie alors surveillez les programmes des salles de vos régions car il reste plein de dates à venir ! Le "Moment Ideal Tour" ne s'achèvera que fin 2014, avec une date exceptionnelle le 11 juin, que Yaniss Odua offrira sur son île natale à l'Atrium. Avis à tous les massives de Madinina ! Vous êtes prévenus !
