The Heptones 'Good Life'
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The Heptones 'Good Life'

Les Heptones font partie de ces trios vocaux légendaires qui firent les grandes heures du rocksteady jamaïcain, notamment pour le compte de Coxsone et son label Studio One. Ils sont responsables de hits tels que « Fattie Fattie », « Ting A Ling » ou « Only Sixteen » et furent l'un des groupes les plus redoutés du concurrent et maître du genre, Duke Reid. Très actifs dans les années 60, ils durent pourtant s'adapter à l'évolution de la musique sur leur île et négocier le tournant vers le reggae à l'aube des années 70. Et ils ne déméritèrent pas puisqu'on compte d'autres hits à leur actif durant cette décennie comme « Country Boy » ou l'indémodable « Party Time ». Mais la perte de vitesse se fit tout de même sentir et Leroy Sibbles quitta ses compères Barry Llewellyn et Earl Morgan pour se lancer dans une carrière solo. Ne cherchez donc pas la voix du leader emblématique des Heptones sur cet album réédité par Greensleeves au début du mois. Sibbles est remplacé par Naggo Morris sur cet opus, enregistré en 1979 chez Channel One. Il faut avouer que le trio n'est pas au top de sa notoriété. Un leader en moins, ça fait des dégâts. « Good Life » passe donc presque inaperçu à l'époque, mais il n'en reste pas moins une perle de reggae rockers comme Channel One savait le faire. Il aura fallu plusieurs années pour s'en rendre compte et attendre jusqu'en 2014 pour le voir disponible en CD. Au backing-band, on retrouve les musiciens-maison : The Revolutionnaries. Les Heptones s'aventurent dans un son qu'on ne leur connaissait pas. C'était sans doute ce qu'il fallait faire pour se démarquer. On ne parlerait sûrement pas de cet album aujourd'hui si Naggo Morris avait fait du Leroy Sibbles. Les textes sont plus spirituels, tournés vers rastas et de manière assumée. « Can't Hide Fom Jah » ouvre l'opus et donne le ton. Suivent « Repatriation Is A Must », « Brother And Sister » ou « Blackman Memory » dans la même lignée. Les trois chanteurs s'amusent à reprendre « Natural Mystic » de Bob Marley, mais ils ne plaisantent pas. Ils en livrent une version totalement réinterprétée mais tout aussi profonde. On a également droit à une refonte du « How Could I Live » des Sharks de Studio One, que Delroy Wilson et Dennis Brown avaient déjà fait retentir. Magnifique ! On s'immerge avec plaisir dans cette époque rockers, amplement dominée par Channel One, avec un groupe qu'on sent en pleine expérimentation et en même temps tellement à l'aise. On en vient presque à regretter que Naggo Morris ne soit pas resté plus longtemps membre du trio. Mais on peut se consoler avec ses tunes solo dont l'énorme « Su Su Pon Rasta » sorti en 1975 chez Joe Gibbs. Qu'il est bon de se replonger dans les fondations de la musique roots. Classics will never die !

CD Track Listing
1. Can’t Hide From Jah EN ECOUTE DANS NOTRE PLAYER CE MOIS-CI
2. Repatriation Is A Must
3. Natural Mystic  EN ECOUTE DANS NOTRE PLAYER CE MOIS-CI
4. New York City
5. Every Day Every Night
6. Good Life
7. Brother And Sister
8. How Could I Leave
9. Black Man Memory
10. Ghetto Living

Vinyl Track Listing
A1 Can’t Hide From Jah
A2 Repatriation Is A Must
A3 Natural Mystic
A4 New York City
A5 Every Day Every Night
B1 Good Life
B2 Brother And Sister
B3 How Could I Leave
B4 Black Man Memory
B5 Ghetto Living

Par Ju-Lion
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