Reggae Sun Ska 2014 1/2
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Reggae Sun Ska 2014 1/2

Reggae Sun Ska 2014 1/2

Nouvelle implantation, nouveau site, nouvelle configuration, plus d'espace, 6 scènes et plus de 80 artistes : tel était le programme de la 17ème édition du Reggae Sun Ska qui s'est tenu pendant 4 jours du 31 juillet au 3 août dernier.






Après 16 ans passés dans le Médoc et une édition 2013 marquée par l'annulation par arrêté préfectoral de sa première journée due à la météo, le plus gros festival de reggae en France se voyait dans l'obligation de déménager cette année. C'est sur le domaine universitaire de Bordeaux que l'organisation a trouvé sa nouvelle terre d'accueil, située à cheval entre les communes de Pessac, Talence et Gradignan.



Jeudi 31 juillet, nous partons donc à la découverte de ce nouveau site, capable d'accueillir une centaine de milliers de personnes. Notre surprise est à la hauteur de nos attentes et des promesses faites par le Sun Ska : de grands étendues de gazon, des allées spacieuses et un vaste camping sont proposés aux festivaliers, venus moins nombreux que les années précédentes dans le Médoc. A croire que la proximité de la ville et l'atmosphère urbaine remplaçant les champs de vignes en ont freiné plus d'un, mais c'est quand même 50 000 personnes qui se sont donnés rendez-vous au festival durant les 4 jours.





Entre frontons de pelote basque, terrains de basket et terrains de foot, les 6 scènes sont espacées de plusieurs centaines de mètres parfois ! A l'entrée du site, se situent les scènes Dancehall et Rebel Music. Plus loin dans le coeur du domaine, on découvre les deux énormes plateformes musicales One Love et Natty Dread, habituées du festival, ainsi que la Dub Foundation et la scène Soulbeats, ces deux dernières étant placées au milieu de divers stands ayant pour fin de divertir et attirer le chaland mélomane. La configuration est une réussite et la place aux jeunes talents une sacré belle initiative !





Après cette brève description des lieux qui pour notre part, nous ont beaucoup plus, place à la musique. Bienvenue au Reggae Sun Ska 2014.

Jeudi 31 juillet 

C'est Natty Rezident Liam, aka Prince Keman, gros activiste présent dans le circuit reggae depuis de nombreuses années, animateur du Rezident Sound System et grand défenseur des Iles Vierges, qui est le Maître de Cérémonie de talent pour la 3ème année consécutive.





Vous l'avez noté, ce n'est plus sur 3 jours mais bien sur 4 que le Reggae Sun Ska se déroule. L'implantation rendant difficile l'organisation d'un festival off (qui commençait déjà la veille l'année dernière) explique peut être l'existence de cette journée et nuit supplémentaire. Le planning du jeudi est cependant assez "léger" puisque les deux grosses scènes One Love et Natty Dread ne fonctionnent pas ce soir là.







La programmation n'en reste pas moins alléchante, avec la présence du groupe stéphanois Jah Gaïa pour ouvrir les festivités. Jah Gaïa, qui a gagné la finale française de l'European Reggae Contest en 2013, était programmé la même année dans de prestigieux festivals, dont bien sûr le Reggae Sun Ska. L'annulation préfectorale de la première journée de festival l'année dernière avait empêché le groupe de jouer.







L'anomalie est désormais réparée. Ouvrir un festival aussi gros, dans les conditions nouvelles ci-dessus décrites, n'est pas chose facile, mais Jah Gaïa (qui a sorti son nouvel album "Libre" il y a quelques mois) a comme d'habitude assuré le show, grâce à son duo de chanteurs de choc Jb & Deuf ainsi que ses musiciens solides.



En se baladant on croise dans le public le crew Dub Inc venu faire une halte musicale entre deux shows et les Danakil qui jouent le samedi. Ces habitués du festival apprécient le gros programme en perspective, puisque sur la même scène Rebel Music allaient se succéder pour cette première soirée les artistes Kabaka Pyramid, Clinton Fearon et Midnite....









Kabaka Pyramid nous ravit d'entrée avec des titres comme "Rastaman Foundation", "Never Gonna Be a Slave" mais aussi "War, Crime & Violence" ainsi que le fameux "World Wild Love", posé sur le riddim du même nom des producteurs varois Flash Hit Records. Le public réagit plutôt bien et l'ambiance est très agréable, le chanteur fait même faire le signe de la pyramide aux festivaliers présents. Et si quelques soucis de justesse dans la voix de Kabaka ternissent un peu la toile, le groupe assure et se montre polyvalent en proposant quelques incursions jazz intéressantes.









Le pull up est de mise sur "Lead the Way" (titre de l'EP de Kabaka Pyramid sorti il y a quelques mois) et l'artiste n'hésite pas à jouer les titres où il figure en principe aux côtés de Chronixx ("Me Alright") et Protoje ("Warrior").









Notons que Kabaka Pyramid était le premier artiste issu de la vague jamaïcaine dite reggae revival à se produire au Sun Ska cette année, avant la venue annoncée pour les jours suivants de Raging Fyah, Protoje, Chronixx et Jesse Royal.









Clinton Fearon et son Boogie Brown Band suivent sur la scène Rebel Music. L'artiste ne cesse de tourner grâce à Arka Productions, depuis la sortie du très réussi "Goodness" en mars dernier. Très apprécié du public, le show fait mouche.









Arka Productions restait à l'honneur ce soir, puisque c'est une vibration hyper spirituelle qui suit et clôturera les shows live sur la scène Rebel Music.











Le mystérieux et prolifique groupe des Îles Vierges Midnite, et son chanteur charismatique Vaughn Benjamin ont droit à 2 heures de show ! Une partie des festivaliers restent captivés par le spectacle et la superbe orchestration roots proposée. Pour les amateurs d'ambiance plus dansante, tout avait était prévu…









En effet, la scène Soulbeats proposait comme chaque soir de découvrir de jeunes talents. Si vous traînez souvent dans nos colonnes, vous en connaissez déjà une bonne part. Ce jeudi étaient présents l'italien Reggaesta, le jeune manseau Jr Yellam ainsi que le groupe de Clermont-Ferrand Païaka.





Côté Dub Foundation, elle est hébergée par le système de 20KW et les 12 scoops de Legal Shot Sound System pendant les 4 jours. Une lourde programmation y est déjà de mise en ce premier jour avec Weeding Dub, Dub Addict, YT et Kanka.





Mais surtout, à quelques dizaines de mètres de la scène Rebel Music, derrière un fronton de pelote basque, a lieu l'un des autres évènements marquants de cette première soirée : le clash !



En compétition et en présence de Rory du sound system jamaïcain de référence Stone Love en qualité d'arbitre, figuraient trois sounds français : Guiding Star, Irie Crew et Heartical Sound System.











Trois rounds ont lieu. Un premier de 20 minutes par crew, un deuxième de 15 minutes pour chacun d'eux et après désignation par le public des deux finalistes, une finale sur un dub fi dub.



Lors du premier round, Guiding Star débute son set par des classiques ska & rocksteady pour glisser peu à peu vers un son et des artistes plus modernes, mais toujours sur des riddims foundation. Il finit son set sur 3 sons de Bounty Killer, un de Ninjaman et 2 de Chronixx qui récoltent de gros forward de la foule.



Irie Crew quant à lui anime avec des sons plus contemporains d'entrée de jeu, des sons très new roots et parfois reggaestep. La complicité entre le dj et le selecta se fait bien sentir sur une sélection peu surprenante quoi que de belle qualité. On note notamment une belle combinaison Luciano / Bounty Killer. La stratégie d'Irie Crew implique aussi de jouer des artistes et des dubplates français comme Biga Ranx ou Dub Inc. Le sound n'en oublie pas de grosses séries telles que le Belly Ska Riddim dont un morceau meurtrier de Vybz Kartel et récolte de belles réactions du public sur "Try After You" de Lion D.



Place à Heartical. Sergio, seul, propose une animation à la Rodigan, très dansante et plaisante. Il débute par pas mal de classiques et joue beaucoup d'artistes disparus tels que Derrick Harriott, Alton Ellis, Prince Jazzbo, Sugar Minott, Junior Murvin ou Matthew McAnuff. Heartical est un des sounds français les plus actifs depuis plus d'une décennie et il le montre. Suit un big session dancehall old school et fast style avec Junior Cat, Beenie Man, Papa San ou encore Lieutenant Stitchie.



La soirée est tout juste géniale et les trois crews continuent de "s'affronter" pendant le deuxième round, durant lequel on note que c'est Guiding Star qui sort la première dubplate de Damian Marley de la soirée. La pression monte et le dancehall arrivent vite au sein de chaque crew. Après interrogation du public, Rory désigne Irie Crew et Guiding Star comme finalistes du clash.



La phase ultime se déroule en mode Dub Fi Dub. Les dubplates nominatives sont manifestement hors jeu. On note chez Irie Crew une dubplate de Bunny Wailer & Marcia Griffiths, une de Willie Williams sur le Real Rock Riddim et une des Melodians sur "Rivers of Babylon". Côté Guiding Star, on note "Mr Sun" de Don Carlos et "Cool Out Son" de Junior Murvin. Le sound finit sur Ken Boothe et remportera les faveurs du public. Rory déclare Guiding Star vainqueur ! On big up les 3 sound systems pour notre part ! L'expérience du clash est à renouveller, avec une sequence dub fi dub plus longue et bien sûr on espère sans dubplates contenant des insultes homophobes comme on a pu en entendre...

Vendredi 1er août

Ça y est, tout le monde commence à prendre ses marques, surtout que les deux scènes One Love et Natty Dread ne vont pas tarder à s'offrir au public.











Pour notre part, on commende la journée assez tôt avec une bel entretient de Vaughn Benjamin (Midnite), que vous pourrez bientôt lire et voir en vidéo dans nos différentes rubriques.





En attendant, c'est le groupe de l'est et finaliste France de l'European Reggae Contest Mystical Fyah qui ouvre le bal de la One Love.





Le jeune groupe jamaïcain Raging Fyah, qui vient de sortir un coffret incluant un tout nouvel album "Destiny" chez Soulbeats Records, se produit quant à lui sur la scène Natty Dread et ouvre sur "Nah Look Back".









Il propose ce son reggae pop à la Inner Circle avec des passages dubwise très bien maîtrisés et parfois même pop rock !











Le morceau "Jah Glory prend une belle dimension en live. Peut-être est-ce la cause à l'horaire de passage assez tôt, mais on note qu'il n'y a pas encore beaucoup de monde devant les grosses scènes.











Au même moment, et précédé par Soul Revolution, Djanta est programmé en mode acoustique sur la scène Soulbeats. Celui qui nous a offert une des plus belles tunes du Bella Ciao Riddim (avec "Rebel") propose ici les morceaux de son album "Conscious Entertainer" en verion intimiste, avec un guitariste et un percussionniste. Quelques reprises de classiques ska, rocksteady et soul bien senties sont aussi de la partie.







Le jeune francilien Maya Vibes suit sur la même scène devant un large public conquis par sa vibe. Ilements clôture les shows de Soulbeats un peu plus tard en obtenant un gros forward de la part du public. Entre temps, ça se bouscule sur les autres plaques tournantes musicales du festival.









La brésilienne Flavia Coelho vient nous procurer sa Bossa Muffin tandis que Pablo Moses remplace Daniel Bambataa Marley.







Côté Rebel Music, c'est un programme éclectique et ouvert qui est proposé avec le groupe local Train's Tone pour bien commencer la journée, accompagnée sa chanteuse d'origine norvégienne, suivi par l'australienne Saritah, le chanteur originaire des Bermudes Mishka, la dernière sortie Hip Hop de Soulbeats Rootwords et enfin l'une représentantes féminines du reggae made in France : Mo'Kalamity, accompagnée comme d'habitude par ses superbes Wizards qui auront laissé, avec grâce et talent, une très belle impression.









Danakil, que l'on appréciait quelques jours plus tôt au Garance Reggae Festival, est de retour cette année au Reggae Sun Ska après la sortie de leur dernier album "Entre les Lignes". Le show ouvre sur "Quitter Paname", déjà reprise en coeur par le public. Suivent "Poupée Russes", incluant une grosse intervention de Natty Jean, plus que jamais à l'aise avec le reste du groupe et "Hypocrites" qui fait du bien à tout le monde !











Natty se retrouve en solo sur "On m'a dit", un nouveau morceau que l'on retrouvera peut-être sur son prochain album ? Se succèdent divers autres morceaux du dernier album de Danakil mais pas seulement. "Free" récolte notamment de beaux forwards.











C'est presque "à domicile" que joue ce soir Danakil, tant ce festival a marqué les grandes étapes de l'ascension de l'un de plus grands groupes de reggae français. France 3 en parle même dans son journal son JT le lendemain ;)



Ça change ! Car la presse généraliste locale a plutôt été dure en ce début de festival, Sud Ouest n'hésitant pas à titrer "Bordeaux : de nombreuses arrestations au festival Reggae Sun Ska", pour seul article sur le festival le matin même, alors que comme le rappelaient les pompiers et les gendarmes en fin de festival, aucune hausse notable par rapport à d'autres festivals musicaux n'est à signaler … Clichés et mauvaises volontés politiques quand tu nous tiens !!!









Mais retour à la musique et pas des moindres, car c'est maintenant au tour du groupe ska anglais et populaire Madness de monter sur scène.









Le show est au rendez-vous. Et même si l'on avoue ne pas avoir été personnellement convaincu, le public lui, qui comporte de nombreux amateurs du genre, a l'air enchanté.

Pendant ce temps là, sur la Dub Foundation, l'étoile montante Ackboo nous livre une performance en compagnie de S'Kaya.











Alors que l'album "Turn Up The Amplifier" résonne encore dans nos oreilles et que l'artiste vient de sortir le Pressure Riddim, un nouvel album est déjà en préparation et on a bien hâte de le découvrir.









Suit Murray Man en compagnie de Legal Shot, ainsi que Dubmatix, le producteur canadien habitué du festival.





Côté dancehall, c'est une grosse soirée qui était programmée avec les allemands du Sentinel Sound ainsi que le sounds jamaïcains réputés Black Chiney et Bass Odissey.

















Les deux derniers concerts de ce deuxième jour sont également placés sous le signe du dancehall. Busy Signal tout d'abord, qui propose un show énorme avec un backing band au top.









L'artiste dancehall du moment nous offre une série de big tune qui font chavirer le public : "Come Over", "One More Night", "Nah Go Jail Again", "Reggae Music Again" etc.









Seul ombre au tableau, Busy bacle sa sortie sur "Watch Out For This", le hit de Major Lazer, laissant une partie de ses fans sur leur faim.











Shaggy, tête d'affiche du festival, vient ensuite se présenter devant le public du Reggae Sun Ska  pour le premier show estival de son "Out of Many, One Music Tour". Des "Mister Lova Lova" résonnent sur la Natty Dread. Le chanteur débarque et enchaîne tune sur tune : "Bonafide Girl", "Boombastic", "Oh Carolina", "Church Heathen" etc. C'est un vrai show à l'américaine qu'il vient offrir, calage de micro dans le pantalon, positions très explicites et déhanchés de fou, tout y est et même la pluie ne décourage pas la foule présente.













Après avoir fait jouer quelques morceaux mainstream à son Dj, Shaggy reprend le micro pour chanter quelques tunes de son dernier album : "You Girl", "Fight This Feeling (la voix de Beres Hammond est remplacée par celle d'un choriste). Tony Gold et Shaggy entament ensuite la reprise de Dennis Brown " Sitting and Watching". L'explosion du show a lieu à l'occasion de la chanson devenue classique "It Wasn't Me". Shaggy a fait le show. Le contrat est rempli !

Suite des aventures musicales du Reggae Sun Ska à lire ici.

 

Par LN, Djul, Sacha Photos : Carole Moreau & On The Roots
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