Reggae Sun Ska 2014 2/2
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Reggae Sun Ska 2014 2/2

La première partie de notre récit est à lire ici.

Reggae Sun Ska 2014 2/2



Samedi 2 août

Les festivités commencent très tôt samedi 2 août. Dès 13h, et jusqu'à 23h, toute la Génération H s'est donnée rendez-vous devant la scène Soulbeats pour un concert spécial Génération H. Le Reggae Sun Ska a en effet donné carte blanche aux artistes du roman d'Alexandre Grondeau et le show va s'avérer explosif !!.





















Au programme, une dizaine d'artistes, backés par Reggae.fr Sound représenté pour l'occasion par Ju Lion, venus chanter 30 minutes chacun sur des riddims ou des tunes de leurs répertoires avec un final collectif sur le Génération H Riddim, compilation offerte avec l'ovni littéraire subversif paru en 2013.



















Sont présents le vétéran Monsieur Lézard, l'un des chanteurs de Phases Cachées Volodia, la chanteuse néerlandaise Leah Rosier, la jeune bombe LMK, les artistes guyanais et sénégalais Patko et Sir Jean, de même que les artistes émergents et prometteurs Mardjenal, Kateb et Scars, et bien sûr les deux chanteurs de l'incontournable groupe Broussaï, Karma et Tchong.

















Chacun, avec leur style et une identité propre très marquée, procure un show de qualité et divertissant à un public venu nombreux et décontracté participer à cette journée spéciale, entrecoupée de plusieurs pauses d'une heure permettant à tous les intéressés d'aller profiter des autres concerts et de se faire dédicacer le livre culte.























Le plateau offre en plus de très belles surprises : la présence de Little Francky, beaucoup trop rare sur scène à notre goût, venu interpréter sa "Black Marianne" pendant le set de Monsieur Lézard, D’Clik des phases cachées venu participer au set de Volodia. Djanta nous fait l'honneur de passer, de même que Papa Style, à l'occasion d'un final démoniaque, où tous les chanteurs ont rivalisé de talents pour enflammer le dancefloor. Mission réussie.

























Démarrant sur la version roots du Génération H Riddim (remix du Revolution de Dennis Brown), le spectacle final s'achève par le cut digital de l'instru. La Génération H est là, sur scène comme dans le public. Un vent de liberté écrase tout sur son passage et la Scène Soulbeats connait l'une des vibrations les plus mémorables de cette édition !





Les autres scènes du Sun Ska ne vont pas être en reste tout au long de cette journée ensoleillée.







Mento et ska sont à l'honneur sur la scène One Love, avec la présence des vétérans Jolly Boys. On a une pensée émue pour le groupe qui vient tout juste de perdre un un des leurs, Joseph 'Powda' Bennett, aux maracas sur les photos.  RIP











The Skatalistes sont également de la partie. S'ils ne comptent plus beaucoup de membres originels parmi eux, Doreen Shaffer est encore là pour bien représenter ceux sans qui l'avènement du reggae n'aurait pu avoir lieu !



Une autre légende leur succède. Il s'agit de Bunny Wailer, l'un des membres de la "trinité" Marley, Tosh, Wailer et bien sûr fondateur des Wailers. Le ton est cérémonieux. Les tenues de circonstance. Après une longue introduction, le mythique et mystique personnage débarque lentement devant la foule, dans un costume blanc immaculé, agrémenté d'une veste à paillettes vert jaune rouge. Le plus impressionnant est la coiffe : les dreadlocks sont entourées autour de la tête de l'artiste telle une couronne, décorées par des colliers d'or et autre bijoux dont un pendentif qui tombe jusque sur le front de Bunny Wailer. Musicalement, les amateurs de dancehall venus voir Beenie Man un peu plus tard ce soir sont quelque peu circonspects devant la prestation, mais cette dernière n'en appelle toutefois pas moins au respect et au recueillement. Wailer interprète de beaux chants devenus des classiques du reggae music et son équipe l'entoure admirablement aux choeurs.











Sa conférence de presse, donnée après son concert tard dans la soirée nous aura d'ailleurs marquée. Si l'homme ne répond pratiquement qu'en chants et prières lorsqu'il s'agit d'évoquer Rastafari et ce que lui et ses anciens acolytes ont apporté au mouvement rasta à l'international, il retrouve un flow de paroles important lorsque les questions abordent Chris Blackwell, la séparation des Wailers, sa relation à Rita Marley etc… Nous vous proposerons quelques extraits de cette rencontre en images très bientôt.









La scène Natty Dread connait encore d'autres belles prestations ce samedi 2 août. L'anglaise Hollie Cook, révélée en 2011 par Prince Fatty, fait ainsi sa troisième apparition en 4 ans au Reggae Sun Ska. Le festival et Music Action ont largement contribué à la faire connaître en France. La séduisante chanteuse, qui a sorti un nouvel album "Twice" il y a tout juste quelques mois, propose un spectacle de belle qualité.









Le Royaume-Uni est également à l'honneur avec la présence du jeune talent et prodige dancehall Randy Valentine et  celle de l'incontournable Gappy Ranks.







Gappy Ranks est venu présenter sa marque et son festival dénommé Pelpa, qui a pour but de promouvoir et mettre en avant des talents émergents en Angleterre. II est comme d'habitude, aussi à l'aise sur des riddims oldies que sur des sons dancehall. Il le revendique, assume sa versatilité et peut se permettre de le faire. On regrette cependant le manque de public au début de son show.











L'Outre-Manche est également présente du côté de la programmation dub. Mister Williamz vient soutenir Legal Shot ce soir, après les français Ghostrider & Peter Youthman et avant le phénomène Panda Dub qui viendra prendre le contrôle des kilos de sons du dub corner une partie de la nuit. Le groupe anglais Reasonators vient offrir ses vibrations plus tôt dans la soirée, eux-mêmes précédés par les français D-Bangerz. Le Sun Ska s'ouvre comme toujours à des musiques venues d'autres horizons artistiques que la Jamaïque avec des sonorités électro très intéressantes, en l'occurrence électro orientée hip hop avec D-Bangerz. Dans la veine électro, on note la présence d'Elisa Do Brasil, orientée drum'n bass.  



Devant la scène dancehall ce soir, on s'éclate avec un trio impressionnant, à commencer par le producteur et dj australien Mista Savona (qui a réalisé le dernier album de Sizzla "Born a King"), suivi par le crew électro-dancehall germano-corréen Simbiz (coup de coeur du label Soulbeats Records qui a sorti leur album "OneFourNine" fin 2013), dont les capacités à retourner son public sont une fois de plus prouvées ce soir. Rory de Stone Love est encore présent afin de permettre aux plus énergiques de finir la nuit en beauté. L'animateur du sound mythique a ramené une box de dubplates impressionnantes qu'il a décidée d'offrir au public du sun ska encore très motivé.

La nuit n'est pas encore achevée.









Naâman se produit sur la scène Natty Dread pour la première fois, accompagné de son Deep Rockers Crew. Cela fait plusieurs mois que l'équipe rode ce spectacle bien mené, qu'une importante partie du public attend ! Le scoopomètre est à son plus haut niveau. C'est probablement le show qui réunira le plus de spectateurs de ces  jours endiablés.











A quelques mètres de là, sur la scène One Love, un autre artiste est très attendu. Le jamaïcain, king of dancehall, Beenie Man, arrive en compagnie de son Zagga Zow Band pour une prestation à l'ancienne. L'artiste maîtrise son sujet mais il ne parvient pas à faire rentrer la foule en transe.













 

Quand Pablo Moses, Winston Jarrett et Ashanti Roy finissent de se relayer sur un set spécial "Natty Will Fly Again" (leur album commun produit par Harrison "Professor" Stafford et sorti chez Soulbeats il y a quelques semaines) sur cette même scène One Love, le groupe américain Easy Star All Stars prend le relai sur le plancher de Natty Dread afin de clôturer cette très belle troisième soirée de concerts live. Pour les amateurs de sound, la fin aura lieu en écoutant Stone Love sur la scène dancehall.







Dimanche 3 août

On se remet des grosses émotions de la veille. Le quatrième jour intense de festivité débute. Les traits tirés, on débute cette journée enthousiastes à la vue de la programmation de folie.





Le seul qui n'ait jamais l'air fatigué, c'est Prince Keman fidèle au poste délicat de Maître de Cérémonie du festival. Il continue sa mission avec sacerdoce et succès.



La scène Reggae Revival est à l'honneur puisque sont attendus Protoje, Chronixx et Jesse Royal. Rien que ça !

Chronixx et Jesse Royal ont un retard d'avion. Le show de Jesse Royal est annulé et celui de Chronixx décalé ! Au lieu de jouer sur l'une des deux grandes scènes, il devra chanter sur la "petite scène" Rebel Music.  Massive B est aussi annulé sur la scène Dancehall.

Nous y reviendrons. en attendant on se laisse séduire par les Wailing Trees, gagnants du dernier European Reggae Contest. Il débarquent de Sardaigne, dans le cadre de la tournée organisée par le Rototom et l'European Reggae Contest pour chaque gagnant.



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Riwan, Jawed et tout le crew annoncent un premier album pour dans quelques mois. On attend les nouveaux sons de cette relève du reggae français avec curiosité et impatience.





Daddy U-Roy suit sur la scene One Love. Habitué du festival, le légendaire dj nous procure son show habituel et plaisant. Il débarque sur "Wake the Town". Toujours aussi classe, l'artiste nous offre "Chi Chi Run", "Money" etc … Les choristes assurent les passages chantés des tracks originaux sur lesquels U-Roy se pose.









Comme Jesse Royal et Chronixx ne peuvent assurer leur horaire sur la scène Natty Dread, c'est le groupe anglais The Skints qui bénéficie de la situation et qui joue sur cette grande scène au lieu de la scène Rebel Music ! On est content pour eux. Ils se sont donnés avec coeur et générosité pendant plusieurs semaines en 2013 en France. Ils le méritent sans conteste et propose en show enflammé où tous les meilleurs titres sont joués.



Protoje débarque ensuite et offre un beau tableau avec son Indiggnation Band, grâce à des hits tells que "Rub a Dub Soldiers", "I&I", "Skanking and Rocking", "Hail Rastafari", "Resist No Evil", "Music from the Heart", "Kingston be Wise" etc…on en passe et des meilleurs. On connait le show et la nonchalance du chanteur. Mais il nous enchante encore et on a bien hâte de le retrouver cet automne avec son nouvel album et en compagnie de Danakil et Yaniss Odua en tournée partout en France.











Sur la scène Rebel Music, joue le groupe aquitain Alam dont la chanteuse lead Marie, joliment enceinte, nous présente le nouvel EP du crew "Un autre chemin" sorti au printemps. Le public est ravi par la prestation et il aura droit à une séance de rattrapage quelques heures après en mode acoustique au stand soulbeats, histoire d'admirer la voix cristalline de Marie.





Suit le sound allemand Illbily Hitec, accompagné par le chanteur et multi-instrumentiste français Tribuman. Ester Rada ainsi que Dj Vadim (qui a récemment sorti un projet reggae) accompagné de la chanteuse Sena se produisent aussi ici. Dans les trois cas, l'ambiance est cool et festive. On a juste le temps de reprendre son souffle et c'est la dernière ligne droite.



Place au jeune Chronixx, qui a bouleversé le programme de la soirée. C'est seulement la deuxième fois qu'il joue en France cette année et sa prestation commence comme à la Cigale en avril dernier, à coup de "Iyah Walk" et  "Eternal Fyah" (extrait de son tout dernier EP "Dread & Terrible"). Il est intéressant de le voir reprendre "No Capitalism", de Kabaka Pyramid, à la fin de sa tune sur le même riddim.









Il continue avec "Access Granted", "Smile Jamaica" … avant la "petite" surprise du chef quand Protoje entre en scène pour interpréter le hit "Who Knows" avec son acolyte. Le public explose en voyant les deux artistes ensemble mettre le feu. Pas de répit, Chronixx enchaine directement avec "Here Comes Trouble". Nouveau forward !!!! Le Zinc Fence Band est juste excellent, même si par moment il semble manquer d'énergie (la fatigue de la tournée?). 









Le public chavire à nouveau quand Jesse Royal, dont le concert individuel a du être annulé, monte pour chanter  "Modern Day Judas". Sa performance est extra. Chronixx enchaine ensuite avec les big tunes "Rastaman Wheel Out", "Clean like a Wisstle", "Behind Curtain"…













Au final, c'est l'un des shows les plus interessants qui vient de se dérouler. On en redemande !!!!

Du côté de la scène Soulbeats, c'est Dusale Sound System, Africa'n Percu, Les Lacets des Fées, Dub Silence et The Rocking Preachers qui ont satisfait les oreilles du public.





















Sur la scene Dancehall, après King Rula sound system, le crew dancehall hardcore et diabolique Ward 21 arrive en force. Marcy Chin du Baga Baga Gang accompagne le groupe et joue la dancehall queen. On la retrouve sur le titre "Mic Magician" inclus dans le dernier album du groupe "Still Disturbed". Au coeur d'une pluie de gal tunes, "See Dem Run" est bien sûr joué, sur lequel le groupe simule un appel téléphonique d'un ami jamaïcain. C'est Capleton au bout du fil qui a un message pour le public français. Ils raccrochent et entament "Slew Dem" de ce dernier, qu'ils noient dans un pull up immédiat. Sur le fameux "Spot the J", le crew s'autorise un "Fuck the Reggae Sun Ska". Quand on vous dit qu'il sont hardcore !













Alors que Dubkasm featuring Solo Banton viennent enflammer la Dub Foundation (après Al Campbell et Echo Minott) Patrice fait le show sur la One Love.











On se souvient de celui qu'il avait donné il y a 3 ans sur la même scène… Celui de ce soir est tout autant mémorable. En voici quelques extraits de nos collègues de Bordeaux Backstage.



Les australiens de The Cat Empire vont donner ensuite l'un des spectacles les plus réussis de cette édition avec leur musique ska jazz trip hop expérimentale, avant que Tiken Jah Fakoly, le roi du reggae africain, ne vienne clôturer avec une prestation de tout premier orddre, les concerts live de ce 17ème numéro du Reggae Sun Ska.



















Le Reggae Sun Ska 2014 s'achève. Une édition différente, riche en nouveautés et pour le moins réussie. L'accueil du public dans le Campus est clairement meilleur par rapport à Pauillac. Le site est 30 % plus grand, le gazon très présent et la programmation de cette année de très très bonne facture. Malgré la baisse de fréquentation évoquée en introduction de notre article (lire la première partie), nul doute que l'organisation doit persévérer, continuer à travailler avec le campus, la CUB, le département et la région afin d'aller de l'avant, comme toujours. Un évènement aussi gros consacré au reggae doit être défendu. Big Up à toute l'équipe. On en place une spéciale pour l'excellente, la sympathique et l'indispensable Marie-Eve qui quitte l'organisation du festival en ce mois d'août et qu'on embrasse très fort pour la suite de ses aventures. A l'année prochaine.







Lire la première partie de notre reportage ici.

Par LN, Djul, Sacha ; Photos : Carole Moreau & On The Roots
Commentaires (2)
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Par Philou le 30/08/2014 à 10:43
Énorme découverte... le concert de Naâman. Incroyable présence et musique de ouf. Le public est devenu dingue. M'en suis pas encore remis.
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Par goodoldvibes le 11/09/2014 à 14:59
Présent sur les soirées du vendredi et samedi, j'ai eu un vrai coup de cœur pour le show de Randy Valentine. Il a littéralement enflammé la scène Rebel Music en mode sound-system. Ce gars-là sait tout faire (chant d'une justesse incomparable, deejayig, singjay) avec un talent indiscutable. Tout ceci malgré des problèmes techniques (son selecta avait l'ai véner) qui l'ont obligé à assurer a capella la moitié de son set. Énorme respect à lui et au public présent qui l'a soutenu durant le show. Quand je vois qu'on offre la grande scène à un Beenie Man(nah nah nah) qui ne vaut pas un penny ! J'espère revoir très vite Randy Valentine sur scène avec un backing band. Ce gars mérite vraiment de meilleurs conditions pour exprimer son talent. Mais ça viendra sans aucun doute.

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