Tarrus Riley @ Le Trianon
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Tarrus Riley @ Le Trianon

Le public est venu nombreux en ce dimanche soir, la queue s’allonge jusqu’au bout de la rue perpendiculaire à celle du Trianon. A la vue du bus de tournée garé en face de l’entrée, aucun doute sur l’identité de celui que toutes ces personnes sont venues applaudir : une gigantesque photo de Tarrus Riley y apparaît. La luxueuse salle du Trianon se remplit rapidement, et c’est Reeko du sound-system Soul Stereo qui est chargé de l’ambiance pendant plus d’une heure.

A 20h30, le Black Soil Band s’installe sur scène et Dean Fraser -que l’on ne présente plus- annonce la chanteuse Alaine. Avant ce soir, nous n’avions apparemment jamais eu l’occasion de l’accueillir sur une scène parisienne, nous ne savions donc pas trop à quoi nous attendre, mais la belle ne déçoit pas, loin de là !  S’il est vrai que son influence RnB se ressent fortement et peut déplaire, elle se produit une trentaine de minutes avec un professionnalisme et un charisme importants. Entrée sur "Rise In Love", elle chante "Deeper", l’excellent "Whitout You" sur le Changes riddim, sans oublier de rendre hommage à Gregory Isaacs avec sa reprise de "Tune In". Elle interprète également son nouveau single, le convaincant "Better Than This", extrait de son prochain album intitulé "Ten Of Hearts". Elle remercie le public plusieurs fois en français, joue avec lui et n’oublie pas de faire participer les personnes placées sur les balcons. Avant de quitter la scène, elle s’accompagne elle-même au piano sur son inoubliable hit "No Ordinary Love". Un passage réussi et une bonne réaction du public, on peut espérer revoir la chanteuse bientôt dans nos contrées !



Quelques minutes plus tard, Dean Fraser présente Tarrus Riley à la manière d’un conteur, en plaçant les titres de tous les albums du chanteur dans son histoire. Le mythique saxophoniste jouera d’ailleurs un rôle toujours aussi central dans la construction du concert. Concert qui se révèlera être une véritable démonstration de force, avec des musiciens irréprochables, une avalanche de hits, et un artiste qui a définitivement acquis en maturité sur scène et nous le démontre avec une aisance déconcertante.



Mais commençons par le commencement : après un medley des musiciens, Tarrus Riley -chapeau sur la tête, lunettes sur le nez et vynile en or autour du cou - arrive tranquillement et silencieusement sur scène, acclamé par la foule. Il démarre sur "Getty Getty No Wanty" et enchaine rapidement sur "Human Nature". Il n’a pas de temps à perdre : des big tunes, il en a à revendre. Les hits issus des différents albums du chanteur se succèdent : "Love’s Contagious", "Start A New", "Far Away" … " Superman" provoque le premier pull-up de la soirée, avec une réponse très énergique du public, qui chante le refrain par cœur !  Tarrus ne lâche pas le public et en remet une couche avec "Wild Fire", sur lequel il reprend brièvement le hit de J Boog sur le même riddim. On se calme un peu sur "Bless Me", qui se finit joliment en a capella, avant de redécoller avec la basse terrible du riddim de "Rebel". "Beware" et "Trapsetter" sont rapidement expédiés pour laisser place à un long "Lion Paw", puis "Shaka Zulu Pickney" interprété avec une ténacité presque énervée dans la voix. Le registre change ensuite brutalement et voici un Tarrus Riley que l’on n’avait encore jamais vu : celui qui tape des pas de danse bogle sur le dancehall old-school de son titre "Greatest Creation " !





La promotion de son dernier album "Love Situation" étant l’objet de cette tournée, des extraits de cet opus sont bien sûr de la partie, et ils sont tous concentrés sur l’avant-dernière partie du concert, interprétés les uns après les autres : "Love Situation", "Burning Desire" qui se révèle en fait être un ganja tune, "Thank You" et "1 2 3 I Love You".

Après une improvisation chantée sur sa difficulté avec la langue française dont il connait peu de mots, Tarrus nous rappelle qu’il y a en revanche un mot qu’il connaît bien et qu’il n’apprécie plus trop avec l’énorme "Sorry is a sorry word" qui fait rugir le public de plaisir dès l’intro, avant de chanter "My Day". Clin d’oeil à son ami John Legend ensuite : Tarrus reprend "All Of Me" puis nous chante sa version de "Stay With You".  Et quitte à être dans les hommages, autant en rendre un à Buju Banton : l’un des musiciens -et choristes- de Tarrus chante "I Wanna Be Loved" et Tarrus surenchérit avec "Love Sponge" sur lequel il démontre ses talents de deejay, "Not An Easy Road" et "Untold Stories", pour le plus grand bonheur du public ! 

On entend "She’s royal", qui n’a pas pris une ride, et on sent la fin proche sur "Good Girl Gone Bad" qui secoue littéralement le Trianon : le sol tremble, le public saute. On aimerait que ce concert ne se finisse jamais, on a un petit bonus avec le couplet de "We Run It ", et l’intro de "Gimme Likkle One Drop", avant que Tarrus s’en aille sans un mot…



Le concert a duré une bonne heure et demie. Un show carré, un public bouillant, du reggae de grande qualité dans une très belle salle : une soirée qui se fait l’écho de ce que devrait être un bon concert de reggae aujourd’hui. Tout simplement. Big up Cartel Concerts ! Merci également à Julien Gaspar pour les images, vous pouvez retrouvez plus de photos à cette adresse : http://www.g-julienphotographer.com/tarrus-riley-privat-trianon/

Par Nounours Photos : J. Gaspar pour JukeBoxx Prod
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