Le froid et la grisaille ayant gagné la capitale depuis quelques temps, nombreux étaient ceux à venir chercher un peu de chaleur auprès des six marseillais du Massilia Sound System pour leur unique concert parisien le vendredi 5 décembre.
Attirés, sans nul doute, par le bleu azur de la pochette de leur dernier album, c’est bien sous le magnifique chapiteau rouge du Cabaret Sauvage que tous se sont pressés.
Pleine à craquer pour l’occasion, la salle s’est très rapidement réchauffée. Les sudistes exilés à la capitale, nombreux dans les rangs du public, ne pouvaient masquer leur impatience de retrouver les pionniers du ragga phocéen. 
C’est donc sous les acclamations joyeuses d’un public déjà conquis, pour la grande majorité, que le Massilia Sound System a fait son apparition sur scène.
Il est long le chemin parcouru depuis les années 80, mais l’énergie est encore et toujours là. Même si, pour cette tournée anniversaire, il est difficile de ne pas avoir une pensée pour Lux B, quatrième MC du groupe parti trop tôt, on a plaisir à retrouver cet enthousiasme et cette simplicité rafraîchissante qui n’ont pas bougé depuis toutes ces années. 
Les marseillais, conservant cet esprit ragga balèti inter-générationnel bien à eux (à noter que l’entrée était gratuite pour les enfants) proposent un mélange de leurs meilleurs morceaux des origines à nos jours. Et il suffit d’un petit sondage du groupe auprès de l’assistance pour se rendre compte que nombreux sont ceux qui étaient déjà là pour les débuts.
Ainsi, à la suite de l’incontournable retour aux sources de « Parla patois » qui ravit les plus anciens, s’enchaînent quelques titres du dernier album dont « Je marche avec » et « Ma ville réveille-toi ! » rappelant l’engagement inébranlable du groupe. L’excellent Papet-J sur « Toujours (et toujours) » vient ravir les fans de l’album "Oai é libertat" et laisse place un peu plus tard au classique « Bouteilles sur bouteilles » sur le Natural Mystic riddim. 
Bien sûr ce voyage dans le temps que nous offrent les trois MCs en piochant dans leurs différents albums est ponctué de nombreux « Aïolis » et de la traditionnelle pause pastis devenue la marque de fabrique du groupe en live. 
Le Oai, proposé à la fin du set aura une saveur particulière comme le sont souvent les concerts d’artistes empreints d’une culture régionale forte lorsqu’ils viennent se produire à Paris. 
Le public de tous âges, fidèle à la formation marseillaise, sortira ravi de ce show de deux heures survitaminé qui aura su mêler les sonorités, le pastis et l'occitan dans une ambiance familiale chaleureuse.
chronique Reggae français 2
