Etana 'I Rise'
chronique Roots 0

Etana 'I Rise'

Trois ans après l’excellent « Free Expressions », VP Records a sorti en fin d’année 2014 le 4ème opus d’Etana, intitulé « I Rise ». L'album était déjà dispo en digital en France et sort physiquement enfin le 19 janvier dans nos contrées. La sortie n’a pas déçu ailleurs puisque l’album pointe déjà en haut des charts (à la 7ème place pour être exact) du magazine BillBoard. Album de l’essor musical ? Ne tirons pas des plans sur la comète mais la voix dorée et sensible d’Etana ne cesse de faire des émules. Album de l’émancipation ? En tout cas, cela fait 17 ans qu’une artiste féminine n'était pas arrivée en sommet des charts de vente d’album reggae. Etana réussit ainsi à s'imposer.

Musicalement, cet album est solide. Accompagnée par ceux qui peuvent être considérés comme les meilleurs musiciens de la Jamaïque, Etana cite leurs noms dans « Jam Credits ». Cet entourage a été trié sur le volet par l’un des producteurs les plus respectés : Clive Hunt. Instrumentaliste, parolier et arrangeur, sa touche apporte à l’album une marque roots reggae teintée de perfectionnisme.  

La douceur de la voix d'Etana se fait ressentir dès le premier morceau, « Selassie is the Chapel », entonné très lentement. Ce morceau gospel popularisé par Elvis Presley sous la dénomination « Crying in the chapel », a été détourné sous son nom « Selassie is the chapel » par le mouvement rasta dès les années 60 (et chanté notamment par The Wailers à la fin des années 60). Récemment, Stephen Marley l’a repris  sur son album « Revelation Part I » dans une excellente version. On retrouve l’influence des Wailers avec le morceau « Steppin out of Babylon » chanté par les I-Threes sur scène lors des tournées 79 et 80 de Bob Marley. En tant que relève assumée de Marcia Griffiths, Etana rend ainsi hommage à sa préceptrice musicale.

Les thèmes chers aux valeurs du reggae sont présents : La souffrance sur « How Long » ou bien « Ward 21 », la spiritualité avec son titre « Jah Jah » ou bien encore l’émancipation féminine avec « Emancipation » ou « Jamaican Woman ». Mêlant chant avec passages rythmés/parlés, Etana démontre l’amplitude de son talent. Elle fait mouche quand elle aborde les titres plus lovers tels  « Richest Girl » qui est l’une des réussites de cet album. N’oublions pas que l’intitulé de ces 14 titres reste « I Rise », titre fortement évocateur, par lequel elle porte à notre attention son ascension, son élévation.

L’émancipation, l’envol, le renouveau du reggae. Oui, Etana l’incarne de la plus belle des manières. Nous avions déjà été séduits par « Free Expressions » et elle montre qu’avec le temps et la maturité, ses nouvelles productions sont encore meilleures.
En bref, les morceaux s’enchaînent naturellement, sans aucune mauvaise surprise. Nous continuons de suivre la carrière de cette artiste avec attention et vous conseillons fortement d'aller la voir en concert lors de sa tournée en février.

Tracklist :
1. Selassie is the Chapel
2. How Long
3. On My Way
4. Stepping Out Of Babylon
5. Jamaica Woman
6. I Rise
7. Richest Girl
8. Love Song
9. By Your Side
10. Passing Thru
11. Trigger
12. Ward 21 (Stenna’s Song)
13. Emancipation (Spoken Soul II)
14. Jah Jah
15. Jam Credits




Par Semayat
Commentaires (0)

Les dernières actus Roots