Pungle Lions Interview au coin de la rue
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Pungle Lions Interview au coin de la rue

Le phénomène hybride reggae ska punk hip hop de l'année est de retour en cette fin d'année. Après l'EP That's Funny sorti il y a quelques mois, le duo fondateur de La Phaze n'a pas chômé et a fourni un très bon album, intitulé Round the Corner, cet automne. Le groupe se produira notamment au Festival Nevers à Vif en compagnie de Biga Ranx ce samedi 7 novembre, mais aussi en première partie de Nina Hagen ce dimanche 8 novembre au Bataclan. Entretien :

Reggae.fr : Comment décrivez-vous votre musique et pouvez-vous rappeler ce qu'est la Pungle ?
Damny : Il s’agit d’un mélange de nos influences d’origines que sont le punk-rock et l’électro, c’est le terme qui désignait la musique que nous avons fait au sein du groupe La Phaze pendant 13 ans.
Avec Pungle Lions, nous sommes allés encore plus aux sources en s’inspirant du reggae-rocksteady et de la soul music des origines pour le ré-injecter avec des rythmes plutôt groove, hip-hop, le tout joué bien entendu à la sauce punk-rock.

Pourquoi avoir choisi comme titre de l'album Round the Corner ?
Parce que c’est d’abord le titre d’une chanson de l’album et qu’on aime bien cette expression et cette idée que tout peut basculer au coin d’une rue, pour le meilleur et pour le pire. La plupart des gens sont tellement absorbés dans leur vie qu’ils oublient qu’un virage peut les entrainer dans une toute autre direction au sens propre et figuré du terme. C’est aussi un peu symbolique par rapport au choix artistique que nous avons fait avec Pungle Lions et qui est un peu différent de ce que nous faisions auparavant.

Comment avez-vous produit l'album et où l'avez-vous enregistré ?
L’abum a été 100% produit dans mon studio qui est en fait un prolongement de mon garage! On a tout réalisé à deux et invité quelques potes musiciens à enregistrer d’autres instruments lorsque cela était nécessaire au morceau et aussi par alibi pour avoir de la compagnie sur le disque et en studio !



Pouvez-vous nous conter en particulier l'élaboration du morceau Gimme Once ?
Tous les titres partent d’une ébauche que j’écris en général quand vient l’inspiration et qu’on développe ensuite en studio. Gimme Once n’échappe pas à la règle. Je me rappelle que c’était en été et que j’avais envie d’écrire un texte sur l’addiction à une fille qu’on pourrait comparer à d’autres addictions, l’idée de l’emmener en voyage dans une belle voiture américaine bien vintage et de tailler la route. J’ai aussi souvenir qu’il y avait un clin d’oeil musical a Eddy Grant sur ce morceau, le reste est venu en le jouant avec Rouzman, on a changé le tempo, modifié la structure, etc…

Que représente pour vous le vinyle de nos jours ?
Le vinyle c’est la vie, ça souffle, ça craque c’est beau! Le digital à côté fait pâle figure car il semble ne pas exister ni physiquement, ni d’un point de vue sonore. En plus on a un super visuel grâce à notre graphiste préférée RBK donc il était hors de question de ne pas sortir un beau 33 tours!

Voyagez-vous beaucoup et le cas échéant ces voyages inspirent-ils votre musique ?
On a beaucoup voyagé lors de tournées avec La Phaze et forcément ça ouvre de nombreuses portes à pleins d’autres cultures. Pour être créatif c’est un vrai plus de pouvoir rencontrer d’autres gens et d’autres paysages. Ce qui m’à le plus frappé à travers le temps c’est de voir combien les français se considèrent au centre du monde alors que nous sommes un tout petit pays, certes très riche et avec une longue histoire et malheureusement il me semble de moins en moins ouverts d’esprits ces temps-ci...



Suivez-vous l'actualité musicale jamaïcaine ?
Oui j’écoute les nouvelles sorties, j’aime bien les artistes qui sont un peu en dehors des sentiers battus des gens comme Jah Cure,  Bounty killer. Moins fan des nouveaux artistes dancehall, on reste branchés par des artistes roots, des anciens comme Gregory Isaac, Jimmy Cliff...

Qu'est ce que vous écoutez en ce moment en particulier ?
Pour ma part beaucoup d’électro en ce moment et de hip-hop, la nouvelle scène post-jungle avec des gars comme Om Unit, Sam Binga, etc me passionne. En grime les anglais aussi défoncent: Solo45, Stormzy… En hip-hop ricain le dernier album de Yellawolf a pas mal tourné, j’ai découvert aussi un groupe de San Diego qui s’appelle Prayers et fait un mélange appelé Cholo-Goth, musique électro goth sur fond de textes de vrais gang chicanos. Pas sûr que le public français soit encore prêts pour ce genre de chose mais c’est ce qu’il y a de plus authentique à mes oreilles en ce moment !



Que feriez-vous de votre vie si vous n'étiez pas musiciens ?

Je ne sais pas, mais sûrement un truc dans la nature, en rapport avec la mer par exemple. Certainement pas en tous cas dans un bureau à faire des statistiques ou engraisser des actionnaires.

A quoi ressemble un show de Pungle Lions ?
On est trois sur scène: guitares, batterie, claviers. Tout le monde chante dans le groupe, le live s’apparente d’ailleurs à une sorte de sound system avec les morceaux qui s’enchainent. On emmène les gens en voyage, un voyage qui est nourri de notre parcours, de nos influences.  Et tout ça avec une bonne dose d’énergie et de bonne humeur, voilà à quoi ça ressemble un live de Pungle Lions!

Par Propos recueillis par LN
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