Zion Garden : bilan avec Arnold Metrot
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Zion Garden : bilan avec Arnold Metrot

L'année 2015 a marqué un saut dans le développement du Zion Garden, festival qui se tient depuis 5 ans à Bagnols-sur-Cèze en juillet. Plus de monde, plus de place, plus de stands, des mets du monde qui fleurissent de-ci de-là, une sécurité optimale, un coin dédié aux enfants, toujours de quoi chiller partout, sans oublier bien sûr une programmation musicale reggae qui a su attirer un public venu de la France entière. On fait le bilan avec Arnold Metrot, programmateur du festival.

Reggae.fr : Tout d'abord, compte tenu des évènements récents qui ont touché en plein coeur le monde de la musique et du spectacle je ne peux m'empêcher de te demander une réaction par rapport à ça.
Arnold : J’ai forcément été touché au plus profond de moi et je réitère mon soutien aux proches des victimes. Mais au delà de cette atrocité injustifiable, j’ai peur de la suite.  Les salles de concert et les festivals font partie des derniers lieux de vies et de rencontre de notre société. La nouvelle génération a déjà du mal à quitter son écran pour sortir donc j’espère vraiment que les gens vont comprendre qu’ils faut continuer à vivre et à aller voir des concerts. La musique est une arme mais avant tout le meilleur pied de nez à la violence physique, donc prenons les armes et TOUS AUX CONCERTS !



Merci. Concernant le Zion Garden 2015, il s'agissait de la 5ème édition cette année. Quel est le bilan que tu fais de cette édition ? Quelles ont été les principales différénces avec les autres éditions ?
On a forcément une grosse satisfaction car on a affiché complet dès le début de la semaine sans avoir aucune grosse tête d’affiche mais surtout car on a réussi l’exploit de rendre viable sept jours de festival gratuit sans la moindre subvention. Cela me rassure sur le fait que le public reste avide de découverte et surtout ouvert d’esprit. Les grosses différences avec les autres années ont surtout été la mise en place d’un camping, qui a été un sacré défi et le fait que l’on a grossi sur tous les plans. Il y avait cette année plus de 250 bénévoles, ce qui change forcément notre façon de travailler et de s’organiser.



Les objectifs ont-ils été atteints ?
Sur la plupart des points oui. On a forcément des choses à revoir et des regrets, comme d’avoir du refuser beaucoup de monde, mais on a pris la décision de stopper les entrées par respect pour nos festivaliers qui ne viennent pas au Zion pour être compactés comme du bétail. Sur le plan financier, on devrait réussir à retomber sur nos pattes même s'il est de plus en plus difficile d’organiser ce genre d’évènement sans soutien institutionnel.



Dans quelle mesure l'absence de Garance Reggae Festival a influencé cette édition ?
De notre coté, ça n’a pas vraiment changé notre philosophie ni notre façon de travailler et je pense que du coté de nos festivaliers non plus.

Comment avez-vous géré l'affluence du monde en termes de sanitaires et de places de camping ?
On a fait le choix de limiter les places de camping pour accueillir au mieux nos festivaliers. C’était la première fois qu’on mettait en place un camping donc on a forcément des petites choses à revoir. On aurait aimé proposer un camping plus grand mais il nous a été trés difficile de trouver des terrains aux alentours. Nous espérons pouvoir s’améliorer sur ce point l’an prochain.
Pour les sanitaires, nos bénévoles ont fait du travail de « BTP »  en creusant des tranchés pour enterrer sur des centaines de mètres de tuyaux d’eaux potables. Nous avons aussi travaillé avec l’association Les Gandousiers pour les toilettes sèches épaulé par une équipe de bénévoles de choc. La sécurité et l’hygiène représente plus des 2/3 du budget, ça a vraiment été un gros changement par rapport aux autres années.



L'esprit d'un festival gratuit a t-il ses limites ? ou du moins est ce que cela vous empêche de faire certaines choses en termes de programmation ou autre ?
Comme je le disais précédemment, on arrive en effet aux limites du gratuit non subventionné.  C’est évident que notre budget programmation pour la semaine ne représente même pas le cachet d’une grosse tête d’affiche, mais c’est aussi ce qui fait la force de ce festival. Les groupes que l’on programme ont bien compris la gratuité et la philosophie du Zion, ce qui permet d’avoir quelques traitements de faveurs. Par contre à l’inverse nos budgets sécurité et hygiène sont les mêmes que ceux d’un gros festivals payant.



Quel est le prochain palier à passer ?
Réussir à créer un vrai dialogue avec la mairie pour qu’on puisse mettre en place un vrai «  Bagnols Reggae Festival » avec l’ensemble des acteurs locaux.



Le Zion Garden connait aussi une édition d'hiver. Quand et comment envisagez-vous la prochaine ?
La 5ème édition d’hiver aura lieu les 4 et 5 mars 2016 au Forum de Laudun comme pour les deux précédentes éditions. Comme pour le Zion d’été, on a la chance d’avoir un public friand de découverte donc on va rester sur le même concept que les précédentes éditions avec une grosse surprises pour le vendredi et une programmation internationale pour la samedi qui passera par le Brésil et l’Italie ... On essaye vraiment sur l’édition d’hiver comme sur celle d’été de proposer une programmation différentes que celle de la majeur partie des festivals. Un petit conseil pour finir, pensez à vos préventes car les 2 précédentes éditions étaient complètes !

Par Propos recueillis par LN ; Photos : Ninon Duret
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