Welcome To Jamrock Cruise 2015 1/2
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Welcome To Jamrock Cruise 2015 1/2

A nom d’exception, évènement d’exception. Qui d’autre que Damian Marley aurait pu réunir la crème du reggae-dancehall sur un paquebot de luxe ? Mieux encore, qui d’autre aurait remporté le pari de ramener sur une croisière un public qui n’est pas forcément celui qu’on y attend ? Fort du succès de la première édition en 2014, Damian Marley reconduisait sa Welcome To Jamrock Reggae Cruise, qui se déclinait cette année en non pas une mais deux croisières. Celles-ci ont navigué entre Miami et la Jamaïque, du 30 novembre au 5 décembre puis du 5 décembre au 10 décembre 2015.  Reggae.fr a été convié sur la première croisière, récit d’une expérience très spéciale.

JOUR 1 : Lundi 30 novembre / Miami et En Mer

Avant même d’embarquer, on en avait déjà pris plein les yeux. La soirée de bienvenue la veille – accessible gratuitement à tous - s’était déroulée au cinquantième étage d’un hôtel huppé de Miami. Admirer une vue imprenable sur Miami du haut d’un rooftop avec piscine sur fond de reggae, c’était déjà irréaliste. En ce dernier lundi de novembre, nous voici donc au Port de Miami, sur un des quais reservés aux navires de Norwegian Cruiselines. Du début à la fin, l’opérateur de croisières sera irréprochable : organisation extrêmement bien ficelée et personnel aux petits soins. Pour l’heure, l’excitation est palpable alors que nous attendons notre heure d’embarquement : le monde grouille de partout, chacun s’affaire et les futurs passagers sont tout sourire.



Une fois à bord et nos valises posées dans notre cabine, on tente de se familiariser avec le Norwegian Pearl, notre nouvelle et impressionnante demeure flottante à 15 étages. Demeure que l’on partage avec la majorité des artistes programmés. On prendra l’ascenseur avec Damian Marley, on croisera Elephant Man qui lance quelques blagues près de la piscine, Tarrus Riley à la salle de sport, ou encore King Jammy à la table derrière nous au restaurant… La promesse faite au public de pouvoir être au plus près des artistes est plutôt bien tenue !
La « Sail Away Party » démarre à 16 heures sur le pont supérieur principal où se dérouleront tous les concerts, et notre capitaine Damian Marley vient nous souhaiter la bienvenue. Une heure plus tard, au bon son de notre musique préférée, la croisière met les voiles.





La première soirée de concerts démarre à la nuit tombée. Protoje ouvre le bal et récoltera le premier pull-up de la Welcome To Jamrock Reggae Cruise 2015 avec son Who Knows. Suivent Morgan Heritage puis Maxi Priest, artiste à qui l’on n’accorde peu d’attention en France mais manifestement très apprécié du public américain et caribéen, qui reprend à l’unisson son hit de 1987, Wild World.












Jo Mersa assure ensuite la première partie de son père, représentant cette troisième génération Marley que ses aînés tentent d’imposer, notamment via leur label Ghetto Youths International. Stephen Marley livre un concert impeccable, avec un final explosif où il est rejoint par Spragga Benz, qui ne figure pas au line-up, Damian Marley et même Cham !









Kingston 12 Hi-Fi était ensuite au contrôle à l’Atrium, bel endroit et élément central du bateau situé au huitième niveau, avec l’imperturbable Shinehead au micro, sans conteste un des hommes forts de cette croisière ! Damian et Stephen viendront eux aussi prendre le micro, mais le public est très peu nombreux, peut-être trop épuisé par les émotions de cette première journée !



JOUR 2 : Mardi 1er décembre 2015 / En Mer

Le rêve éveillé continue : nous sommes bien à bord d’une croisière. Et pas n’importe laquelle. La télévision dans la chambre diffuse des infos sur notre parcours mais aussi des clips et du son. Dans les couloirs, Bob Marley, Peter Tosh, Gregory Isaacs et bien d’autres se relaient dans les haut-parleurs.
Une après-midi "Meet and Greet" est organisée dans un immense salon pour que les fans puissent rencontrer et prendre leur photo souvenir avec certains des artistes : Tarrus Riley, Tanya Stephens, Peetah et Gramps Morgan, Protoje, Christopher Ellis… 
On pouvait aussi se faire une toile, dans l’impressionnant Stardust Theater, qui projetait toute la semaine des classiques cinématographiques du reggae comme Third World Cop, The Harder They Come, Shottas, Dancehall Queen, et CountryMan.





A 19 heures, Christopher Ellis ouvre la soirée de concerts et entre sur un classique de son père, Willow Tree. Il reprend plusieurs titres mais livre également ses propres tunes comme le sublime Better Than Love. Il laisse ensuite la place à Tanya Stephens, seule artiste féminine du line-up ! Et la belle ne démérite pas : ses classiques se révèlent toujours aussi efficaces.







Ky-Mani Marley arrive ensuite tout de blanc vêtu et donne ainsi le coup d’envoi de la « All White Party », un classique de croisière, pour laquelle beaucoup de personnes ont joué le jeu, autant parmi les artistes que le public ! 











Tarrus Riley, Dean Fraser et le Black Soil Band déroulent parfaitement le tour de force qu’est toujours leur show. Mr Singy Singy se régalera à faire encore plus d’hommages que d’habitude et reprendra pour notre plus grand plaisir Buju Banton, Gregory Isaacs, Beres Hammond, Garnett Silk, et même son père ! Un des moments forts de son concert sera l’intervention de J Boog, présent sur la croisière et déjà programmé pour celle de 2016, qui lâchera son hit Nice To Know Ya, étonnamment l’hymne de cette croisière ! Gros forward sur scène, ce big tune de 2011 sera également joué en boucle par les selectors en sound ou pendant les changements de plateaux, provoquant à chaque fois le même enthousiasme dans le public.





La fête se poursuivait jusque tard dans la nuit avec Saxon puis Stone Love, mais il était aussi sage de s’économiser pour le débarquement dès 8 heures le lendemain matin en Jamaïque.

JOUR 3 : Mercredi 2 décembre / Montego Bay, Jamaïque


Le petit déjeuner est vite expédié : chacun est pressé de fouler le sol jamaïcain. Nous voici donc à Montego Bay, deuxième ville de l’île, pour la journée. Un petit tour en voiture nous en montre l’essentiel : les complexes hôteliers clinquants qui pullulent sur les bords de mer, pas très loin de la communauté réputée dangereuse de Flankers, d’où viennent des artistes comme Jah Cure ou Tommy Lee, les collines, et la mer d’un bleu azur presque insolent.







Après l'après-midi à se dorer la pilule à la plage, nous voici de retour sur le Norwegian Pearl. Le programme est un peu chamboulé, avec plus d’une heure de retard et un ordre de passage complètement différent. Popcaan passera par exemple de premier à avant-dernier. Peut-être un problème de visa avec un des artistes ? Probable, puisque c’est Busy Signal qui chantera finalement le premier et achèvera son concert alors que le navire n’a toujours pas levé l’ancre du port. Qu’à cela ne tienne, Busy ravit le public, alternant entre dancehall tonitruant et reggae lover. Il reprend même les classiques Ain’t No Sunshine et Don’t Worry Be Happy. Quasiment tous les artistes s’adonneront d’ailleurs au jeu des reprises sur cette croisière, comme Elephant Man qui arrive ensuite et place au milieu de son concert complètement déjanté et sacrément énergique un Stand By Me de toute beauté !











Tous les artistes de cette soirée intense et chargée étaient impeccablement accompagnés par les musiciens du Ruff Cut Band, que le choc des générations ne perturbe pas outre mesure, aussi efficaces sur du Supa Cat que du Popcaan ! Le jeune 'Unruly Boss' s'applique et sonne bien mieux que lors de sa tournée européenne l'été dernier. Jah Cure livre lui aussi, dans un autre style, un concert de très bonne facture et place deux titres de son dernier album.















Bounty Killer ferme enfin la marche avec le dernier concert de la soirée. Le Warlord est à la fois déchaîné et de bonne humeur, il passe en revue une grosse partie de ses classiques dancehall, des badman tunes aux gyal tunes, et entrecoupe son set de discours et de plaisanteries. Un vrai régal !



Place aux sounds : alors que Renaissance officie du côté de l’Atrium, on retrouve King Jammy sur la scène principale. A plus de trois heures du matin, les choses deviennent très sérieuses : Shinehead lâche des gros lyrics au micro, rejoint par Damian Marley puis Elephant Man !





Le moment est historique, tout le monde est chaud, l’ambiance est au top, mais la pluie vient tout gâcher. Le set de Jammy doit s’arrêter, le matériel est recouvert par des bâches. La voix de Damian Marley, du fond de l’espace couvert sur le côté de la scène, où se sont réfugiés les artistes et le staff, vient briser le silence : « Long live to the King ! ». Le set ne reprendra pas, mais ça n’arrête pas Shinehead et Elephant Man, qui se lancent a cappella au milieu de tout ce beau monde : inoubliable !

=> Retrouvez la suite de cette article dans la 2ème partie du reportage sur la Welcome To Jamrock Reggae Cruise, avec encore plus d'artistes et de vibes : la journée à Ocho Rios, les concerts de Damian Marley, Cham, Barrington Levy, Capleton, le sound clash...  <=

Par Nounours
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