Déjà très réussi l'année dernière, le Zion Garden devait confirmer son statut de "nouveau festival reggae majeur" en France. La nouvelle formule avec jauge réduite et entrée payante n'a semble-t-il par perturbé le public présent qui a profité cette année d'une programmation particulièrement éclectique et internationale (artistes venant de Jamaïque, Australie, Hawaï, Suède ou encore Espagne). Il est temps de faire le bilan de cette sixième édition avec le programmateur du festival, Arnold Metrot.
Reggae.fr : L'édition 2016 accueillait certains changements : la mise en place d'entrées payantes et de préventes ainsi que la réduction de la jauge. Ces innovations se sont-elles avérées concluantes ? Comment le public, habitué à rentrer gratuitement au Zion Garden, a-t-il réagi ?
Arnold Metrot : Nous souhaitions en effet retrouver un festival à taille humaine. Cela s’est montré très concluant puisque le public a répondu présent (18 000 personnes sur la semaine) et surtout cela nous a permis de retrouver des festivaliers plus ciblés qui profitent en grosse partie du festival sur toute la semaine. C’est une fierté car nous n’avions pas de grosses têtes d’affiche internationales et cela prouve que le public nous fait confiance et vient avant tout pour profiter du Zion et non pour voir tel ou tel artiste.
L'année dernière, vous avez fait face à une trop forte affluence, ce qui a notamment posé des problèmes d'hygiène et de sécurité à l'extérieur du festival. De quelle manière avez-vous géré ça cette année ?
Le fait d’avoir réduit la jauge de 5000 à 3000 personnes et d’avoir des préventes nous a fortement facilité la tâche et nous avons par ailleurs loué des terrains supplémentaires et renforcé nos budgets liés à l’hygiène et la sécurité.
Quel bilan personnel tires-tu de cette édition ? Vos objectifs ont-ils été atteints ?
Je suis très fier de toute la team du Zion et de voir que nous avons réussi à fidéliser un public avide de découverte. Pour les objectifs, on n’a toujours pas trouvé le temps de faire un débriefing mais à titre personnel, je suis assez satisfait.
Quel est ton rôle à toi pendant le déroulement du festival ?
Pendant la journée je m’occupe de coordonner et d’organiser les concerts du soir avec les équipes techniques et artistiques et pendant les concerts, j’aime voir les groupes que je programme en live donc je m’occupe de faire l’accueil technique à la régie son, ce qui me laisse le privilège de pouvoir mixer les nombreux groupes venant sans ingénieur du son.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées cette année ?
Nous avions pas mal anticipé les problèmes cette année ce qui nous a permis d’être très réactif et d’éviter de grosses difficultés. Toutefois face aux intempéries, on ne peut pas grand chose et nous avons pris un très gros orage dans la nuit en milieu de semaine qui a été un vrai défi à relever pour toutes les équipes car nos terrains ont été détrempés en quelques heures. Heureusement, nous avons pu remettre le site en état en moins d’une heure avec de nombreuses bottes de pailles, alors que tout le monde pensait que la soirée serait annulée.
Les relations avec la mairie de Bagnols sur Cèze ont toujours été tendues, et d'autant plus depuis l'année dernière à cause des problèmes de forte affluence. Êtes-vous pris un peu plus au sérieux après la réussite de cette année ?
Malheureusement nos relations avec la ville de Bagnols sont quasi inexistantes et la mairie nous a clairement fait comprendre qu’elle ne soutenait et ne soutiendrait pas le Zion Garden dans sa configuration actuelle. Le point positif est que tous les autres acteurs institutionnels, la préfecture en tête, reconnaissent notre sérieux. Mais il est évident que c’est très difficile pour nous de nous projeter dans l'avenir tant que nous n’arriverons pas à mettre en place un dialogue sur le long terme avec la mairie.
Peut-on envisager que la mairie s'engage un jour dans la réussite de votre festival par une aide financière ou logistique ?
Nous l’espérons, en tout cas nous faisons notre maximum pour prouver notre sérieux aux élus et leur montrer que nous sommes à l’écoute de leurs préoccupations.
Le Zion Garden est-il voué à rester sur le même site et à garder son esprit familial à petite échelle ?
Chacun a son avis sur cette question. Ce qui est sûr c’est que le Zion Garden a son point d’accroche en bord de Cèze. Si le festival doit un jour grossir et changer de site, je pense que l’on conservera toujours une partie sur le site actuel car cela a de gros avantages logistiques. Mais cela dépendra des avis de chacun et il est clair que nous ne prendrons pas le risque de changer de site si ce n’est pas l’envie de la majeure partie de l’association et surtout cela dépendra des liens que nous arriverons à mettre en place avec la mairie.
Quels points avez-vous identifiés comme perfectibles cette année ?
On n’a toujours pas eu le temps de débriefer tous ensemble mais de mon avis personnel, je dirais qu’à l’inverse des autres années, on a manqué d’originalité sur la décoration du site et qu’il est important que l’on arrive comme à nos débuts à surprendre les festivaliers chaque année par des nouveautés.
Quels ont été tes coups de cœur sur scène cette année ?
J’ai vraiment pris une claque sur Marcus Gad avec ce coté Midnite vraiment très envoûtant. Sinon je dois reconnaître que j’ai trouvé le show de Jahneration en live band vraiment wicked. C’est pour moi les nouveaux Dub Inc, il n’y a aucun doute là-dessus. Ma petite fierté personnelle en tant que programmateur sera le show de Mike Love pour sa première tournée en Europe, qui a vraiment été un super moment.
Avez-vous commencé à plancher sur l'édition 2017 et quelles infos peux-tu nous donner ?
On a commencé à en parler rapidement et à essayer de créer un dialogue avec la ville de Bagnols pour anticiper au mieux l’édition 2017, mais pour l’instant on termine le rangement de cet été et on se met surtout à travailler sur la 6ème édition du Zion d’Hiver qui se déroulera normalement les 3 et 4 mars au Forum de Laudun. On vous donne rendez-vous là-bas.
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