Biga Ranx - 1988
chronique Reggae français 13

Biga Ranx - 1988

Quand on a reçu le tant attendu nouvel album de Biga Ranx, on savait qu’il allait nous replonger dans l’univers brumeux du vapor dub dont lui et ses acolytes du Brigante Crew se sont fait les spécialistes. Ce style très digital aux basses surdimensionnées, où les percussions semblent avoir été recouvertes de coton, brise toutes les frontières en s’inspirant aussi bien du reggae,  du dancehall et du dub que du hip hop, de la trap ou de l’electro. 

Dés le premier titre Liquid Sunshine (qu’on avait découvert il y a un petit moment déjà) on pénètre dans le monde flou et vaporeux  de 1988Homegrown nous y enfonce encore un peu plus avec cette instru très légère qui semble flotter sur une ligne de basse gargantuesque. On y retrouve le flow affûte de Biga sur les couplets quand celui ci se fait doux et caressant sur les refrains. L'opus renferme beaucoup de collaborations, à commencer par  le surprenant et entêtant Monday dont vous reprendrez vite le refrain chanté par LEJ et le couplet rappé par Mr Akhenaton en personne.



Blundetto s'est chargé de la production de plusieurs morceaux comme Low Grade ou encore French Fries, le slow à la sauce Brigante. Autre producteur proche de Biga présent sur cet album : le frérot Atili Bandalero avec Contrebande, un pur vapor dub très lent sur lequel la voix trafiquée du chanteur semble flotter comme un nuage de fumée. Sur le riddim très posé de Tropic Sky, le phrasé hyper rapide et complètement fou du rappeur autrichien Ruffian Rugged se mêle aux voix robotisées de Prendy et Biga ainsi qu’au discret mélodica d’Art-X. Petit Boze, en duo avec Biffty, nous offre quant à lui un vrai délire entre rap et trap. Le dernier invité n'est autre que l’autre spécialiste du vapor dub à la française : Big Red vient en effet retrouver Biga Ranx pour le planant Veleda.

Life Long et My Face sont sûrement les morceaux qui s’éloignent le plus de l’esprit vapor de  l’album, ressemblant plus à un mélange entre dub et dancehall qui nous ramène aux premières sorties du chanteur sur lequel il se promène dans son style unique. Tous les autres morceaux nous plongent totalement dans cet univers embrumé si particulier fait de mélodies digitales et fantaisistes. C’est le cas de  Do my Thing aux sonorités aériennes et ses notes de synthé qui semblent s’envoler dans les airs comme des bulles de savon insaisissables ou encore de l’énorme PMU délivré en français par un Biga qui s’inspire de la trap d’aujourd’hui dans une ambiance sombre et toujours plus enfumée. Parfait générique de fin, Lazer Beam conclut cet opus de sa mélodie mélancolique. 

1988 est le travail d’un artiste libre qui n’a plus rien à prouver et qui explore le riche univers musical qui est le sien selon ses envies en ne s’imposant aucune limite ; tout ça avec autant de talent et de précision à chaque sortie. Un opus dans l’ère du temps, peut-être même avant-gardiste, qui saura plaire au plus grand nombre et s’imposer comme un des albums qui comptent cette année. Parfait pour chiller !

Tracklist :
1. Liquid Sunshine
2. Homegrown
3. Low Grade feat. Blundetto
4. My Face
5. French Fries feat. Blundetto
6. Tropic Sky feat. Ruffian Rugged, Prendy & Art-X
7. Contrebande feat. Atili Bandalero
8. Petit Boze feat. Biffty
9. Life Long
10.Do my Thing
11.French Wine
12.Rendez Vous
13.PMU
14.Veleda feat. Big Red & Blundetto
15.Lazer Beam

Par Adrien
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