Paléo Festival 2017
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Paléo Festival 2017

La 42ème édition de l’incontournable festival suisse Paléo Festival avait lieu pendant 5 jours du 18 au 23 juillet derniers dans la ville de Nyon. Comme chaque année, la programmation était au summum avec une variété impressionnante d’artistes, à la renommée plus ou moins grande mais avec un talent et une singularité indéniable. Du reggae avec Jah9, Tryo ou Inna De Yard mais pas que ! Jamiroquai, MHD, Macklemore, KT Gorique, Manu Chao ou encore Killason… On vous raconte notre festival au travers cette sélection d’artistes plutôt éclectique !

Mardi

Aujourd’hui, c’est premier jour de cette 42ème édition du Paléo Festival, et en ce qui nous concerne ce sera une journée de découverte des lieux. Comme les années précédentes, le site est immense et se répartit en 5 scènes : la Grande Scène, les Arches, le Détour, le Dôme et le Club Tent. Autour de ces scènes sont répartis un nombre impressionnant de stands, que ce soit de vêtements, de bijoux, de cigarettes (oui oui…), d’associations ou encore de nourriture. Pour ce qui est de cette dernière, la variété est extraordinaire, cela va des plats asiatiques aux plats orientaux en passant par des glaces artisanales ou encore des plats typiques suisses comme la « Hot Fondue » qui est en principe un Hot Dog mais avec du gruyère à fondue à la place de la saucisse… Vive la Suisse ! La décoration est aussi très recherchée avec une structure faite par l’école Hes So « Smooth Volcano », de géantes fleurs en fer et papier, des drapeaux multicolores etc… On sent que le festival a de l’expérience mais aussi du budget, c’est un peu un festival 5 étoiles !

La programmation d’aujourd’hui est plutôt axée pop/rock. On commence la journée par un showcase dans l’espace presse du groupe Alice Roosevelt, composé d’un chanteur et de 4 musiciens. Un peu plus tard dans la soirée, nous avons pu les revoir cette fois-ci sur la scène du Club Tent. Originaires de Nyon, ils sont ravis de jouer « à la maison » et leur pop/électro captive le public tout de suite ! Une belle découverte pour nous…



Côté Rock, on a pu voir notamment The Inspector Cluzo sur la Grande Scène, composé d’un batteur et un guitariste/chanteur. Leur singularité ? Ils n’ont pas la langue dans la poche, et on aime ça ! Le chanteur annonce directement qu’eux, ils ne sont pas ici pour jouer avec des ordinateurs mais avec leurs vrais instruments… Rock’n’Roll is not dead.

Une petite pause électro avec le jeune rouennais Petit Biscuit qui, du haut de ses 17 ans, est plus qu’impressionnant ! Seul sur scène il joue ses différentes tracks, il sait mettre l’ambiance et les festivaliers se laissent transporter… Un génie de la musique électronique aérienne.

Nous finissons notre première soirée sur les tant attendus Red Hot Chili Peppers ! Pour pouvoir assister à leur concert, les festivaliers extrêmement nombreux s’installent longtemps à l’avance, et il en devient difficile de se frayer un chemin… Les 4 Californiens arrivent sous les cris de joie du public et leur show commence sur un duo de guitare déchaîné. Seulement, l’effet escompté du groupe mythique auprès des festivaliers ne semble pas durer, le public est passif malgré les titres phares interprétés, l’alchimie ne se crée pas vraiment… Excès de fatigue, de sagesse ? 

Mercredi

C’est de nouveau sous un grand soleil que nous arrivons sur les lieux du festival pour une journée assez calme de notre côté. La programmation est de nouveau axée sur le rock avec de grands groupes attendus comme Midnight Oil ou encore Pixies…



Une mention spéciale pour le groupe Radio Elvis que l’on a découvert sur la scène du Détour. Les trois Français (l’un à la batterie et au clavier, l’autre à la guitare ou à la basse et le chanteur lui aussi guitariste) sont en réelle symbiose pour nous proposer un concert de qualité. Une voix suave, des textes français travaillés et poétiques, des rythmes rock’n’roll, une classe indéniable… La magie opère, on est transporté dans leur monde, le temps est suspendu et on se laisse guider les yeux fermés ! Un bel avenir s’annonce pour eux sans aucun doute.



Jeudi

Cette fois-ci, une grosse journée musicale nous attend, et elle commence pour nous à 16h dans l’espace presse avec un showcase d’une demi-heure de la rappeuse suisse KT Gorique. Je ne vous en dis pas plus pour le moment car elle se produira Dimanche au Club Tent, mais cela nous a rendus impatients !



Sous un beau soleil, nous nous dirigeons ensuite au Dôme où nous retrouvons Jah9 & The Dub Treatment. Elle débute son concert avec le titre « New Name » issu de son premier album du même nom, un hommage intense au « King Rastafari ». Accompagnée de 4 musiciens formant le band The Dub Treatment, la chanteuse nous conte de nombreux messages d’amour, de paix et d’unité au travers de ses textes et de sa voix puissante. Jah9 est aussi très expressive de par son visage et son corps, elle vit à 100% ses chansons, elle danse transportée par la musique et nous le sommes tout autant ! Dans les rythmes on ressent bien évidemment les influences reggae, mais aussi dub comme notamment sur le morceau « Avocado », ou encore jazz avec « Taken Up » où la voix de Jah9 s’envole dans les aigus pour un maximum de sensations assurées. Comme une vraie Jamaïcaine, elle n’hésite pas à promouvoir la ganja thérapeutique avec son titre « The Marijuana », mais aussi à appeler à une révolution pour l’unité, contre les frontières et les différences avec son titre « Imagine » précédé d’un passage du célèbre titre du même nom de John Lennon… De quoi faire rêver et espérer les festivaliers très réceptifs.



Direction la Grande Scène pour retrouver un groupe français connu de tous et très attendu par le public : Tryo ! Les 3 chanteurs / guitaristes Guizmo, Mali et Manu ainsi que le percussionniste Daniel Bravo arrivent souriants et dynamiques, répandant immédiatement la bonne humeur dans le festival entier comme à leur habitude. Ils commencent sous un beau soleil avec le titre « Ce que l’on sème » et vont faire danser et chanter tout le monde, jeunes ou moins jeunes, avec leurs titres phares. Des drapeaux à l’effigie du groupe sont distribués aux premiers rangs, l’ambiance est au top ! Que dire de plus sur ce groupe mythique ? Leur musique fait du bien, leur musique rassemble…



Retour sous le chapiteau du Dôme pour le groupe Inna De Yard, la réunion des plus grandes légendes et de la nouvelle génération du reggae jamaïcain ! Cedric Myton (chanteur du groupe The Congos), Kiddus I, Kush et Winston McAnuff débutent ensemble en a capella, et on est de suite conquis par leurs sourire, leur joie de vivre et leur union… Après un petit « Je t’aime » en français pour le public, Kush McAnuff chante le titre « Black to I Roots » accompagné par les percussionnistes (dont les autres chanteurs), les guitaristes et le pianiste. Il est suivi de Kiddus I avec « To Survive » puis c’est au tour de Cedric Myton dont la voix aigüe bien singulière et les pas de danse effectués avec style plaisent incontestablement au public ! Winston McAnnuf prend le relais avec une énergie impressionnante et laisse ensuite place au plus jeune Var avec la chanson « Let Your Teardrops Fall ». Les 5 chanteurs vont se relayer derrière le micro pour chanter chacun leur tour ou bien ensemble et ainsi nous faire voyager avec eux sur leur île… Un moment intense et pur de partage, de joie, de danse, de musique, de leçon de vie.



Nous retournons devant la Grande Scène pour assister au concert d’un artiste légendaire du style acid jazz : Jamiroquai. Après sa venue au Paléo Festival il y a de cela 12 ans, le chanteur londonien est ravi de revenir et les festivaliers venus en nombre le sont tout autant ! Coiffé de son casque en plastique blanc aux piques lumineux rose ou bleus qui se relèvent (un peu comme une coiffe indienne électronique), Jay Kay est bien décidé à mettre une ambiance funky au travers de ses anciens titres mais aussi de ceux issus de son dernier album sorti récemment. Voix parfaite, petits pas de danse en mode disco, on aurait (presque) envie de ressortir les pattes d’eph’, les paillettes et les boules à facette ! Let’s go back to the 90’s….





Pour clôturer cette 3ème soirée, on change totalement de style et d’époque sur la scène des Arches avec MHD. Très attendu par un public plutôt jeune, le chanteur français d’origines guinéenne et sénégalaise arrive accompagné de son DJ et d’un autre MC. Précurseur du genre Afro-Trap, qui peut se traduire par un mix de sonorités rap / hip-hop / afro / dancehall, il est prêt à mettre l’ambiance. Et c’est chose faite puisque tout le long de son concert, le public chante, danse, bouge dans tous les sens, déchaîné et infatigable ! C’est un style, on aime ou on n’aime pas, mais on ne peut pas nier que MHD fait le show et répand la bonne humeur autour de lui.



Vendredi

Petite pause pour l’équipe en ce jour de pluie et d’orage… Pour mieux se retrouver lors des deux derniers jours de cette 42ème édition du Paléo Festival !

Samedi

Malgré les grosses pluies de la veille, l’organisation du festival a fait en sorte de rendre le terrain moins boueux et plus praticable pour ses festivaliers. Nous arrivons juste à temps pour le « concert sauvage » de Broken Back en solo avec sa guitare ! Le principe est de faire un petit concert acoustique d’un artiste de la journée dans un endroit du festival, et d’avertir les festivaliers sur Facebook au dernier moment ! Plus convivial, plus « roots », plus pur, c’est l’occasion de découvrir le chanteur de plus près et d’avoir un avant goût de la suite ! Peu de temps après, on le retrouve sur la scène des Arches, cette fois-ci accompagné de son batteur / percussionniste ainsi que de son « couteau suisse musical » qu’il nomme ainsi puisque la jeune femme alterne entre la guitare, la basse, les percussions, le clavier et le chant ! Le live est vivant, dansant et le public est charmé par l’harmonie du trio.



Les Arches changent d’ambiance pour la suite avec l’ancien chanteur du groupe Skip The Use maintenant en solo avec ses musiciens : Mat Bastard ! Du rock, du punk, le chanteur joue avec son public, le fait danser, chanter… Il nous offre un concert de qualité mais aussi plein d’humour et de franc parlé comme on aime. C’était fou ! Mat Bastard est passionné, déjanté et cette formation en solo avec ses musiciens lui offre plus de liberté. 





Dimanche

Aujourd’hui, c’est la dernière journée de cette 42ème édition du Paléo Festival. On commence par un nouveau « concert sauvage » cette fois donné par la chanteuse Imany accompagnée de son guitariste. On la retrouve quelque temps après sur la Grande Scène accompagnée de ses 7 musiciens (percus, batterie, guitare, clavier, basse, violoncelles…) pour un live grandiose, face à la plaine remplie de festivaliers. Des sonorités pop, soul et parfois reggae, une voix puissante et grave couplée à des textes engagés et profonds, la magie opère… Imany chante ses titres connus tels que « You Will Never Know », « Don’t Be So Shy » ou encore « Silver Lining (Clap Your Hands) »… Mais aussi le morceau très touchant « There Were Tears », écrit à la mort de Nelson Mandela pour promouvoir « l’espoir plutôt que la peur pour aspirer à un monde meilleur ». C’est l’occasion pour elle de citer quelques noms de grands hommes comme Gandhi, l’Abbé Pierre, Malcolm X, Thomas Sankara, qui l’inspirent au quotidien.





On enchaîne directement avec la rappeuse suisse d’origine ivoirienne KT Gorique qui se produit sous le chapiteau du Club Tent. Le contraste entre la jeune femme plutôt petite et toute fine avec sa voix puissante et grave est captivant, l’expression « King Kong dans un corps de moustique » qu’elle emploie dans l’un de ses textes lui va parfaitement ! Ses textes français sont recherchés, rythmés, et on est très vite embarqués dans son univers. Ses pas de danses coordonnées avec ceux du MC Tuture qui l’accompagne, ainsi que ceux de la danseuse pro Feven nous donnent envie de bouger avec eux sur les instrus puissantes du DJ Mickey qui backe la chanteuse. KT Gorique mérite amplement son titre de championne du monde de rap freestyle qu’elle a obtenu en 2012 à New York !



Nous restons dans le style rap, cette fois sur la Grande Scène avec la grande Keny Arkana qui était déjà venue au Paléo Festival en 2013. Accompagnée de son DJ, d’un bassiste, d’un clavieriste et d’un MC qui la backe, elle commence son concert avec le titre « Le Missile Est Lancé » devant un public présent en masse, mains levées et à fond ! A travers ses textes engagés, elle fait passer ses messages avec conviction et rage, prônant la liberté et l’unité et allant à l’encontre des conflits ou encore du FN… Des messages importants à faire passer ces temps-ci. Elle sait jouer avec son énegie et les émotions, tantôt rage tantôt douceur notamment avec les morceaux « Pachamama » ou « J’me Barre » interprétés en version acoustique guitare / voix.





C’est l’heure d’une petite pause musicale pour l’habituel feu d’artifice du dernier jour du Paléo Festival ! Un feu d’artifice coloré et pétillant qui en met pleins les yeux aux festivaliers…

Aussitôt les feux d’artifices terminés, Manu Chao et son équipe La Ventura enchaînent sur la Grande Scène. Avec sa guitare à la main, le sourire aux lèvre et une énergie impressionnante il enflamme le public en quelques secondes ! La joie de vivre et l’énergie sont au rendez-vous pour faire danser et chanter les jeunes et moins jeunes dans un esprit familial. On a bien évidemment entendu les titres connus tels que « Me Gustas Tu », « Bongo Bong », « Se Fuerza La Maquina » ou encore « Mala Vida » pour le plaisir de tous, un vrai moment de plaisir et de bonne humeur.



Direction Le Dôme pour assister au concert de Killason qui a lieu en même temps que celui de Manu Chao. L’énergie du jeune Français, son originalité et surtout son talent attirent rapidement les festivaliers sous le châpiteau. C’est un vrai showman tout droit venu d’une autre planète, et son live est impressionnant tant au niveau de la musique que du chant, mais aussi de la danse ! Des compos dynamiques et précises aux sonorités hip-hop / électro, un rap style américain au flow rapide et rythmé, une gestuelle corporelle digne d’un grand de la scène danse hip-hop (ce qu’il est), un mélange parfait pour un set frais, moderne, dynamique et unique ! Le public jump, danse, on est transportés dans l’univers déjanté de Killason, l’ambiance est incroyable. En ce qui nous concerne, c’est la fin de cette 42ème édition du Paléo Festival, et elle est à la hauteur… "Ya Ya Ya Fleekah » !





ontheroots.fr

Par Texte : Manon Kaya ; Photos : Kevin Buret / On The Roots
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