Quelques mots sur l'histoire du reggae
chronique Roots 13

Quelques mots sur l'histoire du reggae

Le Reggae vit aujourd’hui encore plus que jamais, mais reste avant tout une musique populaire ou la vibes positive est prépondérante. Ce n’est pas un hasard, mais plutôt le fruit de longues années de tatonnements, d’expériences et de culture. Jah ? Rastafari !!! Dans les années 40, le mouvement rastafari explose dans les ghettos, il est empreint de désespoir et de violences. les communautés rasta se réunissent pour célébrer certains passages de la Bible. Le mouvement gagne en nombre et crie sa haine de 'Babylon' qui représente l'Occident décadent et pervertis. Leurs moyens d'expression musicale sont alors des hochets, des tambourins,des tambours (akete) , parfois des saxophones et plus souvent leurs mains. A la fin des années 50, les rastas se font de plus en plus connaître avec leur dreadslocks et leur consommation de ganja. La première convention du nyabinghi a lieu. Elle exclu tout non-rasta, et réunit tout la classe pauvre et délaissée de l'île. Un nouveau style de tambour est créé : le nyabingi censé représenter leur haine des blancs colonisateurs. Grâce a l'apport de musiciens comme 'Rasta Count Osie' ou de Ras Michaël, la musique rasta s'oriente vers des sonorités afro-jamaïcaine.Dans le même temps on assiste à l'explosion des sonos ou sound systèmes dont les plus connus sont ceux de Sir Coxsone. L'émergence du jazz, du R&B, du mento et de tout un tas de musiques provoque la naissance du ska appellé d'abord staya staya. Les Skatalites vont être les meilleurs représentants du style qui va faire le tour du monde jusqu’à aujourd’hui.(voir dossier précédent). Durant les années 60, la violence monte et atteint son paroxisme. Les stations de radio ne passent plus les morceaux qui crient la misère des habitants des ghettos: parmi les artistes interdits, on note Desmond Dekker, Toots, Laurel Aitken ou Don Drummond. C’est alors que sous le coup de la chaleur, la rythmique de la musique jamaicaine va ralentir :le ska se transforme en rock steady puis en Reggae. Le mot Reggae apparaît en 68 à l'epoque ou des groupes comme les Wailers, the Abyssinians ou Israël Vibration enflamment les bidonvilles. C'est toujours le malheur des ghettos qui est exprimé par ces chants. La censure éloigne toujours ces groupes des stations de radio ; elle ne peut cependant pas lutter contre leur succès populaire. L'aura du reggae et de son représentant Bob Marley ne cesse d'augmenter de même que celle de groupe comme Black Uhuru, the Gladiators, the Ethiopians.... Deux musiciens sont alors reconnus par tout le milieu: Sly Dunbar et Robbie Shakspeare. Ce duo basse-batterie va se retrouver sur un nombre incalculable d’albums d’artistes reggae. Certains ingénieus du son de génie (King Tubby, Coxsone, Lee Perry) vont mettre en avant, dans des versions instrumentales, le couple basse-batterie, auquel il vont rajouter certains effets (reverbération, phaser) pour en faire un style à part entière : le dub. Celui-ci atteint le sommet de son aura au début des années 80 (Mad Professor, Augustus Pablo). Sur ces versions instrumentales les toasters vont se déchaînés, on citera parmi les plus connus Daddy U Roy ou le poète LKJ. Le style va encore évoluer vers un style plus moderne : le dancehall. Là où certains vont continuer à se revendiquer d’une culture rastafarienne, comme le dj n°1 Cappleton ou encore Sizzla, d’autres bad boys (Beenie Man, Bounty Killer, Baby Cham) vont poser des paroles beaucoup plus légères voire salaces (Slackness). On se rapproche du Hip Hop. Mais chacun de ces styles qui composent la vibes Reggae, demeurent aujourd’hui à part entière, avec des groupes phares, et un public toujours plus grand. Le force du mouvement est de toujours rebondir vers l’innovation en gardant des valeurs fortes et positives. Le Reggae est mort, Vive le Reggae…
Par Tren Kil
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