Zion Garden : l'orga s'exprime
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Zion Garden : l'orga s'exprime

Depuis l'annonce du retour d'un grand festival reggae à Bagnols sur Cèze, les aficionados du Zion Garden se demandaient ce qu'allait devenir leur festival familial et accessible... L'équipe du Zion a rassuré tout le monde en confirmant la tenue de sa huitième édition cet été et affirme travailler main dans la main avec les organisateurs du Bagnols Reggae Festival. Mais qu'en est-il vraiment de cette collaboration ? Comment se déroulera le Zion Garden 2018 en marge de ce nouvel évènement ? Quels artistes s'y produiront ? Arnold Metrot, directeur du festival bagnolais, répond à nos questions.

Reggae.fr : Avant de commencer à parler du prochain Zion Garden, peux-tu nous faire un bilan de l'édition 2018 du Zion d'Hiver qui s'est tenue en février sur deux jours à Laudun ?

Arnold Metrot : Toute l'équipe est super contente parce que l'organisation s'est très bien passée. Le public a été enchanté comme d'habitude donc de ce côté-là, on a rempli notre mission. Après, c'est vrai que cette année, on a eu un peu moins de monde que d'habitude. On ne s'y retrouve pas forcément financièrement, mais ça fait partie du jeu et ça va nous pousser à réfléchir pour repenser un peu l'évènement et lui donner un petit coup de frais pour l'année prochaine. On a rencontré aussi quelques obstacles qui ne nous ont pas aidé, notamment pour la disponibilité de la salle qui nous a été validée très tardivement. Du coup, la programmation a été elle aussi dévoilée sur le tard. On verra si l'année prochaine on retourne à Laudun ou si on cherche un autre endroit pour ce prochain Zion d'Hiver. En tout cas, de mon côté, je ferai le maximum pour qu’il y ait une édition 2019 et on  en profitera sûrement pour lui donner un petit coup de jeune en innovant sur certains points !

Et ce Zion d'été alors ? Comment avez-vous accueilli le retour d'un grand festival au Parc Rimbaud ?
On est contents. Ça fait plusieurs années que la mairie nous pousse à nous lancer sur ce site, mais c'est vrai qu'avec notre statut associatif, ce n'est pas évident de monter un tel événement avec un gros budget et ce n'est pas forcément l'envie de toute l'équipe donc on n'a jamais sauté le pas. On a toujours eu de bonnes relations avec Jérôme Levasseur, l'organisateur du Bagnols Reggae Festival et il nous a contactés dès qu'il a eu l'idée de monter ce projet. Il nous a même demandé si on s'y opposait, mais il n'y avait aucune raison qu'on le fasse. Le Zion Garden est né en marge d'un autre grand festival. Notre but à la base était de mettre en place une sorte de festival off du Garance donc on est ravis que ça redevienne le cas même si on avait tous aimé l'évolution du Zion Garden ces dernières années après l'arrêt du Garance en 2014. En tout cas, on a beaucoup apprécié la démarche de Jérôme et on se réjouit de pouvoir mutualiser certaines choses avec lui.

Qu'est-ce qui va être mutualisé exactement ?
On vient de lancer l'impression d'un flyer commun recto/verso qui est distribué partout en France et on travaille actuellement sur les détails d'autres mutualisations comme le projet d'une aire d'accueil commune, parking et camping. On réfléchit à faire au mieux pour que nos deux structures s'y retrouvent et pour que ce soit le plus agréable possible pour le public et les Bagnolais.



La formule du Zion Garden va-t-elle changer du fait du retour d'un grand festival ?
A priori oui. On devrait garder la formule des années précédentes avec des concerts les soirs lundi, mardi et mercredi et on devrait reprendre notre rôle de off avec des animations sur les journées du jeudi, vendredi et samedi pour laisser la place aux concerts du Bagnols Reggae Festival le soir. Du coup au niveau billetterie, on va sans doute faire un pass semaine avec les trois soirs pour les concerts du début de semaine puis également une billetterie par soir et le reste de la semaine, le Zion Garden sera accessible sur simple adhésion à 2€ comme c'était le cas avant à l'époque du Garance.

Comment accueillez-vous ce changement au sein de l'équipe ?
Ça représente un peu de stress parce qu'on est un peu dans l'inconnu. Après trois années à organiser six soirées concerts, on se retrouve avec seulement trois soirées donc il y a forcément un impact financier. Mais on est très excités par cette nouvelle aventure et aussi très honorés d'avoir été sollicités par Jérôme Levasseur et son équipe pour apporter notre savoir-faire et notre expérience dans la mise en place de cette aire d'accueil et l'organisation de ce festival off. On n'a jamais vraiment réussi à faire ça avec le Garance mais c'est ce qu'on a toujours voulu faire. Et là on commence une collaboration qui je l'espère va s'installer sur le long terme. On estime que c'est une chance pour nous de faire enfin intégrer notre association comme un acteur incontournable du paysage local en travaillant main dans la main avec la société de production du Bagnols Reggae Festival, mais aussi la mairie, les commerçants et les riverains.



Et à quoi peut-on s'attendre niveau programmation ?
À une programmation hors des sentiers battus avec une majorité d’artistes étrangers. On accueillera entre autre U-Roy avec Mad Professor. Le reste des noms sera annoncé dans les prochaines semaines. Voilà ce qu'on peut dire pour le moment.

A ton avis, qu'est-ce qui fait que Bagnols soit une ville si importante pour le reggae ? Il y a quand même un historique incroyable sur le nombre de festivals à succès qui s'y tiennent depuis 2002.
Déjà Bagnols a toujours été une ville de festivals. Pendant des années aussi il y a eu le Bagnols Blues qui a toujours eu beaucoup de succès. Et il faut croire que les organisateurs du Jamaican Sunrise, du Ja'Sound et du Garance ont bien travaillé car ils ont toujours su attirer beaucoup de public et ils ont rendu Bagnols sur Cèze prestigieux aux yeux des Jamaïcains. J'ai eu l'occasion d'aller en Jamaïque il y a quelques années et je me suis rendu compte que les Jamaïcains connaissaient deux villes en France : Paris et Bagnols ! Il y a aussi un cadre que les gens aiment bien. Le climat, la rivière, l'emplacement géographique... C'est un endroit qui s'y prête bien c'est tout. 

Par Propos recueillis par LN ; Photos : Kevin Buret
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