NoLogo 2018 Bilan avec Florent Sanseigne
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NoLogo 2018 Bilan avec Florent Sanseigne

Carton plein pour le No Logo cette année ! La sixième édition du festival jurassien s'est déroulée comme sur des roulettes sur le magnifique site des Forges de Fraisans. L'équipe organisatrice affiche avec fierté un bilan très positif avec 42 000 festivaliers en trois jours. On fait le bilan avec le directeur du festival, Florent Sanseigne, de cet évènement qui monte et qui monte pour s'imposer petit à petit comme l'un des rendez-vous reggae les plus importants de l'Hexagone.

Reggae.fr : Comment as-tu vécu personnellement cette édition 2018 ?

Florent Sanseigne : Avec une grande satisfaction. Nous arrivons à afficher complet pour la quatrième année. C'est juste génial tellement ce projet reste utopiste et ne peut fonctionner que grâce à l'adhésion des festivaliers. Je n'ai qu'une chose à dire : merci à eux.

Cette année, vous êtes le premier festival reggae de France en termes d’affluence avec 42 000 personnes. Qu’est-ce-que ça t'inspire ?
C'est un travail de tous les jours avec toute l’équipe d'organisation. Notre principe même est de remettre l'humain au centre du festival. Les festivaliers sont considérés comme acteurs et non consommateurs, ils décident des évolutions du festival à court, moyen et long terme. C'est peut-être pour ça que nous arrivons maintenant à 42 000 entrées sur trois jours, ce qui représente en réalité 20 000 festivaliers différents. Devenir le premier festival reggae en France en terme d'affluence est une fierté bien entendu, mais pas une finalité. On est malheureusement obligés de faire complet chaque année pour faire perdurer le festival avec nos valeurs, à savoir montrer qu'il est possible de faire un festival sans partenariat public (subventions) ni privé (sponsoring) et sans bénévoles.

Pouvez-vous accueillir plus de monde l’an prochain ou avez-vous atteint la limite avec 42 000 ?
On pourrait accueillir plus de monde sur le site des Forges de Fraisans et installer une troisième scène, mais ce n'est pas notre objectif prioritaire. Ce que l'on souhaite c'est que le public soit bien accueilli, que le festival reste agréable et vivable en terme d'accessibilité même si on est complet. On veut que l'ambiance et les good vibes soient au rendez-vous. Ce qui nous rend fiers, c'est que sur ces 14 000 entrées par jour, on a 11 500 personnes qui dorment au camping du festival. Les festivaliers ne viennent pas forcément pour un artiste mais pour passer les trois jours sur le site et vivre l'ambiance et l'expérience No Logo.

Le No Logo reste encore jeune avec seulement six éditions pour le moment. Vous faîtes donc des progrès chaque année. Les objectifs de 2018 ont-ils été atteints ?
On a donné notre sixième édition cet été et on n'a pas le choix que de faire la septième en 2019 car les festivaliers en ont décidé ainsi. On va comme chaque année demander le ressenti de chacun à travers notre grande enquête de satisfaction. On aura les résultats en fin d'année que l'on communiquera via les réseaux sociaux. Mais oui, le contrat est rempli pour l'édition 2018 et il nous reste encore une belle marge de progression car on peut toujours s'améliorer et nos festivaliers ne cessent de nous donner des idées chaque année pour y arriver. On a eu déjà des retours par les réseaux sociaux qui montrent quand même une grande satisfaction sur cette sixième édition.

Qu’aimeriez-vous perfectionner ?
Il y a encore plein de choses à améliorer pour amener plus de confort aux festivaliers. On doit aussi repenser un peu la scène Dub Factory en la mettant encore plus en avant. On se doit également d’améliorer les relations avec les forces de gendarmerie et la préfecture du Jura qui ont encore fait trop de répression sur la dernière édition. Cela passe par un dialogue régulier avec eux. De plus, on subit des conventions de gendarmerie depuis quatre ans maintenant qui mettent en péril économiquement le festival. Donc on va se battre au niveau du ministère de la culture pour que ces conventions de gendarmerie ne soient pas appliquées et surtout généralisées à l'ensemble des festivals du territoire français car elles pourraient remettre en cause notre exception et indépendance culturelles.

Ton rôle à toi durant le festival c’est quoi ?
Mon rôle est de gérer les problèmes et de faire le lien entre nos équipes d'organisation, de sécurité, de secours, et les représentants de l'état. Et bien entendu, de m'assurer que tout fonctionne sans problème, que les festivaliers soient contents d'être là et que l'ambiance soit bonne. Je m'occupe également de la fermeture et de l'évacuation du site des concerts tous les soirs à 3h du matin en invitant les festivaliers soit à aller à l'after sur le camping soit à aller dormir. Ceci pour éviter que les agents de sécurité qui sont épuisés après une longue journée de travail ne perdent leur patience avec des festivaliers fatigués.

Avez-vous dû faire face à des imprévus cette année ?
L'organisation de la manifestation a été maîtrisée et nous n'avons pas eu d'imprévus de dernière minute cette année. À part trois rages de dents au même moment dans l'équipe d'organisation permanente qui nous ont légèrement fatigués et irrités ! (rires)

Quelles relations entretenez-vous avec les riverains et la mairie ?
La relation avec le Maire de Fraisans est très bonne, c'est quelqu'un qui a tout de suite compris l’intérêt du festival pour sa commune en termes de retombées économiques, médiatiques et d'accessibilité culturelle. Avec les riverains, nous avions rencontré quelques problème lors de la première édition en 2013, mais maintenant ils sont contents, heureux et fiers d'avoir un festival comme celui-ci sur leur teritoire.

Votre modèle économique est plutôt risqué. Quelle est votre recette miracle pour maintenir le festival chaque année ?
Facile et simple, c'est-à-dire : il faut mélanger un lieu plutôt joli avec une histoire, une bonne prog avec plein de concerts, un évènement avec des valeurs, un tarif d'entrée abordable et saupoudrer le tout de plein de festivaliers qui ont envie de faire la fête ! Mais la seule vraie recette miracle pour que le festival perdure avec ces valeurs c'est faire complet chaque année.

Quels ont été vos coups de cœur cette année ?
Il y en a eu plein. Protoje a fait un show d'une qualité exceptionnelle, Groundation nous ont montrés qu'ils étaient bel et bien de retour, Calypso Rose a envoûté le festival pendant son show, le projet Havana meets Kingston nous a fait voyager à travers les Caraïbes tandis que Soviet Suprem nous transportait au goulag et que Panda Dub Circle Live propulsait le public tout droit sur Mars !

Par Propos recueillis par Simon P.
Commentaires (1)
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Par Flo le 08/10/2018 à 22:50
Merci à toi Michel d'avoir eu cette excellente idée du concept No Logo pour ces festivals et d'avoir fait pendant 5 années ces belles programmations au No Logo festival !!! J'imagine que l'équipe te remercie ;)

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