Takana Zion - Zion Prophet
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Takana Zion - Zion Prophet

Le reggae africain a de beaux jours devant lui ! L’album de Takana Zion, nommé « Zion Prophet », en est l’illustration parfaite. Sorti le 18 juin, sur le label Makafresh, il réunit différentes langues et dialectes - anglais, français, soussou et malinké - et divers styles - du nyabinghi au dancehall, en passant par du reggae roots énergique. L’opus se compose de 19 morceaux, dont 6 versions dubs, toutes créées par Manjul, compositeur et musicien originaire de Paris, qui possède un studio à Bamako. En commençant par « Oh Jah » une prière, sur un rythme nyabinghi, Takana Zion fait preuve d’une tradition rasta très marquée. Un riddim puissant, un flow rythmé : le jeune artiste montre son impressionnante puissance vocale sur « Ematoba », un des meilleurs titres de ce disque. Chanté avec plus de finesse mais toujours avec la même énergie, « Jah moves with me » est du même niveau. Le doux refrain en français de « Conakry » laisse place à des couplets, où, survolté, Takana Zion chante son amour à son pays dans son dialecte natal. Le jeune Guinéen parait également convaincant sur le rythme blues-funk de « Sweet words ». « La voie de Mount Zion » est moins tranchant mais bien arrangé, avec des chœurs très présents. Toutefois, les très bons morceaux ne représentent que la moitié de l’album. Sa faiblesse réside dans le style de chant de Takana Zion qui s’avère quelque peu répétitif. Le chanteur persiste à s’enfermer dans des débits certes puissants mais qui manquent parfois de mélodie et de nuance. Résultat : certains titres se ressemblent beaucoup, tels « Des millions de morts » ou « Soif de pouvoir ». Heureusement, « Come in my hands », un chant d’amour et d’espoir en anglais, vient éclairer la fin de l’album. Avec ses forces et ses faiblesses, « Zion prophet » s’avère un premier album prometteur pour Takana Zion, ce jeune artiste guinéen qui fait partie, avec Beta Simon ou Dread Maxim, des protégés de Tiken Jah Fakoly. Laissons lui le temps de mûrir, car à seulement 21 ans, le natif de Conakry semble promis à une belle carrière. Explosif tant sur scène qu’en studio, sa puissance vocale ne peut laisser indifférent. Peut-être pas encore un prophète à Zion, mais un de ses messagers qui sait se faire entendre. Grâce à lui, l’Afrique a des chances d’être un peu plus représentée sur la scène reggae internationale.
Par Daddy Shulz, avec Alex Lemarié
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