Gregory Isaacs disparaissait il y a 8 ans
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Gregory Isaacs disparaissait il y a 8 ans

25 Octobre 2018

Surnommé le Cool Ruler, Gregory Isaacs avait la caractéristique d’être un pur chanteur lover reggae, un véritable crooner, à qui on attribue la place de maître incontesté de lover’s rock !

Né en 1951 à Kingston, celui que l’on surnommait le Cool Ruler avait la particularité d’être à la fois un véritable crooner et d’être dans le même temps un real bad man, du moins d’en avoir la réputation… Bien sûr on ne pourra pas évoquer les plus de 70 albums qui lui sont attribués, mais bon… on essaie d’en recenser pas mal. A ce titre, certains évaluent que si l’on compte les best of, compilations, collectors et enregistrements pirates, on dépasse les 500 albums au nom de Gregory Isaacs. Mais avant cela, la route fut longue.



Il commence par faire différents concours de chant en même temps qu’il traîne près des studios des producteurs de l’époque. Son premier morceau « Another Heartache » date de 1969. C’est Bunny lee qui produit le titre qu’il interpréta en duo avec Winston Sinclair. Il intègre ensuite le groupe The Concords. Lee Perry va vite le remarquer et lui faire enregistrer le morceau « You Are My Sunshine » en 1971 ainsi que « A Little Bit Lighter » que certains estiment être l’une des premières chansons engagés du roots reggae. On leur laisse la paternité de cet avis... C’est quand il commence à avoir un certain succès que Gregory Isaacs crée son propre label en 1973, en collaboration avec Errol Dunkley. Il l’appelle African Museum. Il sort dessus des titres comme « My Only Lover », le premier, et le premier succès également du label. Plus tard, viendront des hits tels que «Front Door » ou « Tune In ».  Dans le même temps, il continue de travailler pour d’autres producteurs célèbres comme Niney The Observer ou Phil Pratt.



Petit à petit, il va élargir son répertoire composé surtout de chansons d’amour, à des chansons plus engagées dont l’inspiration lui vient de la vue du ghetto et de son vécu. A la fin des années 70, Gregory Isaacs avait interprété tellement de titres qu’on sortait déjà de multiples best of.



En 1979, il renforce sa popularité en participant au mythique film « Rockers » et devient une star internationale à l’aube des années 80 alors qu’il vient de signer chez Front Line (la branche reggae de Virgin). Il continue par ailleurs de produire différents artistes comme Dennis Brown (déjà pas mal connu il est vrai) ou Trinity qui connaît un gros succès en tant que DJ (à écouter sa participation au One Love Peace Concert). C’est aussi l’époque où il écrit et interprète l’une de ses chansons les plus emblématiques : « Night Nurse » que l’on retrouve sur l’album du même nom en 1982. Mais son arrestation pour possession de cocaïne en 1987 va sérieusement nuire à sa réputation. Il parviendra néanmoins à se remettre de cet épisode, notamment en sortant le single « Hard Drugs ».



Toujours prêt à se défendre, le Cool Ruler se refait une réputation petit à petit. En parallèle, il continue d’enregistrer un grand nombre de tubes pour tous les producteurs de l’époque : King Jammy, Bobby Digital ou encore les deux mad Steely & Clevie. On le surprend alors à poser sur des riddims digitaux pour un résultat des plus efficaces. Prenons pour exemple les hits incontournables « Rumours » ou « Don’t Call Me Baldhead » où Gregory demandent aux rastas de ne pas l’appeler « crâne d’œuf » à cause de ses locks coupées. Isaacs est en effet un de ces artistes qui a réellement souffert de la discrimination envers les rastas. Il décide donc de couper ses locks pour y mettre fin, sans pour autant abandonner sa foi. En 1988, sort l’excellent album « Red Rose For Gregory », le dernier travail vraiment abouti de l’artiste. Dans les années 90, on le retrouve sur des productions de Fatis Burrell notamment. Mais force est de constater que le Cool Ruler n’est plus aussi affûté que par le passé.



Son dernier album, « Brand New Me », date de 2008. Rentré dans la légende du reggae, il demeure l’un des artistes dont les Jamaïcains sont le plus fier malgré son parcours chaotique. Il aura continué à se produire partout dans le monde (avec notamment une dernière tournée en France en 2008) avant de décéder le 25 octobre 2010 des suites d'une longue maladie.

 

 

Par Reggae.fr
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