Notre Top 10 reggae pour la journée des droits des femmes
Roots 13

Notre Top 10 reggae pour la journée des droits des femmes

8 Mars 2019

Aujourd'hui 8 mars, journée internationale des droits des femmes, Reggae.fr met à l'honneur le reggae féminin ! Il n'est pas rare d'entendre que la gent féminine se fait discrète dans le reggae, mais nombreux sont les exemples qui nous feront mentir... Combien de hits ont été signés par des femmes ? Notre Top 10 vous fera prendre conscience de la place importante que tiennent les chanteuses dans ce milieu toujours très masculin qu'est le reggae. Et rendez-vous ce soir pour une sélection spéciale artistes féminines sur notre Webradio de 18h à 20h.

Millie Small - My Boy Lollipop
My Boy Lollipop est tout simplement le premier morceau jamaïcain à avoir du succès à l'étranger. Et c'est une femme qui en l'interprète ! Après avoir enregistré quelques morceaux pour Coxsone à Yard, Millie Small part s'installer à Londres. Arrivée là-bas, elle enregisre ce titre en 1964 qui devient immédiatement un tube sur l'île britannique. Le rythme, qu'on appelle blue beat, est un des prémisces du ska. Premier succès pour la musique jamaïcaine et pour le label Island... Vous connaissez la suite !



Phyllis Dillon - Don't Stay Away
Le rocksteady a sans doute été la période où les artistes féminines furent le plus sur le devant de la scène en Jamaïque. Avec des chanteuses comme Nora Dean, Marcia Griffiths, Doreen Shaffer, Joya Landis, The Soulettes ou The Gaylettes, les chansons d'amour prenaient une autre dimension. Phyllis Dillon, elle, pleure le départ de son âme-sœur sur un riddim rocksteady absolument incontournable composé et joué par Tommy McCook & The Supersonics. Don't Stay Away sort en 1967 sur le label Treasure Isle de Duke Reid. Il s'agit du premier morceau original enregistré par Phyllis Dillon, jusqu'ici cantonnée à des reprises de standards américians comme Make Me Yours de Bettye Swann ou Love the One You're With de Stephen Phills. Elle n'est pourtant âgée que de 19 ans quand ce titre sort. Propulsée au sommet des charts, Phyllis fera cependant une courte carrière qu'elle arrêtera an 1971.



Marcia Griffiths - Feel Like Jumping
Enregistré en 1968 à Studio One, Feel Like Jumping est le premier hit de Marcia, qui deviendra plus tard membre des I-Threes, les choristes de Bob Marley. Le riddim vous dit quelque chose ? Normal, il s'agit du Boops Riddim, plus connu sous le nom de 54-46, celui-là même du tube de Toots and the Maytals... Toujours active aujourd'hui, Marcia Griffiths est considérée comme la Reine incontestée du reggae !



Nora Dean - Barbwire
"L'autre jour, j'ai rencontré ce type qui avait du barbelé dans son slip..." Nora Dean raconte l'histoire d'une jeune fille draguée par un jeune homme un peu trop entreprenant. Mais elle ne se désarme pas, le frappe à la tête et court vers sa mère en l'appelant au secours : "Oh Mama, ma ma ma !" C'est précisément ce gimmick qui a rendu le titre populaire. Nora Dean aura eu une carrière éclair, presque inaperçue si ce titre de 1969 produit par Duke Reid n'était pas sorti. Elle est connue pour ses titres grivois et celui-ci façonnera d'autant plus sa réputation. Un titre sorti en 1969 qui préfigure en quelque sorte le slackness d'aujourd'hui...



Althea & Donna - Uptown Top Ranking
L'une des chansons reggae les plus connues au monde. Elle a été reprise des dizaines de fois, figure dans des films, des jeux vidéos, des séries... A sa sortie, en 1977, le titre fait l'effet d'une bombe en Angleterre. Uptown Top Ranking se classe immédiatement au top des charts faisant des deux adolescentes Althea & Donna les plus jeunes femmes à être entrées dans les charts anglais. Elles n'ont en effet que 18 ans quand elles enregistrent ce morceau pour Joe Gibbs. Le riddim est en fait un recut de l'instru de 1967, I'm Still In Love d'Alton Ellis. Althea & Donna répondent dans cette chanson au deejay Trinity qui avait enregsitré Three Piece Suit sur le même riddim deux ans auparavant.



Judy Mowatt - Black Woman
"Black woman, to you I dedicate my song". Une chanson par une femme pour les femmes ! Judy Mowatt est une ancienne Gaylettes quand elle se lance dans sa carrière solo au début des années 70. Il faudra pourtant attendre qu'elle intègre un autres trio - les I-Threes aux côtés de Marcia Griffiths et Rita Marley - pour que ses titres solos retentissent. Black Woman est l'un de ses morceaux les plus réussis. Titre éponyme du premier album reggae d'une artiste féminine en solo (produit par elle-même de surcroit !), il véhicule une émotion que l'on sent plus que sincère exprimée d'une voix soul irrésistible et servie par un riddim de toute beauté.



Lady G - Nuff Respect
Posé en 1988 sur le puissant Rumours Riddim de Gussie Clark, sur lequel on retrouve notamment le terrible tune du même nom de Gregory IsaacsNuff Respect est un titre osé pour cette époque où les femmes étaient très rares dans le milieu de la musique en Jamaïque, et encore plus dans le dancehall. Lady G se lève pour les droits des femmes et réclame haut et fort qu'on leur montre du respect avec un flow deejay précis et un accent jamaïcain irrésistible. Le tune a même droit à un clip dans le pure style 80's avec les coupes de cheveux et les tenues vestimentaires qui vont avec. A l'écoute de ce titre, on ne voit qu'une chose simple à dire : Nuff respect to yuh Lady G !



Dawn Penn - No No No (You Don't Love Me)
Classique parmi les classiques ! Beaucoup connaissent ce tune de Dawn Penn, mais peu savent qu'il est inspiré de deux morceaux américains. No No No reprend en effet des paroles et quelques éléments musicaux du titre You Don't Love Me enregistré par Willie Cobbs en 1961 et lui-même inspiré du titre She's Fine She's Mine de Bo Diddley qui date lui de 1955. Comme le producteur Coxsone voyageait souvent aux Etats-Unis pour ramener des disques, il n'était pas rare dans les années 60 que certains titres enregistrés en Jamaïque soient des reprises de rythm and blues américain. Ce No No No en fait donc partie. Enregistré d'abord chez Studio One en 1967 sur un riddim rocksteady (sur lequel Prince Jazzbo livrera un superbe cut deejay), il devint un tube planétaire en 1994 quand Steely & Clevie eurent la bonne idée de faire reposer Dawn Penn sur une version plus moderne (qui aura même droit à son clip). Depuis, le célèbre "No No No" a été samplé et repris des dizaines de fois par des artistes américains tels que Rihanna ou Beyoncé. Parti des States et revenu aux States... La boucle est bouclée !



Tany Stephens - It's a Pity
L'adultère est souvent encouragé dans la musique jamaïcaine moderne. Les artistes de dancehall, qu'ils soient masculins ou féminins, n'hésitent pas à se vanter de multiplier les conquêtes ces derniers temps. Mais en 2004, une chanteuse de dancehall connue pour son côté sulfureux ose aborder le sujet d'une manière différente. It's a Pity est LE hit incontournable de Tanya Stephens. Plutôt habituée au dancehall à l'époque, elle se pose enfin sur un riddim 100% reggae particulièrement chaloupant. Il s'agit du Doctor's Darling Riddim, un énorme recut du Night Nurse de Gregory Isaacs, joué par le groupe allemand Seeed. Sur la version, Tanya raconte une histoire d'amour impossible entre deux amants déjà pris. Mais au lieu d'inciter au passage à l'acte, la chanteuse jamaïcaine clôture la chanson avec sagesse et aucun des deux ne sautent le pas ! Comme quoi, on peut faire des hits en restant moral...



Queen Ifrica - Daddy
Voilà un titre devenu culte dès sa sortie. Posé en 2007 sur le 83 Riddim de Kemar 'Flava' McGregor pour son label No Doubt, Daddy n'est peut-être pas le tune de Queen Ifrica le plus percutant musicalement parlant, mais c'est sans aucun doute le plus marquant au niveau de l'écriture. La chanteuse ose briser les tabous et dénonce l'inceste et les abus sexuels sur les enfants dans un plaidoyer brûlant et magnifiquement écrit. Elle se met à la place d'une jeune fille abusée et livre des lyrics touchants : "Les longues douches que je prends ne lavent pas mes souvenirs." Contre toute attente, la chanson se classera rapidement en haut des charts en Jamaïque, malgré les différentes tentatives de censure. Et le tune sera même soutenu par l'UNICEF qui engagera Queen Ifrica pour quelques concerts en faveur des enfants maltraités. L'exemple parfait d'un reggae conscient et militant !

Par Reggae.fr
Commentaires (1)
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Par Guest le 08/03/2019 à 22:16
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