Natty Jean - Santa Yalla
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Natty Jean - Santa Yalla

Voici le premier album très attendu du jeune Sénégalais découvert aux côtés de Danakil sur l’album « Echos Du Temps » et que l’on peut apprécier sur scène avec le groupe français depuis plus d’un an. On ne va pas y aller pas quatre chemins, cet album "Santa Yalla", qui sort demain, est une véritable réussite. Natty Jean y démontre toute l’étendue de son talent : entre chant mélodique et toast cadencé, entre dancehall et roots, parfois doux, parfois énergique... la diversité est au rendez-vous. Natty chante principalement en wolof, dialecte ouest-africain, ce qui est d’ailleurs l’un des points forts de l’album. Le singjay sénégalais sublime sa langue natale sur des mélodies prenantes. Même si cela peut freiner la compréhension, Natty « Faya » Jean prend soin de ponctuer ses textes d’interventions en anglais ou français. Quelques big tunes s'enchaînent. On commence avec « I Believe », un titre énergique et plein d’espoir pour la jeunesse africaine. Vient ensuite « Santa Yalla », terriblement efficace où l’on ressent les influences rap de l’artiste. « Jump Up » est un excellent dancehall au double message. A la fois festif et conscient, il appelle à se lever pour danser et se battre pour ses droits. On retient également les excellents « Sope Wax » et « Money ». Sur « Taalibe », Natty rend hommage à ces jeunes africains contraints de faire la manche pour des patrons sans scrupules. Le riddim, new-roots, était présent sur l’album « Zion Prophet » de Takana Zion sur le titre « E Oulé Fu ». La comparaison avec le Guinéen est inévitable. Pas étonnant quand on sait que cet album a été réalisé et enregistré par Manjul il y a environs 2 ans. On reconnaît d’ailleurs la patte du multi-instrumentiste installé au Mali qui n’a plus à faire ses preuves. Côté roots, on retrouve des titres agréables tels que « Xarit », « Mama », « Aida » et la chanson d’amour « Yow Rek » ( qui signifie "Toi Seule") à la vibes nyabinghi. On avoue être moins convaincu par le duo avec Balik, voix de Danakil. Les deux artistes pourtant très doués nous livrent une prestation peu inspirée sur « C’est Elle ». Mais on ne leur en veut pas, ni à l’un, ni à l’autre, tant on sait désormais de quoi ils sont capables. L’album se termine sur trois dubs, ceux de « I Believe », « Santa Yalla » et « Wax Léne ». Manjul a encore frappé ! Vous l’aurez compris, c’est avec plaisir que l’on découvre ce nouveau venu sur la scène reggae africaine qui signe donc la première sortie du label Baco Records, créé par les membres de Danakil. En espérant que l’avenir leur soit souriant. Mais au vu de cet excellent « Santa Yalla », on aurait tort d’en douter.

Par Djul
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