Groundation - Interview
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Groundation - Interview

"Building an Ark" est sans aucun doute l'album le plus surprenant, innovant, et le plus abouti de Groundation (lire notre chronique ici), lequel  nous a accordé du temps pour nous présenter ce nouveau projet, qu'il défendra en live lors d'une tournée en avril et mai prochain. Retranscription d'une nouvelle rencontre plus qu'intéressante avec les deux fondateurs du groupe, Harrison Stafford et Marcus Urani:

Reggae.fr: "Building an Ark" (construire une arche) en 2012 est un programme ambitieux, compte tenu de toutes les polémiques dont cette année a fait l'objet (changement d'aire, fin du monde etc). Que représente l'arche pour vous ?
Harrison: Marcus l'explique bien. Il dit que l'arche est représentée par notre musique, c'est pour nous un moyen de rassembler les gens dans un lieu sûr, des gens bien, afin de les préserver pour leur futur. Pour moi le concept de "Building an Ark" est aussi venu par la musique. Alors que nous étions en train de composer la musique de cet album, j'ai eu l'idée d'une mélodie assez simple: "I'm building an ark tonight" (ndlr: en chantant). Et à ce moment-là je me suis dit que ce serait ça tout le concept de l'album. Car pour nous l'arche, que ce soit celle de Noé ou l'arche de l'alliance de Moise, c'est un endroit où placer des choses sacrées, des choses que tu veux sauvegarder. Et tout ce dont il s'agit c'est d'y apporter des gens bons! Que les gens sachent qu'il y a un endroit pour les bonnes personnes,  quel que soit leur parcours de vie et de n'importe quelle origine, que ces gens soient perses, américains ou français. Les gens bons existent partout et notre musique est faite pour renforcer ces personnes.

C'est une chose de prendre une référence religieuse quelle qu'elle soit, mais c'en est une autre de choisir une référence aussi universelle dans la mesure où l'arche se retrouve comme tu l'as mentionné dans la Bible ou l'Ancien Testament, mais également dans le Coran ou le Gilgamesh...
Harrison: Oui c'est vrai. Et c'est d'ailleurs exactement la même chose avec le symbole du coquillage qui est présent sur la couverture de l'album.




Oui justement le graphisme est toujours tellement important pour vous sur chaque album. A-t-il été réalisé par Giovanni et pourquoi avoir choisi le symbole du coquillage?
Marcus: Oui c'est Giovanni qu'il l'a réalisé. 
Harrison: On s'est posé la question de savoir qu'est ce qui pouvait représenter "Building an Ark". Et on a voulu représenter le symbole de tout appel au rassemblement spirituel ou religieux. Par exemple dans la religion juive, c'est le son du shofar, la corne de bélier, qui retentit. Dans la religion musulmane, on entend au loin l'appel à la prière. Pour les insulaires, c'est précisément le coquillage qui représente l'appel au rassemblement, également l'appel à la guerre, à la paix ou encore à des cérémonies tribales. En même temps, la chose vivante et encore existante la plus vieille représentant la protection est le coquillage. C'est ce que l'espèce vivante a toujours utilisé pour se protéger à plusieurs titres. C'est pourquoi nous avons choisi ce symbole.

La protection que peut représenter l'arche ou le coquillage a un écho particulier en ces temps de révoltes dans le monde. Je pense notamment aux révolutions arabes ou d'autres mouvements tels que les indignés. Est-ce que ces actualités vous ont inspirées?
Marcus: Oui tu sais nous voyageons presque toute l'année. On est tout le temps sur le terrain et notre vision des choses a beaucoup changé avec les années grâce à ces voyages. Nous sommes très chanceux d'avoir l'opportunité de voyager dans de nombreux endroits. On parle avec les gens sur place et on se rend bien compte que c'est un vrai combat pour certains. Tous n'ont pas eu les mêmes opportunités que nous dans la vie. Et tu réalises alors que tu as de la chance d'être né au bon endroit au bon moment, ou avec une certaine couleur de peau. Et puis on se dit que peut-être la prochaine fois c'est nous qui serons à la place de ces gens et nous rencontrerons quelqu'un d'ouvert à nous. Tout cela s'est combiné dans nos têtes depuis de nombreuses années tu sais. Chaque année on apprend plus, et on réalise plus encore les difficultés de certaines situations. C'est facile à dire je sais. Mais quand tu vis un peu dans ces endroits et que tu commences à y avoir des amis, ça devient réel et du coup ça se ressent dans notre musique. Car la musique que tu crées est précisément le reflet de ton expérience, de ce que tu es, de ta vie, de ce qu'il y arrive, des gens que tu rencontres, et tout ce que tu apprends. Et notre vie à nous est arrivée à un point représenté par "Building an Ark".

Justement, à chaque interview que nous avons fait de vous, quelque chose revient: c'est le lien qui existe entre vos albums et le fait que chacune de vos créations peut être analysée individuellement mais toutes ensemble peuvent se lire comme une histoire…
Harrison: Oui, tu sais c'est exactement ce qu'a décrit Marcus sur nos vies et nos rencontres au fur et à mesure des années. Mais surtout faut voir que nous sommes un groupe de 9 personnes et que l'histoire va aussi se créer en fonction de ce que tel ou tel membre a à dire ou raconter. Par exemple il y a quelques mois nous nous produisions au Maroc, et nous nous sommes aussi produits en Grèce. On apprend de toutes ces expériences et ensuite on s'assoit tous dans le tour-bus pendant des heures et des heures de trajet et on parle de tout ça. C'est évident que toutes ces conversations, ces thèmes, se retrouvent d'une manière ou d'une autre dans notre musique.

Comment avez-vous travaillé l'album? Harrison tu as écrit les chansons avec Kerry Ann et Kim. La composition de la musique a été faite par vous deux. Comment avez-vous combiné tout cela ?
Harrison: En fait tu sais on écrit tous les jours, que ce soit des paroles ou de la musique. Marcus compose beaucoup de son côté. Ensuite on se réunit, on partage nos idées. C'est sûr qu'il faut qu'il y ait un concept général prédéfini. Souvent quand on reprend des idées qu'on a eues comme ça à un autre moment ou il y a longtemps, ces idées ne se retrouveront pas sur l'album. Car généralement les idées retenues ne sont celles développées qu'une fois qu'on a parlé du concept et qu'on a décidé vraiment de créer un nouvel album. Une fois qu'on s'est mis d'accord sur l'idée, même simple, et de la structure de l'album, alors on commence à travailler. Je peux par exemple être en Jamaïque, ou bien ailleurs avec Kerry Ann et Kim, et je commence à jouer avec mes cordes, tout en mettant en marche un enregistreur, et on chante ce qui nous passe par la tête pendant des heures. De retour en Californie je réécoute tout et là je commence à réécrire les paroles et composer les sections et l'arrangement débute… on décide alors par exemple qu'on va chanter pendant 16 mesures etc. Et la chanson commence alors à prendre forme.
Marcus: On travaille de la même manière Harrison et moi. Quand je crée quelque chose je laisse la structure assez ouverte. On se réunit pour des "jamming" ensemble et là ça peut durer longtemps ou pas d'ailleurs, jusqu'à qu'on sente qu'on y est!

Les solos de clavier, de guitare ou de trompette sur l'album sont très maîtrisés mais semblent à la fois improvisés. C'est le cas ?
Marcus: Oui ils sont complètement improvisés ! Et c'est pareil pour certaines paroles d'ailleurs.
Harrison: Comme en plus on enregistre tout en live, cela donne une certaine atmosphère communicative entre les instruments. Mais faut pas oublier que cela nous a pris des années avant d'avoir assez travaillé nos instruments et nos outils et assez confiance en nous pour pouvoir se permettre d'improviser de telle manière. Aujourd'hui on se le permet aussi en live. On arrive à un niveau où même si on fait une erreur, on connaît assez notre musique et nos instruments pour transformer l'erreur en quelque chose qui marche! Et puis il est important pour cela que chacun des membres écoute et soutienne celui qui fait son solo. C'est ça Groundation. Que ce soit sur un album ou en live, c'est toujours différent et pas toujours programmé.



Comme sur le précédent album "Here I Am", une place importante a été donnée à Kerry Ann Morgan et Kim Pommell, qui sont encore plus présentes sur cet album, et en particulier sur les chansons "Payaka Way", "Who is Gonna", "Keep it up"…
Harrison: Oui c'est quelque chose qu'on a toujours rêvé d'avoir. Comme les gens le savent bien, Groundation n'est pas le show d'une seule personne. Tout le monde y apporte son savoir-faire et son talent. Depuis 2005 Kerry Ann nous a rejoints. Kim nous a quant à elle rejoint en 2007 ou 2008. Ces deux superbes chanteuses sont Groundation! C'est super pour nous d'avoir ces deux "outils" mais ça nous a pris du temps de les trouver. Surtout cela nous amène à ce que nous avons toujours voulu que Groundation soit et cela apporte également une certaine égalité au groupe, et une certaine balance.

C'est donc l'identité aboutie de Groundation que l'on entend sur "Building an Ark". Cela est-il aussi lié au fait qu'il n'y ait pas de featuring avec des vétérans jamaïcains comme sur vos autres albums ?
Marcus: En quelque sorte on peut dire ça oui. Il était temps de faire notre propre projet à 100 %. C'est vrai que le fait d'avoir les filles avec nous, nous apporte une palette large de chemins musicaux vers lesquels on peut se diriger et que nous pouvons explorer, ce qui est très cool pour nous.




La première surprise qu'on a à l'écoute de l'album, est l'intro: piano, guitare, voix…Et là on se dit… "c'est pas du Groundation"!
Marcus: Ça l'est pour nous!
Harrison: Oui je comprends. C'est le même effet avec les intros de "Here I Am" et "Hebron Gate". Ce sont des intros très différentes les unes des autres mais dont on se dit "hmmm qu'est-ce que c'est que ça !". C'est quelque chose qui est fait pour défier et surprendre les gens. Et nous surprendre nous-mêmes aussi. C'est quelque chose d'assez unique dont nous sommes plutôt fiers. J'ai un ami jamaïcain qui vit en Californie et qui adore le groupe. Je l'ai entendu dire une fois que les groupes tels que Black Uhuru, Burning Spear ou tous ces genres de groupes sont très connus pour leur son, qui rentre dans une certaine case pourrait-on dire. Tant que leur son demeure dans la case, alors c'est ok pour les fans qui l'acceptent. Mais Groundation quant à lui n'a pas de case! Les fans savent cela donc nous sommes libres de créer ce qu'on veut. C'est vrai que cette intro, avec Marcus au piano, Ryan Newman à la contrebasse et moi à la guitare, qui en plus est plutôt longue… est très différente de ce que l'on a jamais fait et de ce qui est fait généralement sur des albums reggae.

Et le voyage commence ensuite…
Marcus: Exactement...
Harrison: Oui et tu sais c'est ça tout le truc de la composition. Il y a des moments très riches où chacun des neufs musiciens du groupe va de façon assez sauvage  dans une direction et il faut aussi des moments très subtiles, simples et courts comme l'intro, mais puissants.

C'est la même chose avec l'outro d'ailleurs… mais où le message abordé n'est pas très optimiste…
Harrisson: L'outro est folle oui…
Marcus: Très sérieuse….
Harrison: Tu sais cette outro elle veut dire qu'il faut qu'on s'aime tous. Mais vraiment. Cela ne doit pas être fait à moitié, ou être faux. Il faut aimer tout le monde. Si nous ne le faisons pas, alors nous nous trompons. Ce futur, cette superbe société où les gens seraient traités avec amour et unité, quelque soit leur couleur et leur race, n'est qu'un rêve qui ne se réalisera jamais à moins qu'on soit sérieux sur cette question. Et c'est pourquoi je suis inquiet. C'est ce jeu du loup et de l'agneau que je décris. C'est ce jeu où tu prétends faire le bien, où tu crois avoir l'intention d'avancer mais en fait tu ne fais que reculer et ce n'est pas bon.

C'est aussi ce que vous avez voulu exprimer avec "Payaka Way" ou "Merry-Go-Round"?
Harrison: Oui, l'album traite de ces situations dans lesquelles, bien que tu penses faire le bien et tu essayes de faire le mieux que tu peux, la vie n'est honorée pour autant que si tu rassembles tout le monde autour de toi, dans cette même arche, dans ce même endroit. Je ne peux pas être bon un jour, et mauvais le lendemain. Tu ne peux faire comme Christophe Colomb qui apporte certains profits mais qui détruit en même temps tant de gens et de terres. Si tu dois être bon, sois bon, dédie ta vie à la bienfaisance. Si on ne fait pas tous cela, on restera toujours à la traine.




L'humilité a-t-elle à voir avec cela ? En référence au titre "Humility"?
Harrison: Tout. L'humilité a tout à voir avec ce que je te dis là. Pour reconnaître quelqu'un à sa juste valeur, il faut de l'humilité. Il faut te mettre un peu en retrait pour pouvoir mettre en avant quelqu'un. C'est comme dans Groundation. Quand par exemple c'est le moment où Marcus doit faire son solo, tout le monde l'écoute et le soutient. Cela demande de l'humilité pour pouvoir le faire. L'une des choses qu'on apprend dans la vie c'est son moi individuel, et le fait qu'on soit le capitaine de son propre bateau, et qu'on puisse aller où on veut aller. Mais en fait, tu ne vaux pas plus que le monde dans son ensemble et que ce à quoi ce monde ressemble. Même si tu es le meilleur dans ton for intérieur, tu ne l'es encore plus que si tu brilles dans la collectivité dans son ensemble et que tu en fais partie.

S'agissant du morceau "Daniel", pourquoi avoir choisi ce personnage des textes saints pour illustrer une de vos chansons de l'album?
Harrison: "Daniel" parle des obstacles de la vie et des difficultés à traverser. C'est le rappel qu'on arrive toujours à y faire face, exactement comme Daniel quand il est sorti de la fosse aux lions, alors qu'il y avait été jeté pour aimer son dieu unique. Il en est sorti plus fort et ce sera également notre cas.

Est-ce que vous compter sortir une version dub de l'album "Building an Ark"?
Marcus: Oui bien sûr!

Vous qui avez tant voyagé, quelle est la différence entre les publics rencontrés? Certains artistes nous disent régulièrement que le public californien ressemble au public européen, très attiré par le roots ?
Marcus: Bien sûr, il y a de tout et tous les goûts sont présents partout mais oui je dirais qu'il y a clairement une attirance pour le roots en Californie, comme ici et de même pour le jazz et le funk. Beaucoup de gens conscients en fait.

Et comment était le public au Maroc par exemple ?
Harrison: Au Maroc c'était très différent. Le public arabo-musulman n'est pas aussi expressif qu'ici par exemple, car ils n'ont pas encore l'habitude de s'exprimer à fond. Mais ça viendra bien sûr.

Quel a été votre meilleur souvenir en studio quand vous enregistriez cet album ?
Harrison: hmmm bonne question !
Marcus: C'est difficile de donner un moment qui a pu être le meilleur. Le tout a été tellement agréable à faire…
Harrison: Pour moi je crois que ça a été les tous premiers moments de l'enregistrement…
Marcus: Oui tu as raison ces 2 premiers jours…
Harrison: Quand on est rentré dans le studio Prairie Sun, que Jim Fox l'ingé son était là… A ce moment-là on était plus dans des considérations telles que "ouh on va faire un album, comment on va s'y prendre, qu'est-ce qu'on va faire" etc.. Non là on était prêt à appuyer sur le bouton pour enregistrer… Rufus à la batterie, Ryan à la basse etc… on était tous là et contents d'être là. Tout a été super fun et très agréable. On avait la musique, on se sentait fort avec elle. On est tous à l'aise avec nos instruments…En plus on avait Jim Fox, qui a tout enregistré en mode analogique "old school style", avec la meilleure qualité de son que tu puisses imaginer… Donc tu vois c'était super…



Et le pire ?
Harrison: Je crois que ce qui a été le plus difficile ça a été de récupérer certaines pistes qu'on avait enregistrées en Jamaïque! Elles ont mis un certain temps à revenir en Californie!
Marcus: Et de manière générale je crois que ce qui est le plus difficile pour nous à vivre c'est le temps. On n'a jamais assez de temps, car on travaille constamment. On est en toujours en tournée…

Quel est le prochain projet, à part la grande tournée de "Building an Ark" ?
Marcus: On a de grandes idées mais on peut rien dire.
Harrison: Oui on a vraiment de grandes idées. On travaille toujours. On écrit tous les jours. Mais tu sais on ne cherche pas à enregistrer des chansons dont on pense qu'elles plairont à tel ou tel public ou tel ou tel marché. On essaye de faire quelque chose qui a du sens… même si cela prendra encore plusieurs mois. Dans 20 ans on veut pouvoir se retourner et être fiers de ce qu'on a fait, qui est quelque chose de très créatif. On n’aura peut-être pas vendu des millions d'albums, mais au moins on aura innové.

Tout ce processus de création présent chez Groundation fait pas mal penser au travail de Pink Floyd.
Harrison: Et tu sais quoi, entre nous on parle de Pink Floyd tout le temps! C'est sûr que "The Dark Side of The Moon" était l'un de leur meilleur album. Mais il n'est pas venu de suite… Cela leur a pris des années pour atteindre ce niveau. Et chez eux aussi on peut en effet retrouver une caractéristique qui est la grande différence entre les albums: "The Wall", "Wish You Were Here", "Animals"  etc… sont tous très différents les uns des autres. Mais tu imagines la pression de vendre 40 millions d'albums et ensuite de décider d'en faire un autre qui n'a rien à voir! C'est incroyable.

Et justement on vit dans un monde où les albums se vendent de moins en moins…
Marcus: Merci de rappeler ce fait que nous connaissons bien! C'est pourquoi la scène est si importante aujourd'hui pour n'importe quel artiste. Comme a dit Harrison nous ne sommes pas intéressés à sortir des chansons commerciales en pensant qu'elles se vendront plus. Ce n'est pas du tout notre état d'esprit. Nous ce qui nous intéresse c'est comment être le plus créatif, comment avancer, comment faire évoluer la musique dans une nouvelle direction…
Harrison: C'est même le conseil qu'on donne aux jeunes artistes que l'on rencontre, tel que le groupe Broussaï par exemple. On leur dit toujours de ne pas penser à autre chose que la musique. Il faut écrire sa musique et faire les choses avec le cœur. N'essaye pas de chercher à faire un hit. Si tu fais ta musique avec le cœur tu sais que tu es sur le bon chemin.

Vous connaissez bien le groupe Danakil aussi ?
Marcus: Oui bien sûr… d'ailleurs on va faire quelque chose avec eux sur leur prochain album je crois… ça va être bien...

Merci et Big Up Groundation!

Par LN et Jérôme Baudin
Commentaires (1)
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Par karo le 03/10/2012 à 12:38
Je suis une fan du reggae. Et les premiers c'est Groundation c'est carément trop du pur les sons,j'aime les rythme que vous nous faites entendre a l'intro.quand sa commence c'est long,calme en peut dire et après sa bouge comme : BABYLONE RULE DEM , JHA JHA KNOW,HERE I AM.... Bravo au groupe , bon courage !!! Ps : Jaimerais que vous veniez en tourné en nouvelle-caledonie :)

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