Garance Reggae Festival 2013 1/2
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Garance Reggae Festival 2013 1/2

Garance Reggae Festival 2013
1/2

Reggae.fr poursuit sa tournée des festivals, après le Summerjam et avant le Reggae Sun Ska et le Reggae Geel, par un détour gardois à Bagnol-sur-Ceze pour le Garance Reggae Festival 2013!
Quatrième version bagnolaise du festival, cette nouvelle édition a été une belle réussite avec une programmation musicale de grande qualité, une organisation désormais bien rodée  et ce malgré quelques points à améliorer sur lesquels nous reviendrons. Retour, en deux parties, sur quatre soirées palpitantes de shows présentées et animées par Francky de Party Time, avec cette année une entrée thématique (Soirée sound system; Légendes; Têtes d'affiche, Curiosité: Jacob Miller Tribute; Esprit de Famille; Valeurs sûres; Double dose; Black Uhuru; Dancehall time; French touch; Les points à revoir).

Lire la deuxième partie de cet article ici.









Soirée Sound Systems

La première soirée était entièrement dédiée aux Sound Systems.
La scène ‘Lions Arena’ installée pour l’occasion était témoin d’une rencontre 100% UK avec King Earthquake et Iration Steppas.





Pendant ce temps là au Dub Station Corner, les marseillais de Chinese Man proposaient un show bien réadapté en mode sound-system. Ils balanceront quelques gros riddims mythiques reggae, et leur talentueux disciple Taiwan MC se posera sur quelques versions. Mention spéciale pour les animations à l’écran toujours bien délirantes avec des personnages de dessins animés.















On n’oublie pas de citer Blackboard Jungle bien sûr, qui officiera au Dub Corner pendant tout le festival qui mettra à la disposition des djs et selectas présents sa gigantesque sono ! Parmi eux justement, on note la présence du légendaire crew Channel One et de l'énigmatique et mystérieux Mighty Zulu Warrior aussi dénommé Jah Shaka ! Un très beau plateau UK est ainsi venu agrémenté le dub corner, où l'on a également pu profiter notamment de Salomon Heritage avec Ras Tweed le samedi soir.

LE CLASH

Les amateurs de clash attendaient avec impatience la rencontre entre Soul Stereo et Killamanjaro. Celle-ci restera effectivement une simple rencontre  : clash «  amical  », sans vote, et surtout, avec un public peu familier du genre.  Une bonne partie du public est un public dub, peu familier à ce concept où les Mc’s «  parlent trop  », pour reprendre des termes entendus.
Niveau sounds, ce n’était pas du tout la même manière de jouer, difficilement comparable  : Killamanjaro pratiquement en mode juggling et un Freddy Kruger s’époumonant au micro sur une sélection enflammée avec beaucoup de deejays  ; Soul Stereo plus calme et prenant son temps, avec des choix plus roots - parfois un peu faciles. Les représentants français ont eu un sacré répondant au dub fi dub, sortant l’artillerie lourde!  Difficile cependant de tenir à tête à Jaro et ses plates de Dennis Brown, Garnett Silk, Tenor Saw



Les belles rencontres de ce type devraient vraiment se faire devant un public plus intéressé, parce qu’outre l’aspect pédagogique de la démarche, entendre aussi peu de réactions et voir les gens se plaindre et partir, ça a son côté déprimant.

Légendes

L’affiche de cette année laissait de nouveau une place de choix aux grands noms de la musique jamaïcaine, qui apportaient leur lot de morceaux intemporels.
Mention spéciale à Lloyd Parks et We The People Band qui, comme en 2012, accompagnaient bon nombre d’artistes sur la grande scène  ! 







Le jeudi, Cornell Campbell se produisait, voix intacte et gros classiques à l’appui, de ‘Boxing’ à l’énorme ‘No Man’s Land’ – production Joe Gibbs largement reprise – en passant par ‘A Hundred Pounds of Collie’, ‘My Conversation’ et ‘Queen of The Mistrel’ qui récoltera un bon forward.









Le vendredi, The Tamlins donnaient de la voix et ce fut un plaisir d’entendre des titres comme ‘Ting-A-Ling’ ou l’incontournable ‘Baltimore’. Leur rappel se fera sur un medley efficace de reprises de Dennis Brown, Peter Tosh et Bob Marley.











Le pionnier du rocksteady et du ska leur succédait et  il était très facile de se laisser entraîner dans l’univers de Stranger Cole avec ‘Give Me The Right’, ‘Rough & Tough’ ou encore ‘Artibella’.

















Samedi enfin, le vétéran John Holt livrait classique sur classique avec une voix impeccable et une sérénité touchante.















Parmi eux  : ‘Tide is High’, ‘Ali Baba’ ‘Stick By Me’, ‘A Love I Can Feel’, ‘Stealing Stealing’…  ‘Police in Helicopter’ ravit le public et le rappel se fait sur le magnifique ‘Tribal War’.

On regrette simplement un petit manque de réaction du public.

Têtes d’affiche

Toute personne un peu observatrice aura compris que la principale tête d’affiche de chaque soirée était programmée en avant-dernier.

Le vendredi sera l’exception qui confirme la règle puisque le concert de Dub Inc, prévu à 22h50 (avant-avant-dernier), sera celui qui, de tout le festival, soulèvera le plus la foule. En plein tournée pré-sortie de leur prochain album "Paradise" (dont il nous font découvrir quelques titres comme "Better Run" ou "Revolution"), le groupe déborde d'énergie.















Comme à son habitude, le groupe parvient à établir une communion avec son public assez exceptionnelle. Entre des chansons devenues des classiques telles que "Bang Bang", "Jump Up" ou encore "Murderer", Bouchkour et Komlan réussissent de nouveau le pari de faire bouger, danser et de guider de droite à gauche plus de 15 000 personnes, clairement venus pour eux ce soir. Le final est explosif  ! Un sans faute.







Difficile pour Steel Pulse de passer juste derrière (!), mais la formation emmenée par le chanteur David Hinds assure le show avec brio et lâche ‘Chant A Psalm’, ‘Prodigal Son’, ‘No More Weapons’ et bien d’autres.





















Samedi soir, le parc Arthur Rimbaud était plein à craquer, et une bonne partie du public se tassait devant la grande scène pour accueillir Sizzla.
Annulé l’année dernière et annoncé en grande pompe depuis le premier jour de cette édition, il semblait être l’artiste que tout le monde attendait.  Quelques chanceux avaient pu assister à ses balances dans l'après-midi. Sizzla était chaud-bouillant, ce qui annonçait un énorme concert...





Au final si certains peuvent avoir été satisfaits par sa prestation, pour d’autres elle les aura laissé quelque peu sur leur faim.





Premier quart d’heure dancehall habituel, puis succession de ses classiques reggae (‘Guide Over Us’, ‘Praise Ye Jah’, ‘Dry Cry’, ‘Woman I Need You’…), pull-up incessants, lyrics à moitié chantés (et encore, on est gentils), et mixs systématiques, le tout pour un rendu pas très agréable. On a vu mieux de l’artiste.
Pour s’éclater en tout cas, Sizzla s’éclate  : il joue avec les retours du micro – et a sûrement dû faire grincer des dents l’ingénieur son. Sizzla pull-up 2 fois ‘Holding Firm’ puis nous quitte sur ‘Be Strong’ qui provoque la plus grosse réaction dans le public. 

































Les massives le réclament, un long moment s’écoule, on perd espoir, mais Sizzla finit par revenir pour ‘Like Moutains’ a capella. Appréciable.

Curiosité  : Jacob Miller Tribute

Estampillé ‘Création Garance’, le show hommage à Jacob Miller qui réunissait le jeudi soir Inner Circle et Addis Pablo était plein de promesses… mal tenues.
Entré sur leur titre  «  Rejoice  », le groupe interprétera bien plusieurs morceaux du regretté chanteur comme ‘Healing’, ‘Forward Jah Jah Children’ ou encore ‘Tenament Yard’ mais  le show est loin d’être focalisé dessus, consistant plutôt en un set assez classique –mais toutefois toujours efficace- comptant sur les hits «  Sweat  » et «  Bad Boy  ». 
Concernant Addis Pablo, son mélodica et lui n’interviendront que sur un seul et unique morceau – et vous devinez lequel.

Esprit de famille

Ah la famille… Important n’est-ce pas  ? Et si l’on vous demande de penser à une grande famille dans le reggae  ? Les Marley, tout à fait. C’était le frère Ky-Mani Marley que nous avions cette année.









Les reprises du père sont évidemment bien présentes: ‘Roots Rock Reggae’, ‘Iron Lion Zion’,’ Is This Love’, ‘I Shot The Sherif’… Mais Ky-Mani parvient à apporter sa touche avec certains de ses titres qui fonctionnent bien sur scène comme ‘New Heights’ ou ‘Brave Ones’ et on sent l’influence hip-hop sur ‘Hustler’ et ‘Warriors’.









Sur ‘Armed and Dangerous’ en rappel, il est rejoint par son fils KJ, qui après un premier essai timide se lance dans un rap parfait. Ky-Mani se tient en face de lui et lui donne la réplique, le tableau est beau et touchant.

























Un autre duo père-fils partageait la scène du festival le samedi, il s’agissait de Lee Perry et Omar Perry, longtemps fâchés et enfin réconciliés.































Rendez-vous dans quelques jours pour la seconde partie de notre reportage.

Lire la deuxième partie de cet article ici.

Par Nounours, Sacha Grondeau; Photos: Carole, Djoff, dJull et LN
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