Reggae Sun Ska 2013 1/2
concert Roots 0

Reggae Sun Ska 2013 1/2

Reggae Sun Ska 2013 1/2

Textes Djul, LN; Photos: Carole Moreau, On The Roots (Aurore Cotterlaz et Kevin Buret), O2 Carpentier

Lire la seconde partie de ce reportage en cliquant ici.

Le Reggae Sun Ska 2013 a été le plus coloré de ces 16 dernières années. D'abord orange avec l'annulation préfectorale de la première soirée de concerts le vendredi 2 août. Ensuite noir, de monde, le lendemain, venu apprécier une programmation éclectique avec notamment Ska P, Raggasonic ou encore Barrington Levy. C'est enfin rouge jaune vert, que le festival s'est achevé, à l'image du final de Yaniss Odua le dimanche.







Retour, en deux parties sur ce week-end haut en couleurs qui aura réuni 75 000 personnes en trois jours.

VENDREDI 2 AOÛT




La journée démarre plutôt bien vendredi 2 août. Soleil et ciel bleu sont au rendez-vous et plus de 20 000 personnes, pour la plupart campeurs, arrivent  ou sont déjà arrivés sur le site de Trompeloup à Pauillac dans le Médoc. Les festivaliers s'organisent, montent leur campement, constituent des provisions et profitent déjà des scènes installées dans la partie dite "ON" du festival et accessible librement (à la différence du "IN") pour commencer à faire la fête au son des basses de Mungo's Hi Fi. On s'impatiente de l'ouverture des portes du site à 16h, afin d'assister aux concerts de Jah Gaïa, Busy Signal, U-Roy, Don Carlos, Protoje, Tryo, Seeed, ou encore de danser devant U-Brown ou Mighty Crown.

















Or, contre toute attente, en début d'après-midi, soit moins de deux heures avant l'ouverture officiel de cette 16ème édition, un arrêté préfectoral annule la première soirée du festival à la suite d'une alerte météorologique plaçant le département de la Gironde en vigilance orange pour causes de phénomènes d'orages.



Encore marquées par les intempéries de la semaine précédente qui avaient causé de gros dégâts sur le site (de nombreux arbres étaient notamment tombés), les autorités ont préféré jouer la carte de la sécurité et de la précaution, compte tenu des vents violents attendus.

Sur le site, on descend les lumières des scènes et tout ce qui est susceptible de tomber si touché par le vent. Sur le camping et aux alentours du site, des centaines de gendarmes sont mobilisés afin d'évacuer les festivaliers en lieux sûrs, notamment sur Bordeaux. Parmi les milliers de festivaliers présents, seule une centaine accepte d'être évacuée. Les autres se voient mal bouger et démonter leur campement. C'est vrai que c'est une véritable petite ville qui s'est organisée autour du "IN".



















Lorsqu'à 19h, on ne voit toujours pas un brin d'orage à l'horizon, la plupart des festivaliers, des artistes et des organisateurs se trouvent pris entre deux sentiments: le souhait que l'orage arrive car on ne peut croire que cette première soirée ait été annulée pour rien et le souhait que l'orage ne soit pas assez fort pour provoquer l'annulation des deux autres soirées de festival !

C'est finalement un grosse pluie de quelques minutes et quelques rafales sans grande envergure qui toucheront Pauillac ce soir-là. Le sud de l'Estuaire de la Gironde a plutôt été épargné et c'est seulement à quelques kilomètres au nord que l'alerte orange a été ressentie comme étant beaucoup plus justifiée.

Du côté de reggae.fr, on en profite pour rencontrer une nouvelle fois U-Brown (qui ne jouera donc pas ce soir) et revenir un peu sur sa carrière (nous vous proposerons une interview dans les semaines à venir).



Notons aussi la présence, pour cette seizième édition du Reggae Sun Ska, et ce durant les trois jours de festival, des ministres jamaïcains du Loisirs et du Tourisme ainsi que du Commerce. Ce festival aura pour eux aussi été haut en couleurs car ils n'ont certainement pas tous les jours l'occasion de se déplacer en France, qui plus est pour un festival reggae ! Ils sont cependant bien entourés et guidés afin de passer une bonne première soirée à Pauillac, et ce malgré l'annulation.



Leur présence cette année sur le site nous fait réaliser les liens que l'association Reggae Sun Ska et MA Prod entretiennent avec certains de leurs homologues jamaïcains, par l'intermédiaire notamment de JARIA (Jamaican Reggae Industry Association).

SAMEDI 3 AOÛT


Samedi matin, il n'est plus question d'annulation. Les frustrations de la veille s'évaporent peu à peu et le festival peut enfin prendre place.







Dès 12h00 Mungo's Hi-Fi ambiance le ON sur la scène Dub Fondation. Aucun répit possible puisqu'à 13h, toujours sur le ON, commencent des concerts sur la deuxième scène, intitulée Uprising.





Samedi est placé sous le signe de la découverte de la nouvelle scène française chantant en anglais, que l'on nomme désormais Reggae French Touch. Le groupe Mawyd et son reggae teinté de soul et de punk ouvre les festivités du live, afin de nous présenter son premier album 'Look at the Tree".





C'est ensuite au tour de Patko  et de son show explosif de nous présenter les titres de son excellent premier album "Just Take It Easy", sorti en avril.
 




Le groupe hip hop "Phases Cachées" produit par Baco Records, label fondé par Danakil, est également de la partie en cette après-midi.



Sur le IN, après le show sound system de DJ Captain de Radio Nova, c'est aussi à cette jeune garde française qu'il est fait honneur sur la scène Rebel Music.

On en profite à ce stade pour vous rappeler que le IN est constitué, comme depuis 2 ans maintenant, de deux grosses scènes situées côte à côte (et ce afin d'éviter de longs changements de plateaux): One Love et Natty Dread. Une troisième scène, consacrée aux sound systems, intitulée Rebel Music accueille quant à elle des shows en même temps que les grosses scènes, ce qui permet de satisfaire des goûts différents et de proposer des ambiances diverses.







Les shows et les interplateaux sont animés, comme l'année dernière, par Papa Style et Rezident, que l'on big up au passage, et qui, en tant qu'artistes, seront également au programme musical du festival. On note aussi la présence Francky de Party Time pour les aider à assurer comme il se doit cette lourde et importante tâche !





Revenons donc à cette scène Rebel Music pour y accueillir comme il se doit, et backé par The Rezident, les jeunes Volodia, Djanta et Jr Yellam. Volodia est aussi l'un des trois chanteurs du groupe Phases Cachées.







A la différence de ses deux compères sur scène, il propose un show en français qui plait à la foule. Une belle prestation est à remarquer sur le Joyride Riddim et il parvient à conquérir le public avec le titre "Combien de Temps".







Djanta et son ragga dancehall style vient également se produire. Il présente certains des titres de son premier bon album "Conscious Entertainer".











Jr Yellam, jeune protégé du crew manceau Irie Ites est au rendez-vous sur la scène sound system ce soir pour un show de qualité, et si la comparaison de cet artiste avec Naâman est évidente, elle l'est encore plus lorsque le normand débarque, à la surprise de nombreux spectateurs, pour effectuer un featuring avec Jr Yellam. La filiation est assurée.









Un peu plus tard, Vanupié et sa vibration acoustique soul, chantant également en anglais, viendra charmer la scène Rebel Music. Il y interprète des chansons issues de son premier album à venir en octobre "Free Birds", réalisé par Flox, également présent ce soir sur cette scène.









Les français prouvent au Reggae Sun Ska cette année leur grande capacité d'exportation ;)







Du côté des deux grosses scènes accueillant des shows live, c'est d'abord le groupe anglais Dubheart qui prend d'assaut la scène One Love.



Rappelons qu'ils ont remporté en juin dernier l'European Reggae Contest 2013, et c'est notamment la raison de leur présence ce soir. Emmené par le chanteur Tenja, le groupe distille un reggae roots aux riddims clairs influencés par le dub jamaïcain et UK.



Taïro, l'une des têtes d'affiche de ce soir, se lance à son tour afin de présenter son dernier et excellent album "Ainsi Soit-il".





Il débarque sur scène dans un style décontracté, short bleu et marcel blanc. On retrouve au backing band notamment TnT ainsi que Bost & Bim, qui contribuent à la réalisation d'un show live percutant et efficace, beaucoup plus agréable que les derniers shows sound system que l'on avait pu voir de Taïro.





Tantôt lover, tantôt dans une vibe plus dancehall, le talent que l'on lui connaît est aujourd'hui plus que confirmé.



Des titres comme "Une Seule Vie", "Love Love Love" ou encore une reprise de "No Woman No Cry" sont accueillis par de gros forwards, mais c'est sans conteste "Bonne Weed" qui remporte le plus de suffrages, pour le bonheur des amateurs de big tunes mais aussi de ganja et autres produits cannabiques.





19 heures: Le talentueux Little Roy monte sur scène pour nous présenter, entre autres, ses reprises reggae des chansons majeures du groupe Nirvana.





Le projet, que seuls certains connaisseurs ont déjà eu l'occasion d'écouter est bien sûr intéressant.



L'ambiance très roots proposée, un peu à la Burning Spear, en fait un bon show mais la méconnaissance de l'artiste par une partie du public le rend peu captivant… dommage !







On continue avec la scène jamaïcaine, mais cette fois avec deux artistes new roots que l'on a toujours plaisir à revoir: Turbulence et Warrior King, tous deux backés par le Signature Band. Ces deux prestations seront rapides, énergiques et de bonne qualité.





Warrior King débarque sur "Can't Get Me Down" et n'arrête pas de crier "les mains en l'air" ! Il nous fournit son lot de big tunes à coup de "Never Go Where Pagans Go" ou "My Life" entrecoupés de pull up qui sont plutôt de mise compte tenu des réactions du public. Le show a changé depuis ses dernières présences en France et ça fait plaisir. On retient sa prestation de "Love Jah More" sur le Forvever Loving Jah Riddim, mais aussi le fait qu'il décide de faire monter Patko sur scène pour un featuring qui se révèle détonant aux côtés du chanteur des Rasites.







On enchaine très vite avec Turbulence.





Il débarque sur "Life is not a Game" sur le Doctor's Darling Riddim et sa prestation se caractérise par des vocalises impressionnantes. Son interprétation de "Rest a Show" est aussi à remarquer. Bien que son show ait démarré comme celui de l'année dernière au Garance Reggae Festival (alors backé par Dub Akom), on a droit à quelques nouveaux tunes qui rendent sa prestation diversifiée et agréable. 





L'artiste réclame souvent à son band d'augmenter le tempo et offre même au public un segment dancehall sur "Real Warriors".





Il terminera sur "Notorious", comme d'habitude. L'énergie est belle. Celle-ci est cependant ternie par un  lyrics homophobe glissé dans un clin d'oeil musical rendu à Sizzla sur le Stalag Riddim… Ce type de dérapage est bien sûr idiot, inutile et à condamner, même si le public présent n'a rien noté à ce moment là.





On reste en Jamaïque avec la venue du légendaire, mythique et spirituel Ijahman Levy, backé par le French Roses Band, dont le talentueux guitariste français Kubix à la guitare.









Ses débuts, avec "Africa", "Ring The Alarm", sont quelques peu timides et on sent l'artiste en retrait.









Il se détend toutefois peu à peu et ne trouve rien d'autre pour le faire, à la troisième chanson interprétée, que de descendre de scène pour aller saluer et serrer les mains du public !





De manière générale, sa prestation est excellente et de grande qualité. On ressent simplement un peu moins l'ambiance mystique (certainement plus appropriée pour les concerts plus intimiste), notamment à l'écoute de "Jah Heavy Load", proposée sur un tempo un peu plus rapide que d'habitude. Cela n'enlève rien toutefois à l'émotion de voir ce grand artiste sur scène.









22h25 : La déferlante Ska P est dans les starting-bloks. On quitte la Jamaïque pour 1h15 de folie furieuse espagnole, sous l'oeil, avouons-le écarquillé et curieux des ministres jamaïcains que nous surprenons en train de suivre avec grande surprise le show du groupe sur un écran géant situé en loge.





Le show est bien sûr très rythmé et c'est littéralement le délire qui s'empare du public, lequel se lance dans des pogos géants et anarchiques!





L'anarchie et la révolution sont justement les idées force du ska punk du groupe espagnol, qui n'hésite pas à se jeter dans un festival de décadence devant une foule initiée qui connait toutes les paroles !





Crêtes aiguisées, déguisements de prêtres, exhibition et animation avec chibre en plastique géants sont de mise. L'ouragan Ska P vient de passer. Il va être dur de passer derrière…







Pour autant, Raggasonic, qui doit essuyer la fureur précédente, ne déméritera pas du tout devant un public quelque peu fatigué.









On a beau les avoir vu souvent cette année à la suite de la sortie de leur troisième album, Big Red et Daddy Mory font toujours autant plaisir à retrouver en live.









De gros tunes sont bien sûr interprétés et on apprécie tout particulièrement "Aiguisé comme une Lame", "Bleu, Blanc Rouge", "Poussière d'Ange" ou les plus récent "Mon Sound", "Peux pas check ça", "Dans la Rue" (posé sur l'excellent Skateland Killer Riddim de Maximum Sound) ou bien sûr "Ça va Clasher", toujours aussi efficace.





Le show se clôt sur quelques tunes perso des deux artistes en mode dancehall, dont "Big Faya" de Mory.

Il vous reste de l'énergie ? Il va vous en falloir pour le dernier des shows live de ce samedi car Barrington Levy est plutôt dur à suivre !





Il démarre plutôt roots avec des titres tels que "My Woman", "Shine Eye Girl", et des riddims classiques des dance halls de l'époque (Real Rock, Hi Fashion). Puis, les premiers mixs arrivent et l'ambiance décolle sur "Too Experienced" notamment.





Mais Barrington varie trop les rythmes et l'ambiance retombe par moment. Il passe plus de temps à animer son show à coup de gimmicks plutôt qu'à chanter. Le show redémarre alors bien avec "21 Girls Salute" et un de ses titres posés sur le Mr Bassie Riddim.



Le French Roses Band assure ! On a droit à "Prison Oval Rock", "Under Mi Sensi" (qui est juste bad), "Murderer" et deux titres sur le Revolution Riddim : "Black Roses" et "Here I Come".





Mais là encore, Barrington laisse souvent tourner le riddim et s'attache à faire répéter "We want more" à la foule. C'est finalement un show en dents de scie dont on ressort un peu mitigé.



Pour terminer cette première nuit impressionnante, le public pouvait également aller devant la scène Rebel Music apprécier les sons expérimentaux de FC Apatride UTD, groupe serbe et engagé, l'argentine Alika  ou encore l'excellent canadien Jesse King aka Dubmatix, au contrôle de sa platine, aux côtés de Greg de Dubamix et Tenja, chanteur lad du groupe Dubheart.









C'est enfin Dub Invaders qui s'occupait de la scène Dub Fondation cette nuit-là.



Rendez-vous dans quelques jours pour la suite des aventures du Reggae Sun Ska 2013 et la conclusion de cette seizième édition du plus gros reggae festival français.

Lire la seconde partie de ce reportage en cliquant ici.

Par Djul, LN; Photos: Carole, Kevin, Aurore, O2
Commentaires (6)
Gravatar
Par boim le 17/08/2013 à 20:18
Turbulence grillé ,les associations mises au courant,fin de tes concerts en France,tu sera emmerdé,t'as pu qu'a défiler avec les fachos du mariage
Gravatar
Par souljah le 20/08/2013 à 13:44
"les fachos du mariage", tu veux dirent se qui s'y opposent? Il a le droit de s'exprimer cet artiste, qu'est ce que c'est que c'est gens qui se croient au dessus des autres et qui voudraient museler tout ceux qui ne sont pas d'accord avec le mariage pour tous.Un peu de tolérance, chacun peut penser ce su'il veut. Sinon pour le report, bonnes photos franchement, dommage que les commentaires soient toujours un peu "light" et "consensuel" voire mielleux.
Gravatar
Par boim le 20/08/2013 à 20:03
de toute facon Turbulence seul en concert en France,il va attirer que 50 personnes,
Gravatar
Par okeprod le 21/08/2013 à 03:07
merci reggae.fr vous êtes les seuls à écrire sur les festivals en plus de proposer des centaines de photos ! big up
Gravatar
Par icess alice le 21/08/2013 à 03:08
Reggae Sun Ska toujours au top
Gravatar
Par Trust me le 04/09/2013 à 17:16
No ROOTS & no CULTURE, l'esprit n'y est plus. Je dis ça en connaissance de cause, pour y avoir été pendants plusieurs années... Le sun ska est victime de son succès, trop d'irrespect et de débordement de la part de certains et trop de business rend aveugle les gros de l'organisation. c'est très dommage de voir le festival se dégrader d'année en année, du coup je n'y vais plus, (malgré quelques bon artiste)...ça fera une place de plus pour les gros fanatiques du festoche...

Les dernières actus Roots