Reggae Sun Ska Festival 3ème jour
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Reggae Sun Ska Festival 3ème jour

Ça y est, c’est le dernier jour et le soleil vient réchauffer lecteur des festivaliers.



La boue commence à sécher et les visages se détendent, même si la bonne humeur aura bien régné durant les 3 jours.





La journée nous réserve quelques surprises... Ky-Mani Marley ne sera pas là. Une blessure au genou l’a en effet contraint à annuler son concert ; il sera remplacé par les Anglais d’Aswad.



LUCIANO
Deuxième surprise de la journée, ce n’est pas Richie Spice qui ouvre le bal, mais Luciano.





Le Messenjah jouera donc devant une foule très réduite. Dommage, quand on sait à quel point Luciano donne de lui-même sur scène. Et une fois de plus, on ne sera pas déçu. Pour l’occasion, il est venu avec le backing band autrichien Irie Vibration. C’est la première fois que nous le voyons dans cette configuration et le moins que l’on puisse dire, c’est que la collaboration est fructueuse.





Le jamaïcain débute toujours avec « Give Praise », mais la suite du show évolue quelque peu. On a droit à quelque tracks du récent « Rub-a-Dub Market ». Le backing band assure et donne une dimension encore plus énergique à la prestation de Luciano.





Ce dernier interprète quelques lyrics de Shabba Ranks sur le Swing Easy riddim et nous gratifie de son traditionnel saut périlleux sur le hit « Messenjah ».



« Stay Away » récolte les forwards habituels. « It’s me again Jah » viendra avec le rappel, et Luciano nous quitte définitivement après un bref hommage à Michael Jackson sur « Heal The World ». Un show terrible !

RICHIE SPICE
Richie Spice aura droit à un peu plus de public que son compatriote. Sa prestation aura pour certains été très réussie, pour preuve notamment les cris d'un public féminin conquis!





Pour d'autres, Richie a ce soir manqué de motivation et livré une prestation en dessous de ce qu’on a pu voir au Zénith au printemps dernier lors du Rockers Festival.







Les big tunes étaient pourtant au rendez-vous : « Blood again », « Earth a run red », « Ghetto Girl », « Brown Skin », ainsi que le hit « Marijuana », dont il ne fredonnera malheureusement uniquement le refrain ! Faites-vous en une idée grâce à cet audio/photos montage:


JOSEPH COTTON & HUMBLE I


Pendant ce temps, il était possible d'aller voir Joseph Cotton et Humble I sur la scène sound-system qui ont totalement réussi leur show dans un style 100% rub-a-dub.

ASWAD
Deuxième surprise de la soirée, ce n’est pas Gappy Ranks qui monte sur scène mais Aswad, programmé à la dernière minute pour remplacer Ky-Mani Marley.







De nombreuses personnes dans le public s’interrogent sur leur présence et apprennent via une affiche à l’entrée que Ky-Mani Marley s’est fracturé le genou.







Le public n'est pas perdant au change avec ce groupe mythique du reggae UK. Une fois de plus, le Reggae Sun Ska a vraiment permis d’écouter des sons d’horizons divers (reggae français, jamaïcain, anglais, allemand, etc.). La suite de cette dernière soirée n'en est d'ailleurs que la confirmation!

TIPPA IRIE & DUBMATIX
En effet, la collaboration anglo-cannadienne de Tippa Irie et Dubmatix  est big!







Tippa Irie en mode rub-a-dub sur les riddims dub / steppa du canadien aura été d'une grande efficacité!

WINSTON McANUFF & BAZBAZ
Le public accueille à présent Winston McAnuff et Bazbaz, dans une ambiance plus rock que les autres concerts. Winston fête ce soir ses 25 ans de carrière. Une bouteille de vin à son effigie est même proposée aux VIP!





Winston saute partout comme d’habitude, se roule par terre et secoue ses locks à une vitesse ahurissante! Sa voix est toujours agréable à entendre et son énergie débordante redinamyse le public.











GAPPY RANKS & ROMAIN VIRGO
Ca y est. Il est 21H30 et les deux stars montantes du reggae actuel sont annoncées sur la scène Natty Dread. Ils héritent donc d’un créneau horaire beaucoup plus intéressant que celui qui leur était réservé, même si le site n’est toujours pas plein.







C’est Gappy qui s’y colle en premier et il met la barre très haute dès le début. L’Anglais commence avec sans doute les 3 meilleurs morceaux de son premier album : « Mountain Top », « Put The Stereo On » et « Pumpkin Belly ». Gappy a de l’énergie à revendre et il se donne à 200%, parcourant la scène de long en large sans jamais s’arrêter.









Vient ensuite le hit dancehall « Stinkin Rich ». Le riddim, interprété par le Special Delivery Band est encore mieux que la version studio. Un artiste se charge des chœurs en dehors de scène. Gappy l’invite sur scène pour un moment dancehall survitaminé. Les massives en redemandent. Mais ce sera le seul passage dancehall de la soirée.









L’artiste privilégie ses tunes new-roots, aux paroles conscientes, rend hommage aux Japonais victimes du tsunami avec « I was there » et interprète quelques extraits de son nouvel album : « Longtime » et « Thanks & Praise ». La fin du show est proche. Dommage, on commençait vraiment à apprécier d’écouter la voix de Gappy Ranks sans vocodeur! Il sort de scène après « Heaven in her eyes » et quelques paroles de « Soul Rebel ».

On ne perd pas de temps. Gappy a joué seulement 35 minutes et c’est autour de Romain Virgo qui jouera également avec le Special Delivery band.







On commence avec le Boops riddim où Romain chante son titre « Live my life » et nous montre ses talents de deejay en reprenant le tune de  Busy Signal « Government Gone Luuuu ». Terrible ! Et on enchaîne avec le hit qui l’a révélé : « Can’t Sleep » puis « Ghetto » sur le Stagalag riddim. La voix de Virgo semble fatiguée, mais il parvient à la maîtriser et à offrir une superbe prestation. Les bras se lèvent et les sourires sont là.





La gente féminine n’est pas insensible aux charmes du jeune Romain qui proposera quelques tunes en mode lover, dont le récent « Rich in love ». Malheureusement, Romain Virgo ne chantera pas plus longtemps que son prédécesseur et offre un magnifique « Who feels it knows it » avant de disparaître. Nous venons d’assister à deux des plus belles prestations du festival. Dommage qu’elles aient été aussi courtes. Mais rassurons-nous, et gageons que ces deux-là reviendront bientôt fouler les scènes françaises pour des concerts plus conséquents.

PROFESSOR
C’est l’un des évènements du Festival : la venue d’Harrison Stafford (leader de Groundation) en solo, sous son nom de scène trouvé par les Jamaïcains : Professor. Pour l’occasion, Stafford est accompagné par les mêmes musiciens que ceux qui ont enregistré son projet solo ("Madness") avec lui. Et quels musiciens ! Horsemouth à la batterie, Flabba Holt à la basse, Lloyd Denton au clavier et Dalton Brownie à la guitare. Le tout enrichit d’une section cuivre. Les musiciens débutent avec le mythique Rockfort Rock riddim, histoire d’annoncer la couleur d’entrée de jeu : ce soir c’est du roots dans la plus pure tradition jamaïcaine. Avec de tels musiciens, difficile de faire autrement... Ensuite Stafford déroulera les 8 morceaux de « Madness » dans le même ordre que celui de l’album.





« Jah Sending Out » et sa mélodie rêveuse – l’Américain toujours aussi humble avoue d’ailleurs vivre un rêve aux côtés de ces musiciens – « Mind Of Man » plus entraînant et le très dénonciateur « Madness » restent les meilleurs moments. Le son est excellent. Stafford semble prendre un plaisir incroyable. On regrette juste que les dubs ne soient pas interprétés assez longuement et que les solos ne s’envolent pas plus haut. Mais nous ne sommes pas là pour assister à un concert de Groundation, l’énergie est complètement différente. Puisque l’heure est à la musique jamaïcaine, la deuxième partie du show consistera en quelques reprises de titres reggae auxquels les musiciens présents sur scène ont participé à l’époque. L’interprétation de « Throw Down Your Arms » de Burning Spear est presque mieux que l’originale. Harrison a choisi des chansons qui correspondent parfaitement à sa voix, comme « They Never Love In This Time » de Culture ou « There Is A Reward For Me » de Joe Higgs. Nous venons d’assister à un concert d’une extrême qualité. De la musique à l’état pur, du vrai son. Un grand moment.



STEPHEN MARLEY
Et on n’en a pas fini avec la qualité puisque Stephen Marley arrive derrière pour clôturer le Festival. Le mot d’ordre est la fête ! « Punky Reggae Party » pour commencer – première reprise de papa – puis le terrible « Chase Dem » issu du premier album de Stephen. La pluie fait maintenant son apparition. Mais cela ne gâchera pas la partie !





Vient ensuite « Break Us Apart » (le duo avec Capleton sur le dernier album du fils Marley). Les réactions sont impressionnantes ! Peut-être le plus gros forward du festival. La pluie tombe de plus en plus fort, le public est en transe.





Stephen interprète "Kaya" (également repris de son père Bob Marley) sur lequel les "For the rain is fallin'" tombent à pic! L’interprétation est explosive et l’ambiance continue de monter.  Il pleut maintenant des cordes, certaines personnes commencent à partir, on craint le pire, quand soudain le miracle se produit. Stephen entonne les premières notes de « 3 Little Birds » comme pour calmer l’atmosphère et les gouttes cessent de tomber instantanément. Le mysticisme Marley existe réellement. On a l’impression que Stephen maîtrise la météo.





On continue alors sur un rythme plus lent avec le terrible « No Cigarette Smoking », « How Many Times » et « Selassie Is The Chapel ». Stephen prend la guitare sur quelques morceaux ou s’amuse avec de petites percus. Et on en remet une couche sur « Buffalo Soldier » et « Jammin » reprises en chœur par absolument tout le monde. Arrive le petit passage crossover qui ne manquera de mettre le feu : « Iron Bars » et « The Traffic Jam » sur lequel Marley fait monter un jeune artiste de 20 ans, qui se révèlera être son fils Joseph.
 


Stephen fait même un passage éclair en mode dancehall très efficace sur le Answer riddim. Avant de partir, on a droit à un dernier hommage à Bob avec « Could You Be Loved ». Stephen quitte la scène, mais le public ne semble pas d’accord. Gappy Ranks et Romain Virgo qui ont regardé le show sur le côté de la scène veulent le revoir aussi. Vient alors le hit « Jah Army » où Stephen imite à la perfection Buju Banton avant de convier Gappy Ranks pour un featuring de folie furieuse. Et quoi de mieux pour finir que l’anthem « One Love » ? 1H15 somptueuse !



A l'année prochaine…

Pour lire le reportage des deux premières journées du festival cliquez ici.

Retrouvez l'interview exclusive de Stephen Marley ici.

Par Texte: Djul et W.I. ; Photos: Semayat, O2 et Djul
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